Un toxicomane « barbare » qui a reconnu avoir tué son ex-compagne en la brûlant vive dans son appartement de Sorel-Tracy a été condamné à la prison à vie et il ne pourra pas demander de libération conditionnelle avant 18 ans.
« Nous nous retrouvons aujourd’hui près de 35 ans jour pour jour après le drame de Polytechnique. Malheureusement, les féminicides sont encore très présents dans notre société, pour des raisons qui me restent mystérieuses», a souligné le juge Marc-André Blanchard jeudi après-midi au palais de justice de Sorel-Tracy.
François Chapdelaine venait de plaider coupable à une accusation réduite de meurtre au deuxième degré d’Audrey-Sabrina Gratton ainsi que d’incendie criminel. Il a ainsi été condamné à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 18 ans.
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“Le crime que vous avez commis est ignoble, d’une violence atroce, barbare”, a déclaré le juge à l’homme de 37 ans, assis sur le banc des accusés.
François Chapdelaine et Audrey-Sabrina Gratton se sont rencontrés à l’été 2022. Mais, à la mi-juillet, la victime a mis fin à leur relation et coupé tout contact avec l’accusé, qui avait des problèmes de toxicomanie. fissure.
Feu
Le 31 juillet 2022, en fin de soirée, Chapdelaine se présente à l’appartement de la victime. Il avait alors « un comportement bizarre et paranoïaque, il est visiblement ivre, stressé et désorganisé », a précisé la procureure de la Couronne, Mme.e Marieke Sabeh.
Un voisin a alors entendu une altercation entre l’accusé et sa victime.
Audrey-Sabrina Gratton a appelé une amie et lui a dit : “Viens, il enfonce la porte, il est fou.” L’homme à l’autre bout du fil a entendu la victime crier, puis plus rien.
François Chapdelaine venait d’arroser son ex-rendant d’essence pour y mettre le feu. Le voisin a entendu la victime crier « Stop, stop ! » et un gros boom dans la cuisine.
Il sort alors et voit Chapdelaine crier dans la rue, brûlé sur une grande partie du corps.
L’accusé a alors reconnu à un ami qu’il avait allumé l’incendie. “Je ne pouvais pas rester avec, il faisait trop chaud, je suis sorti par la fenêtre”, a-t-il déclaré.
À l’hôpital
Chapdelaine a été transportée à l’hôpital où la fille de la victime faisait partie de l’équipe soignante ce soir-là.
«Je t’ai vu arriver aux urgences en criant de douleur, je ne savais pas que tu venais de faire la même chose à ma mère, sauf qu’elle avait perdu la vie», a témoigné Trinity Gratton-Thériault.
Le corps d’Audrey-Sabrina Gratton a été retrouvé dans les décombres. Des traces d’essence ont été détectées sur les fragments de ses vêtements.
«Je suis capable d’imaginer la scène dans ma tête au point de faire des cauchemars, de la voir crier à l’aide, de l’imaginer se battre pour sa vie», a témoigné M.moi Gratton-Thériault, 23 ans.
François Chapdelaine n’a pas souhaité s’adresser à l’auditoire, même si, selon le juge Blanchard, il « aurait été opportun d’exprimer une certaine empathie à l’égard de la victime et de ses proches ».