La décision d’Air Canada d’imposer des frais supplémentaires à certains clients pour enregistrer leurs bagages à main et changer de siège a suscité de vives réactions à Ottawa jeudi. Les partis d’opposition pressent le gouvernement Trudeau d’agir pour contrer cette mesure jugée « abusive ».
«Les consommateurs doivent être protégés et le gouvernement fédéral devrait tenir tête à ces entreprises lorsqu’elles facturent des montants excessifs et fraudent les gens», a déploré le chef parlementaire du Nouveau Parti démocratique (NPD), Peter Julian, dans une déclaration écrite envoyée à Devoir.
Air Canada a annoncé mercredi que les passagers voyageant au tarif de base sur certains de ses vols devront payer 35 $ pour apporter leur bagage à main, qui sera enregistré et placé en soute. La mesure entrera en vigueur le 3 janvier et concerne l’ensemble des vols du transporteur en Amérique du Nord et vers les « destinations soleil ».
À partir du 21 janvier, la compagnie imposera également des frais supplémentaires aux voyageurs bénéficiant d’un tarif de base qui souhaitent modifier le siège que le système de réservation leur a automatiquement attribué.
La ministre fédérale des Transports, Anita Anand, a réagi immédiatement après cette annonce en se disant « extrêmement préoccupée ». « Les Canadiens travaillent dur et économisent pour voyager. Ils méritent à juste titre un excellent service, pas des frais supplémentaires », a-t-elle écrit sur la plateforme X.
Les partis d’opposition l’ont toutefois pressé jeudi de faire davantage pour inverser la nouvelle politique tarifaire du transporteur aérien.
Le Bloc Québécois réclame catégoriquement une modification de la Charte canadienne des droits des passagers afin que « les bagages à main soient inclus dans le prix régulier d’un billet et ne puissent pas faire l’objet de frais accessoires ».
«Assez, c’est assez: les passagers ont des droits», a déclaré le porte-parole du Bloc transport, Xavier Barsalou-Duval, qualifiant la décision d’Air Canada de «politique tarifaire abusive».
De son côté, le Parti conservateur souhaite convoquer le ministre des Transports et le PDG d’Air Canada devant un comité de la Chambre des communes. Le député conservateur Philip Lawrence blâme directement le premier ministre Justin Trudeau et son gouvernement pour cette situation. « Après 9 ans de chaos aérien sous Trudeau, les prix augmentent et le service diminue. […] Les taxes et frais élevés, ainsi que le coût de la vie élevé, rendent les voyages encore plus inabordables et inaccessibles pour les Canadiens », a-t-il écrit sur la plateforme X.
Discussions à venir
Interrogée sur le sujet lors d’une mêlée de presse jeudi, la ministre des Transports a réitéré sa « déception », indiquant qu’elle envisage de rencontrer des dirigeants d’Air Canada. « Nous allons avoir une réunion ensemble et je vais poser la question : « pourquoi cette décision ? […]”Pourquoi maintenant?” », a-t-elle répondu, rappelant que les - sont particulièrement difficiles financièrement pour les familles canadiennes.
Elle n’a toutefois pas indiqué si son gouvernement avait l’intention d’intervenir pour annuler la décision, soulignant qu’il s’agit d’une « décision commerciale ».