Fini les logements d’entreprise, les voitures avec chauffeur ou les billets de train en première classe. Après la censure du gouvernement de Michel Barnier, 39 ministres, ministres délégués et autres secrétaires d’Etat pourraient se retrouver au chômage s’ils ne sont pas reconduits dans le futur gouvernement. En quittant leur fonction gouvernementale, ils conserveront certains avantages, mais verront également disparaître certains de leurs « privilèges ».
Contrairement aux idées reçues, un ancien membre du gouvernement, à la fin de ses fonctions, ne perçoit pas de salaire à vie. Après avoir quitté leurs fonctions, les ministres et secrétaires d’État sortants continuent de percevoir une indemnité pendant trois mois, contre six mois avant la loi de 2013 sur la transparence de la vie publique, explique le site vie-publique.fr. Cette rémunération, « équivalente au traitement qu’ils recevaient au sein du gouvernement », s’élève à environ 10 600 euros bruts par mois pour les ministres et 10 100 euros bruts pour les secrétaires d’Etat.
Une retraite similaire à celle des fonctionnaires
Mais pour pouvoir le recevoir, les ministres et secrétaires d’État doivent remplir plusieurs conditions. Vous devez évidemment avoir été membre du gouvernement, quelle qu’en soit la durée, et ne pas avoir repris une activité rémunérée ou un siège parlementaire durant les trois mois suivant votre départ du gouvernement.
Les ministres et secrétaires d’État sortants doivent également remplir une dernière condition. Dans les deux mois qui suivent la cessation de leurs fonctions, ils doivent fournir une nouvelle déclaration de patrimoine ainsi qu’une nouvelle déclaration d’intérêts à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).
“L’objectif est de lutter contre la corruption en vérifiant que la personne ne s’est pas enrichie illégalement lorsqu’elle était au gouvernement”, explique le site vie-publique. Les anciens membres du gouvernement doivent également s’adresser à la HATVP s’ils souhaitent exercer une activité dans le secteur privé au cours des trois années suivant leur passage au gouvernement.
Passé ce délai de trois mois, les anciens ministres et secrétaires d’Etat ne bénéficient pas du chômage. S’ils prennent leur retraite, ils ne bénéficient pas non plus d’un fonds spécifique. “La retraite des ministres est calculée comme pour tout contractuel de l’Etat”, explique Préfon, la caisse nationale de prévoyance du service public, sur son site internet.
Protection policière accordée au cas par cas
Une fois qu’ils quittent leurs fonctions, les ministres et secrétaires d’État ne bénéficient plus des avantages matériels dont ils ont pu bénéficier au cours de leur mandat, comme un véhicule avec chauffeur, un secrétaire personnel, un logement de fonction ou l’accès gratuit aux transports ferroviaires de première classe par exemple.
However, even after leaving office, some former government officials may be granted police protection by the Interior Ministry. Starting with the former tenants of Beauvau, like Pierre Joxe, Jean-Pierre Chevènement, Daniel Vaillant, Michèle Alliot-Marie, Claude Guéant and Brice Hortefeux.
D’autres ministres peuvent également bénéficier d’une protection policière. Une décision prise au cas par cas. Par exemple, l’ancienne ministre de la Justice Christiane Taubira a également retenu des agents de sécurité plusieurs semaines après son départ de la place Vendôme en 2016. Selon nos informations, la liste comprend près d’une trentaine de noms, parmi lesquels les ministres de la Santé Olivier Véran et Agnès Buzyn.
Une voiture de société
Mais pour le Premier ministre, les avantages sont un peu plus nombreux. Comme les ministres et secrétaires d’Etat sortants, le chef du gouvernement perçoit une indemnité, équivalente à son salaire, soit 15 900 euros brut mensuel, pendant trois mois.
Mais en plus, il peut avoir, s’il le souhaite, « un secrétaire particulier pendant 10 ans maximum et jusqu’à 67 ans » (ndlr, cette disposition était prévue à vie avant un changement de règlement en 2019) et « un voiture de société avec chauffeur sans limite de durée», précise le site vie-publique.
Toutefois, la règle ne s’applique pas aux anciens Premiers ministres qui disposent d’un secrétariat ou d’un véhicule de société pour l’exercice d’un mandat parlementaire, d’un mandat d’élu local ou d’une fonction publique. Et Michel Barnier, âgé de 73 ans, ne pourra donc pas disposer de secrétaire particulier.
Selon un rapport spécial budgétaire publié en octobre sur le site de l’Assemblée nationale par la députée (LR) du Jura Marie-Christine Dalloz, onze anciens Premiers ministres encore en vie ont bénéficié en 2023 de ces avantages garantis aux ex-chefs du gouvernement.
Les Premiers ministres sortants peuvent aussi, « en vertu d’une tradition républicaine non écrite », bénéficier d’une protection policière, sans limite de durée, accordée par Beauvau.