La tortue luth, la plus grande espèce au monde, est menacée d’extinction dans l’ouest de la Guyane : seuls 39 nids ont été recensés sur un site autrefois célèbre, où jusqu’à 65 000 couvées ont été recensées en 1992.
La saison de nidification des tortues marines en Guyane est «inquiétant» et La tortue luth, la plus grande espèce au monde, est menacée d’extinction à l’ouest du territoire, selon le rapport 2024 du Réseau Tortues Marines de Guyane.
Le département français d’Amérique du Sud est un vivier de tortues marines, mais leur déclin est très marqué depuis une quinzaine d’années.
“Cette nouvelle saison de ponte reste préoccupante. Une baisse du nombre de femelles nicheuses observée en Guyane», estime le Réseau dans un communiqué diffusé ce mercredi 4 décembre.
Trois espèces principales cohabitent en Guyane : le tortue vertele tortue olivâtre et le tortue luthqui figure sur la liste des espèces menacées de l’UICN.
“La saison a été particulièrement mauvaise pour les tortues luth de Yalimapo (ouest), avec un nombre d’œufs historiquement bas qui fait craindre une extinction (…) dans cette partie de la région», selon le communiqué.
Seul 39 nids ont été enregistrés sur ce site autrefois célèbre, où jusqu’à 65 000 ponts ont été dénombrées en 1992. En mai 2023, le secrétaire d’État à la Mer a inauguré une écloserie sur la plage d’Awala-Yalimapo, ce qui n’a jusqu’ici pas suffi à endiguer la chute.
Le Réseau Tortues Marines de Guyane, qui regroupe tous les acteurs (associations, ONG, organismes scientifiques…) concernés, dénonce «une multitude de pressions qui ne cessent de s’accumuler et de peser« .
Le principal facteur de mortalité est la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN), particulièrement importante dans l’ouest du Guyana. Un rapport publié en septembre par plusieurs institutions estime que la pêche INN pratiquée par des bateaux étrangers a doublé au cours de la dernière décennie.
Le réseau s’inquiète également de la pollution lumineuse et de l’impact du changement climatique, évoquant notamment le «effets de l’augmentation de la température sur le développement des œufs, entraînant de faibles taux de survie« .