Qu’en disent les Parlementaires de Haute-Marne ?

Les deux députés (RN) et les deux sénateurs, LR pour l’un, apparentés LR pour l’autre, s’expriment sur la situation politique inédite que nous vivons actuellement et rappellent leurs positions.

Laurence Robert-Dehault (députée RN 2e circonscription) : « J’appelle surtout au calme »

« La motion de censure est un outil constitutionnel que nous avons délibérément choisi d’utiliser pour faire tomber le gouvernement. Onze millions de Français ont voté pour le Rassemblement national et on n’a pas le sentiment qu’ils ont été entendus ou écoutés. Jean-Philippe Tanguy a proposé un contre-budget dans lequel un certain nombre de propositions ont été mises sur la table. Nous espérons être investis et entendus dans la création du nouveau budget. Mais surtout j’appelle au calme et je dénonce le besoin de ceux qui nous gouvernent d’affoler les Français. Sans le vote de ce budget, on repart avec le budget de l’année précédente. Je voudrais profiter de cette occasion pour souligner que le budget de Michel Barnier était de 13 % en moins pour l’aide aux agriculteurs, de trois milliards de plus accordés à l’Union européenne et d’une économie de seulement 200 millions d’euros sur un budget total. alloué à l’Aide Médicale de l’État de 1,3 milliard d’euros. Le tout accompagné du remboursement des médicaments. Nous devons rester calmes. Le responsable de l’instabilité politique et économique est Emmanuel Macron. J’espère qu’il ne faudra plus deux mois pour nommer un nouveau Premier ministre.»

Laurence Robert-Dehault appelle au calme.

Christophe Bentz (député RN, 1ère circonscription) : « Il n’y a aucun risque d’instabilité. »

Christophe Bentz : nous sommes un mouvement d’opposition.

« Nous avions alerté sur six lignes rouges. Certains ont été entendus, d’autres non, comme l’abandon de la désindexation des retraites, car il est insupportable de faire payer aux retraités aux revenus modestes le déficit créé par les politiques publiques. […]. J’ai effectivement reçu des messages d’agriculteurs qui ne comprennent pas notre censure, qui est une censure de la politique d’Emmanuel Macron. Je m’étonne que certains s’étonnent que le Rassemblement national s’oppose à Emmanuel Macron. Nous sommes un mouvement d’opposition, qui s’oppose à une trajectoire politique, donc à un budget. Si le gouvernement avait fait un pas en notre faveur, notre abstention était possible, et le texte était adopté. Mais ce n’était pas le cas. […]

Je refuse tout sectarisme. Ce n’est pas parce que la gauche n’a pas voulu voter notre texte d’abrogation de la loi sur les retraites que nous ne voterons pas sa motion. Ce qui prime pour nous, c’est l’intérêt des Français et le respect des engagements pour lesquels nous avons été élus. Nous ne nous allions pas avec la gauche, nous convergeons vers la même intention pour des raisons différentes. […]

On nous parle d’un risque d’instabilité. C’est faux. Le budget de l’année précédente sera renouvelé mois par mois, le Président nommera un nouveau Premier Ministre qui constituera un nouveau gouvernement, qui se lancera sur un nouveau cap, avec un nouveau budget. »

Bruno Sido, sénateur (LR) : « Je n’ai jamais vécu ça ! »

Elu depuis 2001, Bruno Sido n’a jamais connu une telle situation.

Le sénateur de la Haute-Marne évoque une situation en «extrêmement grave». En disant cela, il fait référence aux finances publiques et aux milliards d’euros de déficit. Quant à la situation politique inédite, le sénateur de la Haute-Marne évoque un climat délétère. Il se projette et estime que la France doit absolument « changeur. » En guise de changement, Bruno Sido plaide pour une autre façon de faire, à savoir « trouver des accords et construire une véritable coalition, un peu à l’image du modèle allemand. » Lui, sénateur depuis 2001, n’a jamais connu une telle instabilité politique. «Tout a commencé au début du deuxième mandat d’Emmanuel Macron. Il ne disposait déjà pas de la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Puis il y a eu la dissolution. Pourquoi s’est-il dissous ? C’est impensable, inacceptable »commente Bruno Sido pour qui les ennuis judiciaires de Marine Le Pen sont aussi en partie responsables de la situation. « Elle demande la démission du président Macron »pense le sénateur de la Haute-Marne. Il rend hommage au travail de Michel Barnier, un Premier ministre courageux contraint de monter au créneau « un budget en 15 jours. » Dans tous les cas, le pays est “dans une impasse”estime Bruno Sido alors qu’il le faudrait « faire des réformes majeures »pour enfin voter « budgets équilibrés » et s’attaquer au déficit catastrophique du pays.

Anne-Marie Nédélec, sénatrice (liée à LR) : « attitudes totalement irresponsables »

Anne-Marie Nédélec ne supporte pas les jeux politiques.

Le sénateur de la Haute-Marne, élu pour la première fois il y a un peu plus d’un an, oscille entre colère et inquiétude. Elle est très inquiète de la situation financière de la France. « Si la crise politique s’aggrave avec la chute du gouvernement Barnier, pensez-vous que les agences de notation seront encore indulgentes ? Les taux d’intérêt vont monter en flèche et creuser encore davantage le déficit du pays. Et ce n’est pas un problème franco-français car il aura des répercussions sur l’Union européenne et même au-delà. Nous sommes dans une situation catastrophique »commente le sénateur de la Haute-Marne. “On ne peut pas dire qu’on ne savait pas”affirme-t-elle, très contrariée contre les jeux politiques et affligée par le spectacle donné par l’Assemblée nationale. “Je fais toujours partie de ceux qui tentent de défendre l’intérêt général”elle élabore. « On voit le RN à l’Assemblée voter une motion de censure avec LFI, un texte dans lequel la gauche insulte clairement le RN ! Comment voulez-vous réconcilier les gens avec la politique ? »» questionne le sénateur qui semble très contrarié. « La situation est totalement inextricable. Au Sénat, nous continuons néanmoins à travailler »concludes Anne-Marie Nédélec.

CDCC et LF

 
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