Par
Clément Mazella
Publié le
4 décembre 2024 à 18h15
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«Certaines personnes ne s’en sont pas rendu compte à l’époque. Mais ceux qui ont compris tout de suite, se sont levés d’un bond, tellement heureux. Marine et Pierre, tous deux actuellement enseignants à Mayottenourrir une sacrée idée : organiser un voyage en France métropolitaine (au Pays Basque et à Langon) pour 16 joueurs M16 du Rugby Club Boueni pour rencontrer les équipes de rugby locales.
Recherche de financement
Organiser un tel voyage n’est pas chose aisée. Et surtout, cela nécessite des fonds. Hébergement, transport, billets d’avion, activités sur place, matériel, assurance… selon les premières estimations, nous sommes autour de 50 000 euros. Loin d’être une paille.
Marine (trésorière du RCB) et Pierre (manager des M14, M16, M19 et joueur Senior du RCB), mais aussi les 4 autres supporters prévus, ont décidé de lancer une cagnotte pour financer ce superbe projet et surtout, en faire une réalité. Une sorte de SOS envoyé au monde du rugby, qui prouve depuis des lustres sa magnifique solidarité.
Récolter 20 000 euros serait une aide précieuse. Le but ne serait pas de traîner trop longtemps, car plus le - passe, plus le prix des billets d’avion (poste numéro 1 des dépenses) augmente.
Pour aider les U16 du Rugby Club Boueni : la cagnotte.
Quand un « centre commercial » bascule
C’est Marine, originaire de Bayonne, qui a eu l’idée de cette aventure un peu folle. « Je me suis toujours dit qu’avant de revenir, j’aimerais amener les jeunes sur le continent pour qu’ils le découvrent. Ici, c’est l’Afrique, proche de Madagascar, avec les infrastructures que je vous laisse imaginer. A la base, j’ai pensé aux jeunes du lycée où je travaille. Mais il me manquait le projet de base pour valider mon idée », raconte l’enseignant. A l’heure du Rugby.
Finalement, c’est un tournoi de rugby à Mamoudzou, la capitale, ou plus précisément la visite d’un « centre commercial », qui a fait le déclic dans l’esprit de Marine. « J’ai amené 4 joueurs dans ce centre commercial plutôt petit. Je me souviens de leur regard lorsqu’ils ont découvert l’escalier roulant », se souvient-elle.
Pour eux, venus du sud de l’île, à 1 heure de la capitale, c’était comme s’ils étaient dans un parc d’attractions. Il y avait des odeurs qu’ils n’avaient jamais senties, la hauteur des étagères les impressionnait, et ça m’a décidé : c’était celles que je voulais amener en France métropolitaine.
Découvrez une autre planète
Evidemment, lorsque ce parcours en France métropolitaine leur a été présenté, les U16 du Rugby Club Boueni l’ont accueilli avec bonheur. « Plusieurs n’ont pas la nationalité française, ils ont accepté l’idée qu’ils ne prendraient jamais l’avion, qu’ils ne viendraient jamais en France alors que c’est le rêve de beaucoup », raconte Marine.
Depuis l’annonce, ils ont le sourire quand on parle de ce voyage, ça fait vraiment plaisir. L’île est petite, certains n’ont pas de télévision et ne savent pas à quoi ressemble le reste. L’idée serait de les amener sur une autre planète.
Une autre planète qui serait donc le Pays Basque, d’où est originaire Marine, et Langon, d’où est originaire Pierre. Un Stade Langonnais qui a déjà envoyé de nombreux équipements (maillots, shorts, crampons) en solidarité pour que les jeunes, dont beaucoup n’ont quasiment aucun moyen, puissent pratiquer le rugby dans de meilleures conditions.
Pierre leur a appris le rugby
Marine, mais aussi Pierre, ont beaucoup fait pour le club de rugby local. Pierre suit ces enfants depuis la 6èmee. « C’est lui qui leur a parlé du rugby, qui leur a appris et leur a fait aimer », raconte son compagnon, avec une pointe de gratitude. Tous deux ont ouvert plusieurs sections jeunesse (M14, M16 et M19) au RCB.
Les amener dans le Sud-Ouest de la France, terre du rugby par excellence, aurait du sens pour ce groupe U16. « Nous avons une liste de 16 joueurs. Parmi eux, certains sont en situation irrégulière, c’est pourquoi nous avons monté un dossier en préfecture pour obtenir un passeport collectif », explique Marine. « Nous ne sommes pas sûrs de pouvoir tous les amener. Peut-être que le nombre de joueurs sera réduit, mais nous partons de cette base de 16 joueurs.
Concernant toutes les autorisations parentales, c’est en cours. Le programme n’est pas encore définitif. Il faut le peaufiner. Vous l’aurez compris, beaucoup de choses dépendent des fonds qui peuvent être récoltés…
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