Alors que les agriculteurs tentent de se mobiliser contre une éventuelle signature du traité du Mercosur, la campagne pour les élections professionnelles agricoles commence. Un vote décisif pour l’orientation des politiques agricoles qui aura lieu du 15 au 31 janvier. Lundi 2 décembre, la Confédération paysanne a présenté sa liste afin de démontrer « sa volonté de changer de modèle agro-industriel », souligne Ludovic Billard. , tête de liste et éleveurs de vaches laitières bio à Laurenan.
Défendre une autre agriculture
Depuis près de 40 ans, le syndicat minoritaire défend l’agriculture paysanne, à contre-courant du modèle agro-industriel dominant. Si les chambres d’agriculture bretonnes ont officiellement tourné le dos au productivisme il y a quelques années, les changements sont jugés trop lents pour la Conf’ : « Le modèle n’a pas changé. C’est quand même une agriculture à vocation exportatrice », insiste Ludovic Billard.
Arrivée troisième au scrutin départemental en 2019 avec 23,75 % des voix, la Conf’ espère progresser et récolter les fruits de « son travail de terrain » des six dernières années. « Avec la Coopérative d’Installation de l’Agriculture Paysanne (Ciap), nous avons permis l’installation de 100 agriculteurs dans le département », souligne l’éleveur.
Transparence et accès à la terre
Le principal objectif du syndicat est l’accès à la terre des jeunes agriculteurs, notamment ceux qui ne sont pas issus du milieu agricole (Nima) : « Ils ne se sentent pas toujours bien accueillis par la Chambre d’agriculture. Mais cet organisme doit devenir un service au service de tous les publics », précise Cécile Thomas, numéro 2 de la liste, éleveuse de moutons à Landebaëron.
Afin de favoriser l’installation des agriculteurs, la Conf’ appelle à plus de transparence dans les mouvements de terres, afin d’endiguer la concentration des exploitations agricoles.
La Conf’ s’oppose également aux projets de photovoltaïque au sol en zone agricole et dénonce les excès de la méthanisation : « Il y a une vraie concurrence entre la production énergétique et la production agricole qui s’installe », dénonce Adeline Salliou-Auffret, éleveuse de vaches laitières à Lanvellec.