En Belgique, les éditeurs se mobilisent pour maintenir un taux de TVA à 6% sur les

En Belgique, les éditeurs se mobilisent pour maintenir un taux de TVA à 6% sur les
En Belgique, les éditeurs se mobilisent pour maintenir un taux de TVA à 6% sur les livres

Le taux de TVA sur les va-t-il augmenter en Belgique ? Dans un contexte à la fois d’inflation généralisée et de négociations pour former un gouvernement fédéral, celui-ci pourrait passer de 6 à 9 %. Impensable pour de nombreux acteurs : « Cela mettrait en danger notre existence même » s’inquiète, par exemple, de Livres hebdomadaires Gérard Adamdirecteur des éditions MEO

Alors que les Belges néerlandophones souhaitent s’aligner sur la politique mise en œuvre aux Pays-Bas (TVA à 9%), les Belges francophones souhaitent rester soumis à la réglementation du marché français, avec une TVA de 5,5% (portée à 6% en Belgique). En modifiant ce dernier statu quo, le nouveau gouvernement fédéral pourrait ainsi générer un nouveau bénéfice de 8 millions d’euros annuels sur un marché du livre qui pèse 265 millions d’euros (TVA incluse).

Marges en baisse, prix en hausse

Si la hausse de 6 à 9% se généralise sur l’ensemble du territoire, Carine Lecomtedirecteur général de l’Association des éditeurs belges (ADEB) rejoint par Livres hebdomadairescraintes » un bouleversement total de l’écosystème du livre. Selon un communiqué de l’ADEB, « une augmentation de 3 % du prix de vente au profit de l’État se traduirait par une baisse de 2,5 à 3 % des marges de l’ensemble de la filière interprofessionnelle. » Gérard Adam, at MEO, abonde: « Notre marge actuelle est d’environ 5%. Avec une augmentation de la TVA, nos bénéfices vont chuter. Les éditeurs littéraires belges ne pourraient pas survivre plus d’un an. »

Pour contrer cette réforme, une augmentation du prix des livres belges francophones pourrait être envisagée. Mais, ” si le prix de vente devait augmenter de 3%, les bibliothèques et les écoles achèteraient 3% de livres en moins, faute de budgets », craint l’ADEB. Pour Gaëlle Charondélégué général de l’Union des librairies francophones de Belgique également contacté par Livres hebdomadairesle risque est aussi que les consommateurs effectuent « un retour sur le web » et que le livre « n’est plus un bien considéré comme essentiel. »

Un marché du livre francophone difficile

Surtout depuis 2022, le marché du livre en Belgique est devenu fragile. ” Nous avons subi une hausse du prix des matières premières, une crise du papier, des coûts de production (+30 à +60% sur 15 mois) et des coûts de transport. », explique Carine Lecomte. A ce constat s’ajoute l’indexation des salaires spécifique à la Belgique, que l’ADEB estime, de 2020 à 2025, à +23%.

Toutefois, les dernières données de GFK marquent une légère amélioration du marché du livre, après plus de 20 mois de baisse. Le 3e Le trimestre 2024 par rapport au même relevé de 2023 montre même une stabilisation des volumes (+0,2%) et une légère hausse du chiffre d’affaires (+1,8%). Il convient toutefois de nuancer cette tendance à la hausse. En 2023, le marché du livre a enregistré une baisse significative avec une baisse des ventes de -8,6%.

Le marché belge dépend déjà, dans une large mesure, de la production française. ” 80% des livres vendus dans les librairies belges sont français » rapporte l’Union des librairies francophones de Belgique. Jusqu’à présent, les libraires belges couvrent la différence minime avec la TVA française.

Si la TVA augmentait à 9%, les libraires belges souffriraient du maintien des prix français et leur marge déjà faible (1,5% de marge nette) ne parviendrait pas à couvrir le différentiel de 3,5 points de TVA. L’augmentation du prix des livres français, une fois franchis la frontière belge, serait alors nécessaire et obligerait les libraires à réétiqueter la totalité de leur stock. Le coût de cette opération chronophage a été estimé à 3,4 millions d’euros par l’ADEB.

Diminuer plutôt qu’augmenter

L’ADEB et l’association Éditeurs Singuliers s’alarment également d’une augmentation du prix final des livres belges qui « aurait un impact direct sur les lecteurs et réduirait la compétitivité sur le marché européen « . Sans parler des auteurs qui ne bénéficieraient pas non plus de cette majoration, dont les droits sont calculés sur le prix de vente hors taxe.

Déjà débattue l’année dernière par l’ancien gouvernement, l’augmentation de la TVA sur les livres est devenue un serpent de mer en Belgique. Pour y remédier, l’ADEB propose plutôt de maintenir la TVA à 6% ou de “lui accorder un taux de 0% comme l’autorise la directive européenne”, suggère l’ADEB. Une pétition soutenant cette réduction compte plus de 8.000 signatures depuis le 27 mars 2023. La Belgique rejoindrait alors la Pologne, la Grande-Bretagne et l’Irlande.

 
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