Un institut de formation d’imams situé à Saint-Léger-de-Fougeret, dans la Nièvre, a été visé ce mercredi matin par une vaste opération policière dans le cadre d’une enquête financière ouverte pour non-respect de l’obligation de déclaration des financements étrangers, notamment en provenance du Qatar, CNEWS a appris de Source proche du dossier.
Ce mercredi 4 décembre au matin, l’institut de formation des imams IESH (Institut européen des sciences humaines) de la Nièvre a été visé par des perquisitions menées par la police judiciaire, a appris CNEWS de Source proche du dossier, confirmant une information du Figaro.
Ces perquisitions s’inscrivent dans le cadre d’une enquête portant notamment sur des soupçons de non-déclaration de financement du Qatar. Le premier signalement en ce sens a été réalisé en 2023 au titre de l’article 40 du code de procédure pénale, comme le précise encore Le Figaro.
Contacté par l’AFP, le parquet de Nevers a confirmé cette information. Une Source proche du dossier a apporté quelques précisions à nos confrères concernant l’enquête, affirmant qu’elle porte sur “des soupçons de blanchiment, d’abus de confiance ainsi que de non-respect de l’obligation de déclaration des financements étrangers”.
Un institut qui compterait 200 étudiants
Cet institut d’imams a été créé au début des années 1990 à l’initiative de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF, aujourd’hui Musulmans de France). Cette dernière gravite dans l’orbite de la confrérie islamiste des Frères musulmans.
Sur son site Internet, l’IESH indique que son objectif est de « former des cadres religieux capables d’enseigner et de prêcher, tant en arabe que dans leur langue d’origine, compétents dans le domaine des sciences religieuses et de leurs applications, avec une compréhension complète des réalités socio-économiques ». réalités culturelles dans lesquelles ils opèrent. Elle compte aujourd’hui environ 200 étudiants.
Trois cours principaux sont proposés, à savoir « arabe littéraire », « sciences religieuses » et « mémorisation du Saint Coran », peut-on lire sur le site de l’IESH. Au total, l’Union des instituts européens des sciences humaines compte cinq campus musulmans, dont deux en France, à savoir l’IESH de Saint-Léger-de-Fougeret, visé par les perquisitions d’aujourd’hui, ainsi que l’IESH de Saint-Denis, datant de 1992.
Un deuxième scandale touchant le même institut après celui de Paris-Saint-Ouen
Partout en Europe, l’IESH est présente dans trois autres pays, à savoir en Angleterre, à Birmingham depuis 2006, en Allemagne, à Francfort depuis 2013, et en Finlande, à Helsinki depuis 2016.
C’est le 2ème scandale touchant l’IESH. En 2019, l’Institut musulman de Saint-Denis avait été qualifié de « clairement fraterniste » par un responsable du renseignement témoignant devant les députés, comme on peut le constater sur le site de l’Assemblée nationale. En novembre de la même année, cet institut est visé par un arrêté de fermeture de la préfecture de Seine-Saint-Denis pour raisons de sécurité, les autorités ayant indiqué qu’« un avis défavorable à l’accueil du public a été rendu ».
Moins d’un an plus tard, en juin 2020, le parquet de Bobigny ouvre une enquête préliminaire sur « les modalités de financement des activités » de l’Institut. Le doyen de cette même IESH, Ahmed Jaballah, ancien président de l’UOIF, a été soumis, le 30 janvier 2024, à une obligation de quitter le territoire français (OQTF) délivrée par la préfecture du Val-d’Oise pour situation irrégulière et troubles. d’ordre public. Il avait rejoint la Tunisie de sa propre initiative.