le dernier sabotier du Morbihan jette l’éponge

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le dernier sabotier du Morbihan jette l’éponge

Par

Céline Ravaudet

Publié le

4 décembre 2024 à 12h24

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La décision est enregistrée. Jean Boutros clôturera le Sabot Camorien fin janvier 2025. Ce n’est pas avec joie qu’il a officialisé cette nouvelle mardi 3 décembre. Il est déçu de ne pas avoir relevé le défi qu’il s’était fixé « et de lâcher prise patrimoine. Je suis désolé pour les Camoriens et pour les Bretons », dit-il, le visage sérieux.

C’est en juillet 2022 qu’il reprend officiellement l’entreprise de Claude Simon, sabotier sur la commune depuis 40 ans (et qui a lui-même succédé à son père). Toute sa carrière, le Camorien s’est battu pour montrer que le sabot est confortable dès l’instant où il est ajusté au pied, et surtout, il était convaincu qu’il avait de l’avenir.

C’est ce qui a séduit son successeur, venu le rencontrer fin 2020 à la saboterie, à la suite d’articles parus dans la presse où le sabotier annonçait sa retraite prochaine et son inquiétude de ne pas trouver de repreneur. Pour l’ancien gérant d’un camping, c’était plus qu’un défi : une reconversion vers un métier noble, « puisqu’il s’agit hypersatisfaisant partir d’un tronc d’arbre et mettre des chaussures aux personnes avec sabots pratiques et confortables».

Heureusement j’étais entouré de deux « Mac Gyver »

Jean Boutros

Mais aujourd’hui, il ne peut pas continuer. “J’ai trop d’épées de Damoclès au-dessus de ma tête.” Premièrement, il y a les machines, « qui datent de 1910 ce qui pose forcément un souci de pérennité dans le -. »

Chez eux, l’incertitude est permanente, et chaque panne est une véritable galère. Il en retient particulièrement une : elle a duré cinq jours. « Heureusement que j’étais entouré de deux MacGyver, Michel et Bernard, pour me sortir de là. » Durant ces deux années, autant dire que le nouveau sabotier a appris la patience, en gardant à l’esprit « qu’il y a toujours une solution à tout. »

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Une formation jugée trop courte

L’outil de production est un problème majeur. A cela s’ajoutent difficultés de production.Jean Boutros ne cache pas qu’il aurait aimé être accompagné jusqu’à ce qu’il le maîtrise, « comme cela était initialement prévu. »*

Il y a un sentiment d’amertume chez ceux qui étaient heureux de se reconvertir vers ce métier ancestral. « Je n’ai certainement pas été assez rapide pour apprendre », admet-il. Mais un soutien bienveillant avec quelques conseils de - en - aurait été le bienvenu. On n’apprend pas à faire des sabots en trois mois… »

“Pas de marge de manœuvre”

Les clients sont restés fidèles. Le sabotier continue d’approvisionner les particuliers, les cercles celtes et le Puy du Fou. Mais son le chiffre d’affaires était juste à l’équilibre« sans marge de manœuvre. »

Sans son expérience d’entrepreneur, il sait qu’il n’aurait pas tenu deux ans et demi. Cette fois, la fermeture semble définitive puisqu’il semble impossible de remettre l’entreprise en vente « il n’y a personne pour former. »

C’est une page qui se tourne à Camors, qui comptait jusqu’à 80 sabotiers. Il est - d’écouler les ruptures de stock, la fermeture est prévue le dernier samedi de janvier.

Veuillez noter. La boutique Au sabot camorien est ouverte du mardi au samedi de 10h à 12h et de 14h à 18h30. Fermé du 23 décembre au 5 janvier. Fermeture le 25 janvier 2025.
* Nous avons demandé une réaction à son prédécesseur, en vain.

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