La Fédération France Victimes a été créée en 1983 sous l’impulsion de Robert Badinter, alors Garde des sceaux. “France Victime reçoit toute personne victime ou s’estimant victime d’une infraction, d’un événement collectif ou d’une catastrophe naturelle” rappelle Sylvie Martinaud, coordinatrice France Victimes 79. Cela peut aussi concerner les proches des victimes. L’association est ouverte à toutes les personnes ou leurs proches victimes d’un crime, attentat, viol, violence grave, homicide volontaire, vol à main armée, mais aussi de vol, escroquerie, violences légères, homicide involontaire ou de ce qui relève de la contravention comme le tapage nocturne ou la vente forcée par correspondance.
Beaucoup de victimes de violence conjugale
La plupart des appels ou des rendez-vous concernent les femmes. “Les victimes qui viennent principalement sont des victimes de violences conjugales ou de violences sexuelles qui ont besoin de conseils au niveau juridique, social et psychologique. 70% des personnes qui sont venues nous voir sont des femmes majeures” constate Sylvie Martinaud. “Selon le rapport de la la CIIVISE (Commission Indépendante sur l’Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants) publié le 17 novembre 2023, 160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles. Un adulte sur 10 a été victime de violences sexuelles dans son enfance, soit 5,5 millions d’hommes et de femmes, selon des chiffres de l’OFMIN (Office central de police judiciaire dédié aux violences faites aux mineurs).” L’association compte deux juristes, une psychologue et une intervenante sociale qui dispose d’un bureau au commissariat de police de Niort. Les coordonnées de l’association sont remises à toute personne qui porte plainte.
France Victime 79 se distingue par son implication dans la protection des victimes de violences conjugales. L’association est notamment chargée par la justice du suivi du téléphone grave danger (TGD), un dispositif destiné à alerter les forces de l’ordre si la victime est en danger. “Lorsqu’une victime est en grave danger, un avocat peut faire une demande auprès du procureur et nous intervenons pour établir si la situation justifie l’attribution du téléphone, en remettant un rapport au parquet. Si le téléphone grave danger est accordé, les juristes vont ensuite faire un suivi à peu près tous les 15 jours de la personne détentrice du téléphone“, explique Sylvie Martineau. Un autre dispositif, le bracelet anti-rapprochement (BAR), permet de protéger les victimes en cas de contact non autorisé de l’agresseur avec la victime. “Une juriste de l’association recueille le consentement de la victime, puisque le bracelet anti-rapprochement ne peut être mis en place qu’avec l’accord de la victime.” Le bracelet est relié à deux boîtiers : l’un pour la victime, l’autre pour l’agresseur. Si ce dernier s’approche trop près de la zone où se trouve sa victime, il reçoit une alerte et les forces de l’ordre peuvent intervenir, s’il ne s’éloigne pas.
Les dispositifs d’indemnisation des victimes
L’association accompagne notamment les victimes lors du dépôt de plainte et dans l’attente des premières décisions judiciaires. Grâce à l’aide des juristes spécialisés, les victimes peuvent également se constituer partie civile et demander une indemnisation. “Une fois qu’une décision de justice est rendue, nous accompagnons la victime pour récupérer les dommages et intérêts qui lui sont dus“, indique Sylvie Martineau. France Victime peut orienter les victimes vers des dispositifs d’indemnisation comme celui de la CIVI (Commission d’indemnisation des victimes d’infractions) qui intervient en matière de préjudice corporel ou du Service d’aide au recouvrement des victimes d’infractions (SARVI), s’il s’agit de dommages aux biens.
France Victime 79 organise régulièrement des permanences à Bressuire, Saint Maixent l’Ecole, Niort, Parthenay et Thouars. Pour le département de la Vienne, il existe le Service d’aide aux Victimes de la Vienne. L’association France Victimes propose un numéro d’appel national, le 116 006, qui permet à toute victime en situation de détresse de recevoir une aide immédiate.