Ce 30 novembre à Mana, plus qu’une journée, la 9ème édition du Mois de la Viande Locale a mis en lumière le dynamisme agricole de l’Ouest Guyanais. Entre démonstrations culinaires, produits du terroir et témoignages enthousiastes, l’événement confirme son rôle incontournable dans la promotion des circuits courts et des traditions locales.
Dès les premières heures, l’effervescence régnait sous les chapiteaux du Pôle Agroalimentaire de l’Ouest Guyanais (PAOG). Au centre de toutes les attentions : la chef Dorys Mirta, membre des Toques de Guyane, qui a offert aux visiteurs des pièces rares comme l’araignée ou la perche.
Ce sont des pièces qu’on ne demande pas souvent à son boucher, mais qui valent le détour
expliqua-t-il en jonglant entre les conseils en matière de grillades et de cuisine.
Le stand du chef a été l’un des plus visités, offrant une véritable expérience gastronomique à la curieuse d’entre elles, Nathalie, venue de Saint-Laurent-du-Maroni.
J’ai découvert des pièces dont je n’avais jamais entendu parler et le goût est tout simplement exceptionnel
Avec plus de 10 000 emplois agricoles, soit 82% des emplois agricoles en Guyane, et 74% des exploitations agricoles du territoireL’ouest de la Guyane est un pilier de l’économie régionale. L’abattoir intercommunal, outil central du PAOG, a atteint cette année une production record de 70 tonnes, en hausse de 60% par rapport à 2023.
Arlène Bourguignon, élue communautaire et première adjointe au maire de Mana, rappelle l’importance de cette dynamique :
Il ne s’agit pas seulement de produire de la viande, mais aussi de développer une filière agroalimentaire complète, qui transforme les produits et crée des emplois locaux.
Le PAOG accompagne chaque année une dizaine de porteurs de projets, renforçant les compétences et l’expertise technique nécessaires à la transformation des produits locaux. Les initiatives en cours visent à faire évoluer cette structure vers un centre régional dédié à l’agroalimentaire amazonien, avec des partenariats comme celui récemment signé avec l’État du Pará, au Brésil.
Parmi les exposants, Marilyn Jeanneau a fait sensation avec ses confitures à base de manioc et de wassaï, mais aussi ses plats cuisinés comme le Kasilipo décliné avec du bœuf et du porc.
Ces journées nous offrent une visibilité précieuse pour montrer que nos produits locaux peuvent rivaliser avec les importations.
explique-t-elle, tout sourire.
Les visiteurs ont également été séduits par les stands proposant des jus de fruits locaux, des épices et des chocolats.
C’est formidable de voir que ces produits viennent de chez nous et qu’ils respectent les méthodes traditionnelles.
souligne Nathalie Louisie.
Les réactions du public ont été unanimes. Émile Di Milo, habitant de Mana, exprime un souhait commun :
Ce type d’événement devrait avoir lieu au moins deux fois par an, par exemple avant Noël et pendant les vacances d’été.
Pour Marie-Claire, l’événement est une opportunité de découverte et de partage.
Je suis heureux d’avoir appris à reconnaître des éléments rares comme l’araignée. Cela change totalement ma perception de la viande locale
Au-delà des stands et des dégustations, cette 9ème édition a permis de renforcer les liens entre producteurs, visiteurs et professionnels.
Nous avons constaté un réel enthousiasme, tant de la part des consommateurs que des fournisseurs.
conclut Clara Ratoudissou, coordinatrice de l’événement.
Avec une filière viande locale qui représente aujourd’hui 20 % de la consommation guyanaise, il reste encore des défis à relever. Mais les chiffres en hausse et l’engouement suscité par le Mois de la Viande Locale montrent que l’Ouest Guyanais a toutes les cartes en main pour devenir un modèle de développement agricole et agroalimentaire.