Par
Marie-Dominique Lacour
Publié le
30 novembre 2024 à 20h10
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Créé en 2021 à Toulousel’Observatoire Départemental de violence contre les femmes croit que 100 000 d’entre eux sont victimes de violences domestiques Haute-Garonne. Ou environ un sur six.
UN statistique stupéfiantecomme la situation nationale. Selon le Département de la Haute-Garonne, les chiffres restent « alarmants », avec 114 féminicides et une augmentation de 15 % de la violence domestique en 2022.
« Une femme par jour meurt à cause de la violence domestique »
Dans le département, le nombre de féminicides est stable : en 2023, comme en 2022, trois femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint en Haute-Garonne. Et avant ? « Avant, les féminicides étaient inclus dans les meurtres, ils n’étaient pas officiellement comptabilisés comme tels », indique Sandrine Floureussesvice-président du Conseil départemental.
En France, 120 à 130 femmes meurent chaque année sous les coups. À cela, « il faut ajouter ceux qui finissent par se suicider à cause de ce qu’ils endurent : nous appelons cela suicides forcés. Si on les prend en compte, on arrive à 360 décès par an. Un par jour… Et tous les chiffres sont effrayants», prévient l’élu.
Une violence croissante ?
Si les indicateurs apparaissent à la hausse, ils cachent une tendance moins négative qu’il n’y paraît. En effet, cette augmentation des violences enregistrées serait un effet de la “Libération de la parole” ces dernières années, plus que le reflet d’une réelle augmentation, indique le Conseil départemental de la Haute-Garonne.
« A ce sujet, les chiffres ne sont pas du tout révélateurs», confirme Sandrine Floureusses. « Même si la situation reste choquante, ce que l’on constate sur le terrain, c’est que les femmes sont beaucoup plus écoutées et mieux accompagnées qu’avant », poursuit-elle.
288 victimes relocalisées en 2023
L’Observatoire a la particularité d’être copiloté par les élus et les services de l’État, à savoir le Conseil départemental et la préfecture de la Haute-Garonne. Il vise à « améliorer le cheminement vers le rétablissement des victimes de violence et de leurs enfants » en développant des soutiens et en créant et en renforçant des partenariats.
En parallèle, le Ministère mène des actions très concrètes. Ainsi, en 2023, 3 000 femmes ont été accueillies par les Maisons de Solidarité de Haute-Garonne et 288 autres femmes ont pu être relogées. « Par rapport aux 100 000 victimes, cela peut paraître comme une goutte d’eau dans l’océan, mais en réalité, c’est un énorme travail qui se fait et progresse chaque année », salue le vice-président.
Une « carte » pour les auteurs de violences
La troisième journée interprofessionnelle de l’Observatoire s’est tenue jeudi 28 novembre 2024. Elle a été organisée symboliquement à l’académie de police de Toulouse, « pour valoriser les actions menées par les forces de l’ordre dans cette lutte ».
A leur demande, un nouvel outil a été développé par les services du Conseil Départemental : « un carte de prévention d’agir », indiquant le pénalités encourues pour comportement violent.
«Il sera distribué à policiers, médecins, pompiers…Tous ceux qui sont en contact avec les auteurs de violences. Nous espérons qu’elle permettra à certains auteurs de violences de prendre conscience de la gravité de leurs actes, ou du moins de ne pas récidiver par peur des conséquences », explique Sandrine Foureusses.
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