Les Fêtes de la Vigne sont un événement musical, gastronomique et multiculturel emblématique de Dijon. Cette année, vous pourrez assister à 141 spectacles de danse et de musique gratuits, du vendredi 5 au mercredi 10 juillet. Plus de 900 artistes venus du monde entier défileront dans la cité des ducs. Charles Quénel, président de TradCulture, qui organise cet événement, revient sur la genèse de ce festival et évoque les moments forts de cette édition 2024.
En 2026, les Fêtes de la Vigne fêteront leurs 80 ans. Comment est né cet événement ?
Charles Quenel : « En 1946, la France se reconstruit peu à peu. À Dijon, le chanoine Kir fait de la culture un axe de son premier mandat de maire, et souhaite faire bouger les Dijonnais. Il se souvient de la Fête des Vendanges de Neuchâtel, en Suisse, à laquelle il avait assisté entre les deux guerres. Il crée alors une manifestation similaire, qui se tient pour la première fois en septembre 1946, pendant deux jours, autour de la fontaine de Bareuzai. Cette première édition est déjà internationale avec des groupes venus de Suisse et d’Allemagne. Les Fêtes de la Vigne auront 80 ans en 2026, avec sans doute de belles surprises.
Cette année, une dizaine de cultures du monde entier seront représentées. Vous avez une préférence…
J’ai un faible pour l’Ukraine… Nous souhaitons faire sortir de leur pays des jeunes ukrainiens pour l’été afin qu’ils puissent échapper au climat de guerre qui y règne. Nous accueillerons une école de danse de Vinnytsia, une ville qui se rapproche de Dijon. Pour la première fois, nous recevrons également un groupe du Kosovo. Les pays et régions françaises suivants seront également représentés : Colombie, Congo, Géorgie, Irak, Mexique, Pologne, Portugal, Alsace, Berry, Savoie, Bretagne, Bourgogne et Morvan.
Les Fêtes de la Vigne, c’est six jours de festivités, de spectacles et d’ateliers. Quelle activité vous attire le plus ?
Au total, ce sont 141 événements sur toute la durée du festival, du 5 au 10 juillet. Nous travaillons au maximum à abolir les barrières entre la scène et le public. Les groupes sont vraiment en contact avec le public, qui est incité à participer. Je pense notamment à cette animation que nous avons appelée « Danse avec les groupes » qui rencontre un grand succès. Le côté spectacles et remise de prix reste bien sûr le cœur de notre festival. Le passage du Tour de France dans la métropole nous a obligé à composer différemment cette année. Notre scène principale sera installée au Jardin Darcy, ainsi que deux autres scènes place du Bareuzai et place Darcy en fonction des horaires du festival.
Votre programmation se veut très éclectique et multigénérationnelle. Selon vous, les traditions populaires sont-elles compatibles avec une programmation de musique contemporaine ?
Le folklore, les arts et traditions populaires sont l’essence même de notre festival. Mais nous avons à cœur de développer une programmation de musiques actuelles dont la particularité est de puiser ses racines dans les traditions. L’idée est de montrer que ces traditions ne sont pas dépassées, loin de là, que de jeunes artistes se les approprient. Si cela peut attirer un nouveau public plus jeune, le pari est gagné !
La gastronomie occupe une place importante dans cet événement. Que proposez-vous aux petits et grands gourmets ?
La gastronomie fait partie des cultures traditionnelles, c’est une évidence. D’ailleurs, à Dijon et en Bourgogne, elle se doit d’être présente. Nous avons imaginé des apéros découverte avec certains de nos groupes qui accueillent le public et partagent avec lui musique, danse, chant, mais aussi nourriture et boisson, expliquant au passage leurs traditions. Là aussi, j’ai un gros coup de cœur pour l’Ukraine, avec qui nous avons imaginé une soirée (lundi 8 juillet – de 18h30 à 20h) à la Cité de la Gastronomie autour des vins ukrainiens. Une soirée organisée avec l’association Ukraine Dijon Bourgogne.
