Par
Maxime Turberville
Publié le
29 novembre 2024 à 12h19
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«C’est un tournant», assure Gérard Caillet de UFC Que Choisir in Vitré (Ille-et-Vilaine). L’association de défense des consommateurs salue la fin du Cour de cassation daté d’octobre 2024.
Dans une affaire liée à l’arnaque d’un consommateur par un faux conseiller bancairela Cour de cassation a rejeté le pourvoi de la banque qui ne voulait pas rembourser son client victime de cette arnaque.
Les faits
Un client d’une banque a reçu un appel téléphonique d’un faux conseiller bancaire. Ce dernier l’a convaincu que son compte enregistrait des mouvements possiblement frauduleux.
Prétendant réaliser un audit, le faux conseiller a demandé à la victime de rayer cinq personnes de sa liste de bénéficiaires du transfert, puis de les réinscrire en saisissant son code confidentiel.
Trompée, notamment par le fait que le numéro affiché sur son téléphone était identique à celui de son véritable conseiller bancaire, la victime a suivi les instructions qui lui ont été données.
Deux jours plus tard, le client s’est rendu compte qu’il avait été victime d’une arnaqueson compte ayant été débité de plusieurs virements frauduleux de plus de 50 000 €.
Le client a demandé le remboursement de ce montant à sa banque. Mais cette dernière a refusé, estimant que le fait d’avoir fourni son code de connexion à son espace en ligne et validé les virements par authentification forte en suivant les instructions d’un arnaqueur se faisant passer pour un conseiller équivalait à un ” négligence grave ».
Une décision qui fait jurisprudence
En cas de fraude bancaire, une banque a l’obligation de rembourser immédiatement ses clients lorsqu’ils sont victimes de fraude (art. L133-18 du code monétaire et financier).
Cette obligation est levée si la banque prouve que son client a commis une négligence grave (art. L133-19 du code monétaire et financier).
Après que la banque ait refusé de rembourser son client, ce dernier a intenté une action en justice. Là cour d’appel a condamné la banque au remboursement, estimant que le client n’avait pas commis de négligence grave.
Dans cette affaire, compte tenu des circonstances dans lesquelles la fraude a eu lieu, « le client ne saurait être accusé d’avoir commis une négligence grave », estime la Cour de cassation dans son arrêt.
En effet, le faux conseiller bancaire a eu recours à des manœuvres destinées à donner confiance à sa victime et à diminuer sa vigilance : l’escroc est parvenu à faire apparaître sur le téléphone portable du client un numéro d’appel identique à celui de son vrai. le conseiller bancaire et le faux employé de banque qui était au bout du fil ont assuré au client qu’en suivant ses instructions, il effectuait une transaction sécurisée.
La Cour de cassation a donc rejeté le pourvoi de la banque, qui devait rembourser son client.
Une quinzaine de victimes à Vitré
Pour l’UFC Que Choisir de Vitré, cette décision prend aujourd’hui » jurisprudence et donne raison aux victimes.
Elle invite donc les consommateurs piégés par cette arnaque – et dont les cas n’ont pas été jugés – à saisir la justice, si leur banque refuse de les rembourser.
« Cela fait quatre ans que nous avons des dossiers liés à cette arnaque. Nous avonsune quinzaine de victimes à Vitré», explains Gérard Caillet.
In Ille-et-Vilaine,plus de 200 fichiersont été enregistrés par l’UFC Que Choisir.
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