Le retour raté de Jérôme Cahuzac

Le retour raté de Jérôme Cahuzac
Le retour raté de Jérôme Cahuzac

Le résultat a été aussi rapide que la campagne. Trente minutes avant l’officialisation des résultats, l’ancien ministre délégué au Budget ne se faisait plus d’illusions. Son retour sur la scène politique pour ces législatives anticipées a été comme un chant du cygne : « C’est fini », a déclaré Jérôme Cahuzac. De retour dans son 3et circonscription de Lot-et-Garonne quelques mois après avoir purgé sa peine d’inéligibilité consécutive à sa condamnation pour fraude fiscale et blanchiment, la deuxième chance ne s’est pas transformée en second tour ce dimanche soir.

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Appel à interdire le RN

« Ce n’est pas grave, on a fait ce qu’on a pu, les amis », a-t-il lancé à son équipe de campagne réunie dans une salle du centre-ville de Villeneuve-sur-Lot. Fidèles parmi les fidèles, « amis depuis vingt ans », ralliés sur un espoir d’offrir une autre voie que celle tracée par « deux blocs populistes » ou un candidat de droite qu’il assure Macron-compatible. Lui, refusant toute étiquette, avait multiplié les réunions publiques et les distributions de tracts sur les marchés au nom d’une gauche « républicaine, laïque et responsable ». Ce qui a convaincu 14,56 % des électeurs du territoire, qui l’ont placé en quatrième position, loin derrière la députée RN sortante, Annick Cousin (41,08 %), le maire LR de Villeneuve-sur-Lot Guillaume Lepers (24,99 %) et le représentant du Nouveau Front populaire, Xavier Czapla (18,36 %).

«J’ai vu de la haine parfois. J’ai eu des commentaires, mais c’était marginal.

« La campagne a été difficile. Guillaume Lepers a fait une très bonne campagne. Malgré tous nos efforts, nous n’avons pas réussi à convaincre que notre projet, tant local que national, méritait de gagner la confiance de nos concitoyens. Mais j’en prends note car, en démocratie, le peuple a toujours raison”, a-t-il regretté peu après 20 heures.

A cette époque, le tandem qu’il formait avec sa suppléante et maire de la commune rurale de Blanquefort-sur-Briolance, Sophie Gargowitsch, pouvait espérer atteindre le seuil des 12,5% d’électeurs inscrits pour rester en fonction. “Comme nous nous y étions engagés, je me retire sans réserve en faveur du candidat le mieux placé pour battre le candidat du Rassemblement National.”

Mais avec un peu moins de 10 % des inscrits (9,90 %), le verdict des urnes était sans appel. Le poids du passé et le casier judiciaire semblaient rédhibitoires. « J’ai vu de la haine parfois. J’ai eu quelques réflexions, mais c’était marginal, peut-être sept ou huit personnes en deux semaines de campagne », a-t-il assuré. Il a préféré se concentrer sur « l’espoir » qu’il voulait incarner pour un territoire dont il a porté les projets pendant trois mandats à l’Assemblée nationale (1997, 2007 et 2012). « Il n’y a que ceux qui n’ont rien fait à qui il n’arrive rien. Quant à moi, il ne peut plus rien m’arriver. Ma candidature était totalement désintéressée. Je voulais continuer à faire, pour ce territoire, ce que j’avais réussi à faire, pendant un temps. » Au soir du premier tour, ce temps semblait bel et bien révolu.

 
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