Lettres à Anne, un amour de la vie et de la mort

Lettres à Anne, un amour de la vie et de la mort
Lettres à Anne, un amour de la vie et de la mort

La publication, puis la dramatisation de cette correspondance intime, pourraient paraître d’autant plus choquantes qu’elles dévoilent une relation restée secrète au grand public jusqu’aux funérailles de son auteur. Mais il faut surmonter ses réticences pour découvrir à travers cette création toute la richesse de ces vibrantes lettres d’amour, écrites sur trente ans, de 1962 à 1995.

Ils permettent d’abord d’entrevoir la face privée d’un personnage public resté plutôt énigmatique de son vivant. Leur style, plein d’envolées lyriques et poétiques, démontre une qualité littéraire remarquable. Ils sont surtout très touchants. La sobriété de la scénographie et de la mise en scène d’Alice Faure laisse la première place au texte. Céline Roux et Samuel Churin, véritablement habités par leur rôle, font ressortir toutes les nuances et l’évolution des sentiments du couple.

Au début, malgré l’émerveillement de la première rencontre, les échanges restent réservés durant les deux années de résistance d’Anne. Issue d’un milieu très bourgeois et conservateur, elle accepte difficilement une relation amoureuse avec un homme marié bien plus âgé qu’elle. Après lui avoir cédé, elle reste tentée, à plusieurs reprises, de reprendre sa liberté pour choisir une vie plus sereine. Alors qu’elle est ainsi tiraillée entre son éducation et son inclination pour cet homme qu’elle admire et qui la séduit, elle oscille entre culpabilité et éclairs de jalousie. Ses lettres sont de plus en plus intimes, ponctuées de déclarations enflammées. Anne était sans doute, non pas le seul amour de sa vie, mais son grand amour. Et cet amour la rend finalement heureuse. La naissance de Mazarine témoigne de la profondeur de leur lien.

Les lettres les plus belles et les plus poignantes sont celles de la fin de la vie de Mitterrand : il raconte à Anne son cancer. Loin de se plaindre, il lui dit que son bonheur est de penser à elle et de l’aimer, qu’elle était « la chance de sa vie ». Alors il l’aimait jusqu’à son dernier souffle.

Au théâtre Transversal, 10-12 rue d’Amphoux, à 11h, du 29 juin au 21 juillet (fermeture le mardi).

Tarifs : 20 € / 14 € (hors carte) / 12 € (réduit) / 8 € (jeunes) / 5 € (patch culture, pass culture et conservatoire d’Avignon) – Tél : 04 90 86 17 12 ou au Théâtre Transversal site web.

Angela Luccioni

 
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