Ce qu’il faut savoir avant de congeler vos ovules au CHU de Nice – .

Ce qu’il faut savoir avant de congeler vos ovules au CHU de Nice – .
Ce qu’il faut savoir avant de congeler vos ovules au CHU de Nice – .

Le service de Procréation Médicalement Assistée (AMP) du CHU de Nice est le seul centre agréé de la région Paca-Est à réaliser la congélation d’ovocytes pour convenance personnelle, les centres privés de procréation médicalement assistée n’étant pas autorisés (à leur grand dam) à réaliser ces procédures.

Rencontre avec le Drs Samir Boukaidi, chef du service AMP du centre « Femme, mère et enfant », et Mathilde Villecroze, biologiste de la reproduction au laboratoire de biologie de la reproduction/Cecos du centre de biologie dirigé par le Dr Emmanuelle Thibault.

Comment a évolué la demande de congélation d’œufs pour des raisons de convenance personnelle depuis son autorisation ?

Les appels à rendez-vous explosent. Quelques chiffres : jusqu’en 2021, soit avant l’application de la nouvelle loi relative à la bioéthique, notre centre effectuait une quarantaine de prélèvements d’ovules par an, pour des raisons médicales : préservation de la fertilité, dans le cadre d’une endométriose notamment, ou avant le déclenchement de traitements anticancéreux ou stérilisants.

Ce chiffre a été multiplié par 3 à 4 en 2022 et 2023 ! Comment absorber ce flux ?

Les délais d’attente sont longs, dans notre centre comme partout en France ; ils atteignent jusqu’à deux ans à Paris. Faute de personnel, d’équipement, etc. suffisants, nous sommes limités dans le nombre de vitrifications d’ovocytes que nous pouvons réaliser, sachant aussi qu’il s’agit d’une technique assez complexe et que nous avons un grand nombre d’autres activités que nous devons poursuivre. .

Vous arrive-t-il de décourager certaines demandes en les jugeant inappropriées ?

Ce n’est pas notre rôle. Nous informons simplement sur le risque lié à l’intervention chirurgicale, et celui associé à la stimulation hormonale à haute dose nécessaire pour obtenir un grand nombre d’ovocytes matures. En cas d’antécédents médicaux (thrombose, cancer du sein…) ou de maladie sous-jacente, les risques sont bien réels et nous essayons alors de raisonner la demande.

Y a-t-il un délai de réflexion avant de démarrer le protocole de gel ?

Ça existe En faitsachant qu’entre la première consultation et le rendez-vous chez le biologiste, il s’écoule souvent un long délai, parfois plusieurs mois.

Existe-t-il un portrait type des femmes qui demandent la congélation ?

La majorité d’entre elles sont CSP (catégories socioprofessionnelles) + ; elles occupent des postes de direction ou exercent des professions intellectuelles supérieures comme médecins, avocats, ingénieurs, etc. Des métiers très exigeants qui les ont poussées (ou les poussent encore) à retarder la naissance d’un enfant. Certaines ont la trentaine et souhaitent s’investir encore quelques années dans leur travail, ce qui ne laisse pas vraiment de place à un enfant ou même à un conjoint.

D’autres ont plus de 35 ans et s’inquiètent de l’avenir alors qu’elles viennent de vivre une rupture – c’est un cas très fréquent. Elles ont eu l’information que la fertilité diminue avec l’âge, elles se disent qu’il faudra du temps avant de rencontrer quelqu’un, de s’entendre sur un projet d’enfant, etc., et qu’il sera peut-être alors trop tard. Il y a une forme de logique dans leur demande de congélation des ovules, sachant que c’est désormais permis.

Est-ce qu’ils terminent toujours leur projet ?

Près d’une femme sur deux présente une demande d’informations plutôt que de se figer. Sachant que le bilan qui leur est proposé permet d’évaluer leur réserve d’œufs, lorsqu’ils sont rassurés sur ce point, beaucoup refusent d’aller plus loin.

Combien de femmes qui congèlent leurs ovules les utilisent pour tomber enceinte ?

Nous n’avons pas assez de recul en France pour répondre à cette question. Pourtant, les études internationales montrent que ce chiffre est marginal ; dans les pays où la vitrification pour convenance personnelle est autorisée depuis longtemps, à peine 10 % des femmes récupèrent leurs ovocytes.

Comment l’expliquer ?

La plupart des femmes qui congèlent leurs ovules ne sont pas stériles et n’ont donc pas besoin de ces ovules pour mener une grossesse à terme, lorsque les circonstances le permettent.

Celles qui « récupèrent » leurs ovules congelés sont-elles certaines de mener une grossesse à terme ?

Les grossesses ne sont jamais « garanties », quel que soit l’âge ; mais on sait que plus la femme est « âgée » lorsqu’elle congèle ses ovules, plus le taux de réussite des fécondations in vitro réalisées à partir d’échantillons d’ovules congelés est faible.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV La Féria de Montréal fête ses 10 ans – .
NEXT Piste de longue date réactivée pour signature – .