Le député macroniste sortant de la Loire, arrivé troisième, s’était permis un discours chez Hanouna lorsqu’il présidait la commission d’enquête sur la TNT. Son retrait n’en est que plus rassurant.
Dans la série « Je me retire avec les honneurs », ce n’est pas forcément sur lui qu’on aurait misé en premier. Pourtant, le député macroniste sortant de la 1re circonscription de la Loire, Quentin Bataillon, a annoncé ce lundi 1er juillet qu’il se retirait au profit du candidat du Nouveau Front populaire, Pierrick Courbon, arrivé en tête avec 40,34 % des voix. Le candidat d’Ensemble est un bon troisième, avec 23,72 % des voix, devancé par la candidate RN Marie Simon (31,97 %). Il applique donc sans trembler les conseils du Premier ministre, Gabriel Attal, peut-être aidé, il est vrai, par l’étiquette socialiste (et non insoumise) de son concurrent du NFP.
Si l’attitude de Quentin Bataillon a été autant scrutée, c’est parce que le député de Saint-Etienne avait semblé un temps regarder avec complaisance l’autre camp. Le 2 avril en effet, celui qui était alors président de la commission d’enquête sur les fréquences de la TNT avait suscité l’indignation générale en se rendant sur le plateau de l’émission. Ne touchez pas à ma TVanimé sur CNews par Cyril Hanouna… quelques jours seulement après l’audition de l’animateur devant ladite commission, chargée d’examiner l’attribution des fréquences. Mieux encore, devant les caméras de Bolloré, le député de Saint-Étienne s’est permis cette confidence concernant Yann Barthès, animateur de Tous les jours sur TMC qui ne cache pas son hostilité envers l’extrême droite : “Je pense que c’est la première fois que je me mets en colère, il a eu une attitude assez arrogante dès le début, il a refusé de répondre à nos questions.”
Cette position implicite a été jugée suffisamment étonnante pour que son chef de groupe au Palais-Bourbon, Sylvain Maillard, et la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, le rappellent à l’ordre. Le premier lui rappelant ses obligations envers“impartialité” en tant que président de la commission, la seconde s’interroge carrément sur son “discernement”. Bien que juridiquement impossible, la question de sa révocation avait même agité les députés.
Autant dire que son comportement au soir du premier tour a été particulièrement observé. Et son éventuel maintien, dans le cadre d’une course à trois, était particulièrement redouté dans la mesure où il aurait pu favoriser le candidat RN. La surprise a été d’autant plus inattendue que celui qui avait rendu à Cyril Hanouna et ses chroniqueurs acquis à l’extrême droite une visite particulièrement amicale, a utilisé un ton beaucoup plus républicain pour expliquer son retrait, malgré une pique chez son adversaire : « Malgré ma qualification pour le second tour de ces élections législatives, je me retirerai. Notre territoire mérite mieux qu’un élu du RN. Ce retrait doit appeler le candidat du Nouveau Front populaire à revenir sur la voie de la social-démocratie, tant sur le fond que sur les méthodes. Nous serons vigilants. Mon attachement et mon engagement envers Saint-Etienne et notre circonscription sont intacts.» C’était maintenant ou jamais de le montrer “discernement”.
