Après les ruines, un spectacle engagé, empathique et poignant

Après les ruines, un spectacle engagé, empathique et poignant
Après les ruines, un spectacle engagé, empathique et poignant

Le spectacle commence par le récit en arabe (traduit) d’une terrifiante traversée maritime à bord d’un bateau de contrebandier sans moteur. Les parents voient les pieds de leur petit garçon s’immerger peu à peu dans l’eau et décident, si leur enfant se noie, de se jeter à l’eau pour mourir avec lui. Tous les trois survivent, mais la femme continue de faire des cauchemars sur le scénario qu’elle et son mari avaient imaginé. Et quelles difficultés et quels problèmes quand ils se retrouvent en terre étrangère ! Celui qui veut demander l’asile (Brian Polach) ne comprend absolument rien à la langue d’un employé allemand chargé de l’accueil des réfugiés. Il oscille entre désespoir et colère et se retrouve condamné à l’errance. S’ensuit une série de questions posées par la narratrice (Amandine Truffy) : quelle aide les pays d’Europe offrent-ils à ces misérables de la terre et de la mer ? Que peut faire le citoyen ordinaire ? Pourquoi les associations d’aide aux réfugiés ne sont-elles pas soutenues et sont-elles souvent mal vues ? Comment vivrions-nous l’exil si nous étions à la place de tous ces malheureux ?

La compagnie Pardès Rimonim basée à Metz a souhaité nous faire prendre conscience du sort inhumain de ces cohortes de migrants malheureux qui ont fui la guerre, leur pays en ruines et la pauvreté au péril de leur vie. Ces artistes ont recueilli de nombreux témoignages similaires que le metteur en scène Bertrand Sinapi a exploités. Le spectacle est né de cette hybridation entre réalité et fiction, des sons profonds de la contrebasse et d’une composition électroacoustique, des voix off et de celles de la scène. L’ambiance crépusculaire et le jeu d’ombres entrent en résonance avec la situation dramatique des exilés. Le décor construit à la vue de tous ajoute une note poétique. On sent l’équipe internationale très investie dans ce spectacle.

Au 11, 11, boulevard Raspail, du 2 au 21 juillet (fermé les lundis 8 et 15 juillet) à 13h55 Tarifs : Réservations : 04 84 51 20 10 / [email protected]

Angela Luccioni

 
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