La pagode d’un artiste chinois réfugié à Rambouillet

La pagode d’un artiste chinois réfugié à Rambouillet
La pagode d’un artiste chinois réfugié à Rambouillet

Chez Tchen Gi-Vane, une pagode chinoise près de Paris

Tchen Gi-Vane in Rambouillet, France, February 26, 1996.© Alain BENAINOUS/Gamma-Rapho via Getty Images

C’est une enclave dédiée à la culture traditionnelle chinoise. A Rambouillet, le numéro 3 de la rue Pasteur abrite les trésors de Tchen Gi-Vane. Pianiste, peintre et poète, l’artiste chinoise y avait créé un lieu unique et isolé avec son mari Philippe Bertrand.

Fuir le régime de Mao Zedong

Tchen Gi-Vane naît en 1924, fille d’un grand éditeur de journaux en République de Chine, Cheng Shewo. Diplômée de l’École supérieure de musique de Shanghai, elle part en tournée en France avec un groupe de musique de Hong Kong et rencontre son mari, l’ingénieur français Philippe Bertrand (1926-2023). Ils se marient et s’installent définitivement à Rambouillet, entourée des œuvres d’art de la jeune femme qui sont régulièrement prêtées au Musée national d’art moderne. Pour Tchen Gi-Vane, c’est aussi une porte de sortie dans sa fuite du maoïsme.

Tchen Gi-Vane dans sa pagode à Rambouillet, France, le 26 février 1996.© Alain BENAINOUS/Gamma-Rapho via Getty Images

La pagode Wan You Lou de Tchen Gi-Vane à Rambouillet, le 26 février 1996.© Alain BENAINOUS/Gamma-Rapho via Getty Images

Un grand couple de collectionneurs

Passionné de culture asiatique, le couple dessine la pagode Wan You Lou dans le jardin de leur maison de Rambouillet en 1976. Le bâtiment a été construit selon l’architecture traditionnelle chinoise, sur trois niveaux avec un toit octogonal ; ils collectionnaient des œuvres d’art et des instruments de musique. Tchen Gi-Vane et Philippe Bertrand ont reçu un grand nombre d’amis, de dignitaires et d’amateurs d’art dans l’enceinte de la pagode, véritable lieu de vie et d’échange désormais classé au patrimoine culturel français. Le nom de l’artiste était sur toutes les lèvres en 1981, lorsqu’elle se présenta à la présidentielle. Bernard Delattre écrivait dans l’Écho Républicain : « Elle s’est présentée aux élections présidentielles françaises pour promouvoir les idées de Confucius (…) Elle était une farouche opposante au régime de Pékin. »

Tchen Gi-Vane est décédé le 1er février 2021 à l’âge de 97 ans — une partie de sa collection de bijoux et de vêtements a été vendue aux enchères le 10 juin.

 
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