« En 45 ans, c’est la première fois que je vois autant d’eau » – .

Les jardiniers de Saint-Just-Marais sont agacés par ce temps pluvieux, qui pousse certains d’entre eux à arrêter de cultiver leur parcelle gorgée d’eau.

« Si ça continue, je finirai par planter du cresson ou du riz. »Si François Desauty, membre du bureau des Jardins familiaux de Saint-Just-des-Marais, garde le sens de l’humour, sa réflexion en dit long sur le désarroi des mains vertes du secteur. La cause : cette météo déroutante où la pluie forte et omniprésente alterne parfois avec un soleil très chaud et lourd. « Le pire c’était mercredi matin, il a plu pendant une demi-heure, c’était horrible. J’ai retiré environ 200 litres de ma cuve en arrivant. Au moment de repartir, la cuve est revenue pleine, j’ai une surface de 27 m2, soit entre 16 et 18 litres par m2. ».

Henri Sebire, l’un des plus anciens membres de l’association, également présent au bureau, va encore plus loin.« Moi personnellement, je suis ici depuis 45 ans, et je n’ai jamais eu autant d’eau ! Et cette météo incertaine continue de détériorer la qualité des sols, soit trop humides, soit desséchés en quelques heures.« En cas de chaleur extrême, l’eau stagnante va assécher la terre et la fissurer »ajoute son voisin, Manuel Do Santos.

Dans certaines parcelles, le moindre sillon se remplit d’eau stagnante.

Le président de cette association qui compte 315 adhérents, Claude Bouchez, parle même d’un an“catastrophique”.«Sur 320 parcelles, j’en ai dénombré environ 150 qui ne sont plus cultivées. Les membres ont commencé puis ont abandonné.il décrit. Les nappes phréatiques sont pleines, dès qu’il pleut un peu, ça monte. Et nous avons plusieurs jardins qui se trouvent directement dans l’eau, notamment vers le bas du terrain.il ajoute.

Dans ces conditions particulièrement humides, les semis de printemps n’ont presque rien donné. Déjà, 2024 ne sera pas un bon millésime.« Rien n’a pris. Les pommes de terre sont pourries, on avait aussi du mildiou, les oignons, on les arrache fin juin, maintenant ils sont verts»le lâche mécontent Jean-Michel Demenautis.« Les haricots sont sortis depuis trois semaines, mais ils sont très petits »complète François Desauty. « D’habitude, les haricots que l’on plante le jour de la Saint-Georges, le 23 avril, on les mange à la fête de Jeanne-Hachette, mais ici, ils ne sont même pas sortis »Manuel Dos Santos le rejoint.

L’eau stagne en abondance dans les jardins et empêche les cultures de pousser. Cette situation favorise l’apparition de maladies comme le mildiou.

Le problème pour ces jardiniers est qu’à moins de changer la météo, ils ne peuvent rien faire, ou au pire, ils peuvent « bouger » d’un endroit au cadre aussi bucolique. « En théorie, on pourrait surélever les jardins, mais il y a des captages d’eau potable dans le secteur et la Ville ne prendrait pas le risque de rapporter des terres qui pourraient être polluées.», souligne Claude Bouchez. Pour Henri Sebire, le curage des rivières pourrait être une solution « mais nous n’avons plus le droit pour des raisons écologiques»regrette-t-il, alors qu’un meilleur nettoyage des buses est également évoqué. “C’était fait”poursuit le président. « Mais seulement à l’entrée et à la sortie et pas au centre»répond Henri Sebire. En attendant, certains ont décidé de faire table rase des cultures de printemps.«Je vais attendre quinze jours, je vais tout retourner et je vais replanter des carottes, des salades… et on verra ce qui se passe.conclut Jean-Michel Demenautis, dont la parcelle était gorgée d’eau ce vendredi.

En bref

Plus de produits contre les limaces pendant l’invasion

Avec l’humidité, les limaces pullulent dans les jardins et s’attaquent aux cultures.

Beauvais manque-t-il de produits pour éliminer les limaces ? Pour les jardiniers de Saint-Just des Marais, c’est une évidence. « On ne le trouve nulle part et tout le monde le veut »ils regrettent que ces gastéropodes sans coquille pullulent et attaquent les racines de toutes les plantes par temps humide.

Poubelles pour jardiniers et pour déchets de parcelles

Les jardiniers de Saint-Just des Marais insistent sur le fait que les adhérents doivent respecter les couleurs des bacs et ne pas apporter de déchets de l’extérieur.

« Les poubelles sont faites pour les déchets générés par les jardiniers lors de l’entretien de leurs parcelles et non pour les déchets apportés de l’extérieur. ».Un rappel utile du président qui demande également aux députés de respecter ou non les couleurs des poubelles dédiées aux déchets incinérables.

Les jardiniers participent aux 40 ans des ateliers Bergerette

A l’occasion du 40e anniversaire des ateliers Bergerette, qui se tiendra le week-end prochain, les jardiniers organiseront des visites guidées du site, notamment le samedi à partir de 14h. Le dimanche 7 juillet, la visite des jardins familiaux aura également lieu à partir de 2 pm avec Michel Méline de Corrélation et surprises artistiques.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV recherche de photos et de témoignages – .
NEXT un village entier dénonce sa conduite jugée dangereuse, le conducteur condamné