Dans le Gard, les écologistes luttent contre « une libération du discours raciste »

Nîmes (Gard), report

A 20 heures, c’est un silence soudain lorsque les résultats nationaux des élections législatives anticipées apparaissent sur l’écran de la terrasse du Bar du Midi, l’un des seuls à Nîmes à ne pas diffuser le match Espagne-Géorgie de l’Euro de football. . Ici, tout le monde parlait de l’union de la gauche, donnait son avis sur Mélenchon ou sur la candidature de François Hollande aux législatives, lorsque le couperet est tombé : selon les premières estimations, le Rassemblement national et ses alliés ont obtenu 34 %. % des suffrages, devant le Nouveau Front Populaire, à 28,1 %.

L’équipe du candidat écologiste Nicolas Cadène, investi par le Nouveau Front populaire dans la 6e circonscription du Gard, reçoit les résultats locaux au compte-goutte. La circonscription, moitié rurale, moitié urbaine, comprend la moitié de Nîmes et une vingtaine de communes rurales.


La terrasse du Bar du Midi était pleine à l’annonce des premiers résultats.
© Estelle Pereira / Reporterre

Contrairement aux législatives de 2022, elle est la candidate Infirmière autoriséeSylvie Josserand, arrivée première avec 42,07 % des votes. Nicolas Cadène, lui, a obtenu la deuxième place avec 28,77 %. Quant au candidat de l’Ensemble, Aurélien Colson, bien que qualifié pour le second tour dans une course à trois, il a annoncé son retrait : « Je ne veux pas contribuer par une dispersion des voix à l’élection du RN »il a dit.

« Nous avons assisté à une libération des discours racistes et xénophobes »

Il faut dire que le parti d’extrême droite est en force dans le Gard — quatre députés sortants sur les six que compte le département ont été Infirmière autorisée. Non seulement en nombre de voix, mais aussi en ses idées. « Tout au long de la campagne, nous avons assisté à une diffusion de propos racistes et xénophobes. Ce n’était pas le cas il y a deux ans »Nicolas Cadène témoigne avec inquiétude.


Nicolas Cadène, candidat du Nouveau Front Populaire du 6e circonscription du Gard entourée de Béatrice Leccia, suppléante, et Corinne Giacometti, militante de PS Gard.
© Estelle Pereira / Reporterre

Le haut fonctionnaire, connu au niveau national pour son travail à l’Observatoire de la laïcité, pointe du doigt des responsables politiques et médiatiques grand public dans cette banalisation de la haine et la diabolisation de la gauche : « Si les racistes parlent librement, c’est parce qu’ils pensent être majoritaires. Parce que les éditorialistes, les politiques, normalisent à longueur de journée les idées du Rassemblement national sur les plateaux de télévision. »

« On m’a traité de nazi et d’antisémite ! Non, mais pouvez-vous imaginer ce que cela représente pour un militant de gauche ? ? »exaspère Laurence, une militante PS. « Le bazooka contre les étrangers, la France pour les Français, on a tout entendu »se désespère Corinne Giacometti, conseillère municipale d’opposition de gauche à Nîmes.

« C’est comme si l’agression des réseaux sociaux avait envahi le trottoir »

« C’est la campagne la plus difficile que j’ai eu à mener depuis que j’ai commencé à faire campagne en 1995. »ajoute Béatrice Leccia, suppléante, membre du parti écologiste. Elle décrit : « C’est comme si l’agression des réseaux sociaux avait envahi la rue. Les résultats des européennes ont donné confiance à ceux qui leur jettent leur haine au visage. Il faut se rappeler que le racisme n’est pas une opinion mais une offense ! »


Avec 28,77 % des voix, le Nouveau Front Populaire est arrivé loin derrière le Infirmière autorisée et son 42.07 %, mais pourrait bénéficier d’un report des votes centristes au second tour.
© Estelle Pereira / Reporterre

Cette hostilité manifeste n’a pas empêché Nicolas Cadène et ses équipes de faire campagne partout, y compris dans les villages de Manduel, Marguerittes et Poulx qui ne lui sont pas très favorables – les votes Infirmière autorisée représentés respectivement 48,97 %, 48,74 % et 42,19 % des voix aux dernières élections européennes.

Arnaque sociale

Sur les marchés, ou même lors de la fête votive, à chaque fois qu’il capte un échange, il marche dans les pas des personnes qu’il approche : « Le RN est une arnaque sociale », tente-t-il de démontrer en citant les votes du parti d’extrême droite, notamment contre l’augmentation du salaire minimum. Autour de lui, la gauche locale unie et une centaine de personnes multiplient tracts et porte-à-porte.

Malgré cette ferveur militante, dans un tel contexte, il est difficile de parler d’écologie, déplore Béatrice Leccia : « Le pouvoir d’achat est une préoccupation majeure. D’autres partis veulent croire qu’écologie et pouvoir d’achat ne sont pas compatibles. Nous disons qu’on ne peut pas dissocier les deux. Et surtout ne pas mettre au pouvoir un parti climato-sceptique ! » Reste à convaincre les électeurs centristes et macronistes au second tour.

 
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