Condamné à 17 ans de prison par le tribunal judiciaire de Bordeaux en février 2023, Bassam El-Absi sera rejugé à Angoulême à partir de vendredi. Il a nié les faits en première instance.
Les huit femmes qui accusent Bassam El-Absi de viols et d’agressions sexuelles dans l’exercice de ses fonctions devront lui faire face pour la deuxième fois à partir de ce vendredi. Le radiologue girondin, reconnu coupable et condamné à 17 ans de prison par le tribunal judiciaire de Bordeaux en février dernier, a fait appel de sa condamnation. Son deuxième procès, qui s’ouvre devant les assises de Charente, à Angoulême, se tiendra jusqu’au 6 décembre, soit un jour de plus que l’an dernier.
« Nous aurons le même discours qu’en première instance. Il fait appel parce qu’il est incapable d’imaginer sa culpabilité. “C’est la procédure, mais ça a été un choc pour mon client.”indique à Figaro Maître Talbert-Camarero, l’avocat d’un des premiers plaignants. Lors de son procès à Bordeaux, Bassam El-Absi avait en effet catégoriquement nié les accusations. Il a dénoncé un complot fomenté par ses anciens patients, dont la première plainte a été déposée en 2003. Une position également défendue par son épouse, malgré les 17 femmes entendues lors de l’information judiciaire. La fille du radiologue, Célia El-Absi, a expliqué dans nos colonnes qu’elle doutait de l’innocence de son père.
Lire aussi
Un radiologue girondin accusé d’avoir violé ses patientes libéré jusqu’à son procès en appel
“Un choc”
En détention provisoire à Gradignan après son jugement, Bassam El-Absi a été libéré fin septembre 2023 pour être placé sous contrôle judiciaire en raison de son état de santé. Un revirement qui avait été un « choc » pour les plaignants selon plusieurs avocats. Pour certains d’entre eux, ce procès en appel s’annonce aussi comme une nouvelle épreuve. “Ma cliente est une femme émotionnellement forte, mais cet appel la bouleverse, explique Me Lenaïg Hamon. C’est très dur pour elle de recommencer à témoigner, d’entendre El-Absi nier les faits et de ne pas être reconnue comme victime par l’accusé.»
Contacté, l’avocat principal de l’accusé, Maître Sirgue, a choisi de réserver ses déclarations au tribunal. Bassam El-Absi, présumé innocent jusqu’au nouveau verdict, pourrait changer d’avis lors de ce procès en appel. “Les victimes ont encore beaucoup d’espoir qu’il sache reconnaître les faits, elles en ont besoin pour leur reconstruction”souligne Me Lenaïg Hamon. Le radiologue girondin, qui a été condamné à une peine supérieure aux réquisitions du parquet (15 ans) en février dernier, encourt une peine maximale de 20 ans de prison.