La musique d’une langue inconnue d’où surgissent des noms mythiques de la mémoire européenne : Montague, Capulet, Roméo, Juliette… Ce n’est pas la moindre des joies que nous apporte ce Shakespeare coréen inventé par Alain Timar : bâtir un monument où tous les humains se reconnaissent. autre, au-delà de Babel, des différences, de la haine ambiante, au-delà de la mort : la découverte de l’amour entre deux jeunes que tout devrait séparer, quelle histoire !
C’est à cette immense fête, ce sacre, que nous convie l’artiste avignonnais.
Tout nous y conduit : les costumes somptueusement beaux, la présence musicale du compositeur Youngsuk Choi, le cœur battant de la scène nue, les chœurs comme s’ils venaient d’un lointain théâtre grec, le jeu, voire le surjeu, la pantomime de quatorze acteurs-danseurs-chanteurs dont chaque mouvement du visage dessine un masque oriental, le combat parfaitement chorégraphié de deux bandes rivales de la jeunesse d’aujourd’hui… Tout aussi étonnant dans le danger tragique de la séparation entre les êtres humains que dans la légèreté d’un songe d’une nuit d’été…
C’est en effet un grand spectacle populaire qui réunit les spectateurs du Théâtre des Halles dans cette belle et simple histoire d’amour qui finit mal car la société ne veut pas du risque mortel des rivalités communautaires.
Roméo et Juliette, Théâtre des Halles, jusqu’au 21 juillet à 21h30, sorties les 3, 10 et 17 juillet. De 5 à 22 €. Billetterie theatredeshalles.com et tél 04 32 76 24 51
Daniele Carraz
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