il y a cinq ans, « Upsa s’ouvre à l’ère Taisho »

il y a cinq ans, « Upsa s’ouvre à l’ère Taisho »
il y a cinq ans, « Upsa s’ouvre à l’ère Taisho »

Cette semaine, l’enseigne Bristol Myers Squibb présente sur la façade des deux sites de production, Guyenne et Gascogne, sera supprimée. Mardi, l’empreinte du géant américain cédera la place à celle de l’aigle, figure de proue de l’industriel japonais Taisho. Initialement prévue le 1er juillet, la vente aura finalement lieu le lendemain à minuit. Le chapitre américain qui a duré vingt-cinq ans va se refermer, avec Upsa ayant rejoint la galaxie BMS en 1994. Un autre s’ouvrira avec Taisho, un industriel japonais, acteur incontournable en Asie (lire par ailleurs), mais totalement inconnu en Europe. Ce qui, malgré l’anxiété et la méfiance inhérentes à tout changement, serait un signe d’optimisme.

Le marché européen est un levier de croissance pour les Japonais, qui ont vu leurs parts de marché s’éroder dans les secteurs de l’OTC (automédication) au Japon et en Asie. Cela suggère une approche complètement différente de celle de BMS qui, vis-à-vis d’Upsa, n’avait pas d’intérêt stratégique clair à développer la marque en raison de la focalisation du groupe sur le secteur du traitement du cancer.

Taisho est, au contraire, concentré sur le secteur OTC, et l’investissement réalisé (1,4 milliard d’euros) compte tenu de son chiffre d’affaires (2,2 milliards d’euros) combiné à la culture industrielle japonaise que certains considèrent comme « long-termiste » laisse penser que le nouveau patron n’a pas mis les pieds en France pour la beauté des paysages.

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À bas le Doliprane

Qu’est-ce qui va changer ? Jun Kuroda, membre du conseil d’administration de Taisho, qui a visité le site au début de l’année, a donné un indice sur la stratégie future en évoquant le développement commercial. « BMS a quitté l’Upsa dans un état fragile », confirme Bruno Bourthol, délégué FO à l’Upsa. La marque a en effet encore perdu du terrain au niveau national et à l’export. Il y aurait une réelle marge de manœuvre et de progrès. Les Japonais ont l’obligation de commencer à reconquérir le leadership de la filière paracétamol laissé à Sanofi et son Doliprane, alors qu’Upsa l’occupait auparavant avec ses Efferalgan et Dafalgan. Le défi est là. Ils l’ont déjà repris en Indonésie en reprenant une unité commerciale déjà vendue par BMS en 2009.

BMS aurait laissé Upsa « dans un état instable » avec un déclin au niveau national et à l’exportation

Sur le plan social, Taisho se serait engagé à ne toucher à rien pendant trente-six mois. Cela dit, les choses évoluent au niveau de la direction : si François Duplaix, PDG d’Upsa France, reste en place, le comité de direction devrait changer. Une annonce devrait être faite à cet effet en début de semaine. Ne sera certainement pas présent le directeur des ressources humaines Patrick Couesnon, dont le départ vers le grand groupe pharmaceutique mondial Abbvie a été confirmé. Thierry Lhuillier restera-t-il à la tête des sites industriels ?

Une des nombreuses questions que soulève cette nouvelle page d’histoire qui s’écrit chez le plus gros employeur privé du département (1 573 salariés au total).

Combien pèse Taisho ?

Le 9 juillet, Akira Uehara, le patron de Taisho, et Jun Kuroda, membre du directoire, sont attendus à Agen. Le premier dirige un groupe employant 6 000 personnes et qui, avec l’acquisition d’Upsa, se classe au 9e rang des groupes pharmaceutiques mondiaux. Fondé en 1912 au Japon, Taisho produit et commercialise une large gamme de médicaments sans ordonnance. Parmi ceux-ci, le Pabron, produit phare de la marque depuis 1927, un médicament antalgique et antipyrétique à base d’Ibuprofène. On compte aussi le Lipovitan, une boisson énergisante lancée en 1962 qui représente 40 % du chiffre d’affaires des ventes sur le segment de l’automédication. Autre mine d’or : Riup, une lotion pour la repousse des cheveux.
Taisho possède quatre usines, trois au Japon (Omyia, Okayama et Hanyu) et une à Shanghai, en Chine. Le rachat en 2009 des droits commerciaux de BMS en Indonésie lui a permis d’accéder aux marchés indonésien, thaïlandais, malaisien et philippin. En 2012, elle rachète la société thaïlandaise Osotspa et quatre sociétés mexicaines la même année. En 2014, Taisho rachète au groupe Roche l’exploitation de la marque Flannax aux Philippines. Enfin, la société japonaise détient les droits commerciaux de Vicks en Asie, qu’elle a rachetés à l’américain Procter & Gamble. Avec Upsa, Taisho a acquis, entre autres, Efferalgan, Dafalgan, Fervex et Donormyl.

 
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