Hooker Berry et Michel Aladenise, les locaux

Hooker Berry et Michel Aladenise, les locaux
Hooker Berry et Michel Aladenise, les locaux

Cinq ans après ses débuts victorieux à l’hippodrome de Vichy, et après un succès dans le Prix d’Amérique 2023, le champion local Baie de Hooker, retrouvera les bords de l’Allier ce mardi à la grande joie de son éleveur-propriétaire Michel Aladenise, 67 ans, qui fait un peu le local de l’événement. Installé à Vicq-Exemplet, dans l’Indre, cet ancien patron de concession automobile sera évidemment là pour voir son champion, n’hésitant pas à faire les deux heures de route jusqu’à Bellerive. Une occasion pour lui aussi de retrouver son ami Jean-Michel Bazire.

ParisTurf : Voir Hooker Berry presque chez vous doit avoir une saveur particulière pour vous ?

Michel Aladenise: C’est vrai que je suis content de le voir dans la région. Les gens me le demandaient aussi et ils avaient hâte de pouvoir assister à une de ses courses. Tout le monde n’a pas la chance ou l’opportunité d’aller à Vincennes et il est donc important que de tels champions puissent courir en province, et surtout dans une région et sur un hippodrome qui me sont chers. Nous sommes heureux de pouvoir le présenter au public du Centre. Nous avons la chance de pouvoir organiser cet événement et ce sera un moment de communion avec nos supporters.

Pour vous aussi, habitué de la Grande Semaine du Trot, on imagine qu’une éventuelle victoire serait un grand moment ?

Gagner à domicile, c’est quelque chose de remarquable, mais je ne peux pas dire que c’est mieux ou pire que de gagner à Vincennes ! La manière est aussi importante. Gagner à Paris, c’est super, on est toujours content et on ne va pas faire la fine bouche. Evidemment, une victoire ce mardi me ferait très plaisir, mais je n’attends pas forcément de lui qu’il réussisse, je garde les pieds sur terre. Ce qu’il faut, c’est que Talonneur Baie courir sa course et qu’il puisse répondre aux attentes des personnes présentes sur l’hippodrome. Il est important qu’ils viennent voir Talonneur Baie. Sur le plan personnel, c’est aussi un moment de partage et de célébration. J’aurai une entrée lundi (Laurent Baie) et ainsi Baie de Hooker Mardi. Pour nous, Vichy, c’est notre petit Vincennes. C’est un hippodrome très agréable, très beau et on passe de bons moments durant cette semaine, avec de belles courses, de plus de nombreux professionnels y sont présents. C’est aussi l’occasion de partager un bon moment avec Jean-Michel Bazire, qui est plus qu’un ami.

Il y a le côté festif avec sa présence, mais le côté sportif est tout aussi important, Hooker Berry venant de remporter le Prix Chambon P à Vincennes…

Talonneur Baie vient de renouer avec le succès le mois dernier à Vincennes en s’appropriant le Prix Chambon P, qu’il n’avait plus gagné depuis sa victoire dans le Prix d’Amérique. Après ses belles performances lors du meeting d’hiver 2022-2023, il se consacre à l’équitation et s’absente plusieurs mois. Ça a été compliqué de le remettre sur les rails un mois avant le Bourbonnais. Mais sa tentative dans le Prix d’Amérique (6et) n’est pas mal. Avec des chevaux qui sont proches, ça se joue sur des petits détails et le parcours fait souvent la différence. Nicolas (Bazire) prend une roue juste avant de sortir le cheval et ça lui coûte un meilleur classement, peut-être une troisième place. Après, je tiens à féliciter Franck Leblanc qui s’occupe actuellement du cheval pendant la période de monte et qui fait un très bon travail.

« C’est pour cela que nous sommes éleveurs et que nous donnons naissance à des animaux. Nous attendons toujours la pépite. »

Hooker Berry a récemment fait parler de lui en tant qu’étalon, l’un de ses poulains s’étant qualifié en un temps record. Est-ce une bonne publicité ?

Les premiers produits de Talonneur Baie sont nés en 2022 et il y a sept poulains déjà qualifiés dont Mon amour toujours qui détient pour l’instant le record (1’15”7 à Caen le 4 juin) chez un 2 ans. Lorsque son entraîneur l’a mis sur un hippodrome, il n’était plus le même d’après ce qu’il m’a dit. En tant qu’éleveurs, nous sommes toujours intéressés à connaître le comportement de ces chevaux. Je suis déjà très heureux qu’il commence comme ça. Après, il faut attendre, ce n’est pas parce qu’il y a des chevaux qualifiés que le travail se fait. Le plus important c’est le reste et nous avons besoin de gagnants et de la manière. D’après les retours que je reçois des formateurs, ils ont un très bon caractère et c’est déjà enrichissant.

Une future Hooker Berry dans votre écurie ?

Je ne peux pas vous le dire ! J’en ai quelques-uns “M” qui ont l’air bien. Chaque année, on essaie, on espère. C’est pour ça qu’on est éleveurs et qu’on fait naître. On attend toujours la pépite. Mais je ne suis pas folle, je ne vais pas faire naître Talonneur Baie chaque année. J’ai entre 15 et 20 chevaux que je mets chez des entraîneurs avec qui je m’entends bien, Franck Leblanc, Eric Blot, Antonio Ripoll Rigo, et 4 avec Jean-Michel Bazire.

En tant qu’éleveur, êtes-vous favorable à l’ouverture du livre généalogique au sang étranger ?

J’y suis favorable, mais à très petite dose. Ce serait très bien de pouvoir gérer ce stud-book sur quelques étalons. Je pense que nous devrons y arriver. Aujourd’hui, on tourne un peu en rond avec les étalons, Argent liquide et Gagnant du booster surtout ceux qui produisent merveilleusement. De plus, je suis heureux de voir un Chevalin Rêveavec une certaine Scipion du Goutierarriver. Cela nous donnera une autre inspiration. Un peu d’ouverture vers l’étranger pourquoi pas, mais sous conditions. Avec la syndication de nombreux étalons, nous ne sommes plus en activité. Après, si ces actions sont vendues, c’est parce qu’il y a un marché. Pour moi, nous ne sommes plus dans l’élevage en tant qu’éleveur mais en tant qu’investisseur. C’est complètement différent. Après, il n’y a aucune critique à formuler. C’est bien d’avoir des investisseurs même si cela pénalise l’éleveur. On se retrouve avec des couvertures très chères et des parts inabordables. Et surtout, avec des étalons qu’on ne connaît pas du tout, sans aucune perspective. Nous nous souvenonsOuration qui n’était pas un bon éleveur.

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