« Un combat permanent », a-t-on suivi une patrouille d’agents dans le quartier des Moulins à Nice.

« Un combat permanent », a-t-on suivi une patrouille d’agents dans le quartier des Moulins à Nice.
« Un combat permanent », a-t-on suivi une patrouille d’agents dans le quartier des Moulins à Nice.

Ils sont apparus à Moulins il y a un mois et demi. Le 9 mai, une quinzaine d’agents ont été déployés dans ce quartier de l’ouest de Nice où les trafics en tout genre sont un fléau. Cécé, Fury, Zouk, Wawa (1) et les autres ont pour mission d’assurer la sécurité et la tranquillité des habitants du quartier. Ce sont des « gaida », des gardes en niçois, mais aussi l’acronyme du groupement d’agents inter-bailleurs contre le désordre et les abus.

Ils jouent également un rôle de médiation, de dissuasion et permettent l’établissement de liens sociaux avec les résidents.

Pantalon cargo et polo gris sous un gilet tactique, ils investissent les bâtiments qu’ils passent au peigne fin.

Une inspection approfondie des bâtiments

« L’idée est de perturber la circulation »» raconte Cécé, 34 ans, en emménageant dans l’ancienne tour 17 devenue numéro 13 de l’avenue Martin-Luther-King.

Dans l’immeuble voué à la destruction, seuls sept logements restent occupés. Les habitants des autres appartements ont pu être relogés. Autant dire que les dix étages sont devenus un terrain de jeu propice au trafic et aux affaires.

Pour vérifier un bâtiment, « Nous formons deux cellules de quatre personnes »un à l’extérieur et l’autre à l’intérieur. « L’un de nous reste à l’entrée pour faire le tri et nous permettre de travailler tranquillement »développe Cécé, épaulé notamment par Wawa, qui, mesurant deux mètres, n’a pas été choisi au hasard pour cette mission.

Commence alors la remontée à travers les étages et l’inspection de chaque recoin.

« Les appartements inoccupés ont été murés et tous les locaux attenants sont perquisitionnés.poursuit l’agent qui balaie tout sur son passage avec sa lampe torche. Nous recherchons des caches, localisons des squats, puis alertons la police.

Dans des bâtiments presque vides comme l’ancienne Tour 17, il est facile d’opérer hors de la vue. “Ils viennent se tirer une balle sur les étages qui deviennent des postes de tir.”

Résultats de la recherche de la journée sur les dix niveaux : deux seringues usagées.

En une seule journée, les agents peuvent examiner six à sept bâtiments, à raison de trente minutes à une heure par bloc, selon leur taille.

Les résidents jouent également un rôle et n’hésitent pas à parler aux agents lorsqu’ils les croisent.

Les « gaida » font désormais partie du décor et jouent un véritable rôle médiateur.

1. Pour protéger leur identité, chacun a choisi des pseudonymes.

« La lutte contre le trafic est une bataille de tous les instants »insiste Anthony Borré, premier adjoint au maire de Nice et président de Côte d’Azur habitat, avant de faire le bilan de ces deux premiers mois. Nous avons beaucoup à faire et nous avons constaté des améliorations, nous devons continuer à en faire davantage. »

En mai, la « gaïda » a effectué 112 interventions, cinquante-six interventions, huit évacuations de personnes et vingt-neuf découvertes d’objets. « Seize stupéfiants, huit armes blanches et cinq protoxyde d’azote »précise Anthony Borré.

Depuis début juin, 134 équipes, quatre-vingt-quatre interventions, trente-deux évacuations et trente-neuf découvertes se sont ajoutées au compteur d’actions de la brigade.

« Depuis le début de la semaine, la brigade investit le quartier durant une nouvelle tranche horaire, de 14h30 à minuit, toujours sur quatre jours non définis.dit l’élu. Cela permet d’éviter l’appropriation et l’accoutumance. »

Il rappelle également que la brigade n’a pas vocation « être un service d’appel d’urgence » c’est le rôle de la police. Et que le coût de leurs interventions « n’est pas répercutée sur les charges des locataires mais relève de la responsabilité des bailleurs sociaux qui ont choisi d’être partenaires du dispositif ».

 
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