Une première en 24 ans. Le président du Nigeria, Bola Tinubu, a entamé ce jeudi une visite d’État à Paris, axée sur le développement des relations économiques. Un rapprochement qui intervient dans un contexte où la France renforce ses partenariats en Afrique anglophone, après une série de déboires au Sahel francophone.
« Nous avons une politique de porte ouverte et nous voulons que vos investisseurs en profitent », expliquait récemment le chef de l’Etat nigérian.
Pays le plus peuplé d’Afrique (227 millions d’habitants, et 410 millions attendus en 2050, selon l’ONU), le Nigeria a été l’an dernier le premier partenaire commercial de la France en Afrique subsaharienne, selon les douanes françaises. Le Nigeria est la quatrième économie d’Afrique en termes de PIB, selon le FMI, après avoir été la première de 2014 à 2022.
Des contrats juteux attendus
Les deux chefs d’État ont coprésidé une « Conseil d’affaires franco-nigérian », réunissant les patrons des deux pays. De ” gros contrats » sont espérés à l’issue de cette rencontre, selon une Source diplomatique à Paris. Vendredi, Bola Tinubu présidera également un forum d’affaires avec le Medef, qui rassemble le patronat français.
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Ce « Conseils aux entreprises » avait été lancé lors d’une visite d’Emmanuel Macron au Nigeria en 2018, l’année suivant son élection, pour marquer son intention de tisser davantage de liens avec les géants économiques émergents de l’Afrique anglophone. Face à la concurrence de la Chine, de l’Inde et de la Turquie, la France voit son poids dans les échanges commerciaux avec l’Afrique subsaharienne diminuer, même s’il reste important.
Banque, technologie, climat…
Actuellement, une centaine d’entreprises françaises sont présentes au Nigeria. Pas moins de 65 % des investissements directs étrangers (IDE) français en Afrique de l’Ouest y sont réalisés. Si le Nigeria est le premier pays producteur de pétrole du continent, et que le groupe français TotalEnergies y est déjà bien implanté, cette visite d’État vise à développer la coopération dans d’autres secteurs comme l’agroalimentaire, les nouvelles technologies, la transition énergétique ou encore la banque.
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Par ailleurs, quatre banques nigérianes sont déjà présentes à Paris et « il y aura une annonce lors de la visite concernant la présence d’une (nouvelle) banque nigériane ici », a prévenu l’Elysée.
« Il y aura aussi des annonces des deux ministres des Finances, notamment via des prêts du Trésor, qui seront accordés pour des projets concrets au Nigeria. », ajoute la même Source.
« Partenariat égal »
Lors de la visite d’État, une attention particulière sera également portée à la jeunesse nigériane et française, à travers le développement des échanges académiques, professionnels et culturels », selon Paris. Au Nigeria, l’âge médian est de 18 ans et plus de la moitié de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.
Le gouvernement français veut renforcer ses liens économiques avec les pays d’Afrique subsaharienne
Relations avec les Nigérians incarner le changement de méthode que nous souhaitons opérer “, voiture ” ils sont courtisés par tout le monde et veulent un partenariat entre égaux, et non une approche « donnant des leçons » », notamment sur les droits de l’homme, estimait récemment une Source diplomatique française.
Cependant, le géant africain est critiqué par plusieurs ONG pour les violations des droits humains commises par ses forces de sécurité à l’encontre de sa population. Notamment dans le cadre de la lutte contre les groupes jihadistes Boko Haram et Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), au nord de son territoire.
Cette visite du président nigérian intervient un mois après celle d’Emmanuel Macron au Maroc. Il a permis de concrétiser la signature de pas moins de 22 contrats et accords d’investissement, pour une valeur équivalente à 10 milliards d’euros. Transport ferroviaire, hydrogène vert, énergies renouvelables, les secteurs qui en ont bénéficié sont nombreux. Des entreprises françaises aussi, comme Alstom, TotalEnergies, Safran et EDF.
(Avec l’AFP)