Beaucoup moins de Québécois changent d’adresse le 1er juillet, selon les déménageurs

Beaucoup moins de Québécois changent d’adresse le 1er juillet, selon les déménageurs
Beaucoup moins de Québécois changent d’adresse le 1er juillet, selon les déménageurs

Au Québec, le 1est Juillet est traditionnellement le jour officiel du déménagement.

Mais cette coutume tend à disparaître, notamment à Montréal. De plus en plus de gens choisissent désormais de changer d’adresse à une autre date, constatent les entreprises de déménagement.

Pierre-Olivier Cyr, copropriétaire du Clan Panneton, n’a jamais vu une telle diffusion.

« À Montréal, le 1est Juillet sera assez calme, mais tous les jours autour de cette date, deux semaines avant et deux semaines après, sont « réservés ». Quand je regarde mon tableau, je n’ai pas de courbe sur 1est Juillet où j’ai besoin de 300 déménageurs parce que c’est fou. Bien au contraire. La courbe est plate, mais elle est beaucoup plus haute qu’elle ne l’était. Je n’ai pas mon “pic” du 1est « Juillet », a-t-il déclaré dans une entrevue avec La Presse Canadienne.

Selon lui, les « renovitions » sont la principale cause de ce nouveau phénomène.

« Cette année, il y a quelque chose de particulier : on n’a jamais déposé autant de demandes d’éviction à la Régie du logement. Ça représente 40 % des déménagements. C’était très calme jusqu’en mars-avril, j’étais à environ 200 déménagements de moins. Tout d’un coup, ça a commencé à décoller, et maintenant j’en suis à une cinquantaine de plus.

« Comme il y a beaucoup de déménagements payés par les propriétaires et qu’ils ne veulent pas payer le 1est En juillet, ils concluent des accords avec leurs locataires pour qu’ils déménagent une semaine ou deux avant ou après. Il y a donc un « boom » en ce moment parce qu’il y a des accords de dernière minute. »

En 2023, l’entreprise, qui opère à Québec et à Montréal, avait calculé une baisse significative de la demande de 30 % par rapport à l’année précédente. Les affaires vont bien mieux en 2024.

« Il y a eu un « boom » avec la baisse des taux d’intérêt. J’ai l’impression que la folie recommence. Je suis content pour cette année, se réjouit M. Cyr. À Montréal, les dates des 20, 21, 22, 23, 24 juin sont remplies à 100% depuis longtemps. Et ce n’est pas à cause des tarifs puisqu’il ne s’agit que d’appartements. »

Les consommateurs en bénéficient également car le prix d’un déménagement est fixé selon le principe de l’offre et de la demande.

« Quand arrive la période de pointe, nous devons louer des camions supplémentaires et payer des agences de placement, donc nous répercutons indirectement la facture sur les consommateurs. C’est pour ça que c’est plus cher le 1est Juillet. Cette année, la demande étant étalée, nous avons pu maîtriser nos coûts pour le 1est Juillet, surtout à Montréal. C’est gagnant-gagnant pour les consommateurs, car cela leur coûte finalement moins cher », souligne M. Cyr.

Il précise toutefois que « c’est une toute autre histoire ailleurs au Québec car il y a une pénurie de main-d’œuvre partout sauf à Montréal ».

Une idée dépassée ?

Le copropriétaire du Clan Panneton espère que cette tendance se poursuivra et qu’elle s’étendra à toute la province.

« Je dois admettre que mon souhait est que nous parvenions à maintenir cette tendance et à l’étendre encore davantage. Si on réussit à allonger de plus en plus les mouvements, ce sera moins chaotique au 1erest Juillet. Cela devrait être beaucoup plus facile cette année. Et j’espère que cela continuera à se stabiliser dans les années à venir.

Il considère que « c’est une idée dépassée » en 2024 de passer systématiquement à 1est Juillet.

« Si la crise du logement a modifié les habitudes de déplacement des gens, c’est au moins une bonne chose. L’adaptation est un côté positif pour les clients. »

Valérie Saint-Amour, who manages Déménagement Puissance, draws the same observation as Pierre-Olivier Cyr.

« Je suis né dans le mouvement, donc je sais comment ça fonctionne. Le 1est Juillet n’est vraiment pas ce qu’il était. Normalement, les jours qui précèdent le 1est « Le mois de juillet est déjà réservé depuis mars, mais il me reste encore de la place cette année. Et c’est calme pour le 2 juillet, où nous avons généralement beaucoup de travail », dit-elle.

Comme son collègue, Mmoi Saint-Amour observe un étalement des commandes plus long.

« Le « rush » dure tout le mois, mais il est plus espacé qu’avant. La bonne nouvelle c’est qu’on a du travail toute l’année, mais c’est loin. »

Un plus bas historique

Dans l’ensemble, elle a noté qu’« il y a nettement moins de circulation qu’avant » et que « les gens ne bougent plus à cause de la crise du logement ».

« Aujourd’hui, les gens ne veulent plus déménager. Avec la crise du logement, avant de déménager, ils vont y réfléchir à deux fois », ajoute M. Cyr.

L’Institut de la statistique du Québec (ISQ) confirme ses dires : le nombre de déménagements n’a jamais été aussi bas. En 2023, quelque 658 000 personnes ont changé d’adresse, soit 7,8 % de la population de la province. En comparaison, ce taux était de 10,3 % il y a à peine quatre ans.

« La Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), lors de son enquête sur les loyers, calcule le taux de rotation des locataires. Celui-ci est en baisse depuis plusieurs années et est désormais très faible, ce qui indique que peu de locataires déménagent actuellement. Le manque de logements sur le marché et les loyers élevés contribuent à expliquer ce phénomène », affirme David Harris, porte-parole de la SCHL.

À 1,3 %, le taux d’inoccupation au Québec est le plus bas depuis 20 ans. Quant au loyer moyen, il a augmenté de 17 % en deux ans. Au cours de la dernière année, la hausse des loyers a dépassé à la fois l’inflation et la croissance des salaires, rapporte la SCHL.

A voir en vidéo

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV les villes populaires autour de Lyon ! – .
NEXT un village entier dénonce sa conduite jugée dangereuse, le conducteur condamné