Quand la politique et la place du Rassemblement national s’en mêlent dans l’élection du syndicat des pompiers de l’Aude

Quand la politique et la place du Rassemblement national s’en mêlent dans l’élection du syndicat des pompiers de l’Aude
Quand la politique et la place du Rassemblement national s’en mêlent dans l’élection du syndicat des pompiers de l’Aude

Vendredi 29 novembre, près de 200 responsables des principaux centres de secours et représentants des associations de pompiers sont appelés aux urnes pour l’élection de neuf membres du conseil d’administration du syndicat départemental des pompiers de l’Aude (UDSP 11). Un vote tendu, avec en toile de fond le face-à-face entre la présidente sortante, Sandra d’Angelo, et son challenger, Nicolas Delort, ce que de nombreux acteurs politiques veulent voir comme un nouveau champ de lutte et d’influence entre Parti Socialiste. (PS) et Rassemblement national (RN).

C’est l’histoire d’un vote qui aurait sans doute pu – aurait dû ? – passer sous le radar. Vendredi 29 novembre, les 48 responsables des principaux centres de secours (CSP) de l’Aude et près de 150 représentants des associations de pompiers (le nombre de votants dépend de la taille du CSP, NDLR) sont invités à élire neuf des 19 administrateurs. du syndicat départemental des pompiers de l’Aude (UDSP 11). Une association loi 1901 qui compte aujourd’hui 2.457 adhérents, répartis en 47 associations regroupant des pompiers volontaires, des professionnels, des personnels administratifs, techniques et spécialisés (PATS) et de jeunes pompiers, selon le tout nouveau site internet du syndicat. Une association dont les principaux objectifs sont de « aider les pompiers, les PATS, leurs familles et leurs pupilles en développant l’action sociale »de « participer et encourager l’organisation d’événements représentatifs des pompiers »et « permettre l’enseignement des premiers secours au grand public ».

A lire aussi :
“Quand on est président du syndicat des pompiers de l’Aude, on travaille avec tout le monde en faisant fi des étiquettes”

Voilà pour le fond, et les objectifs qui devraient faire l’unanimité. Sauf que le rendez-vous du 29 novembre verra deux camps « s’affronter » pour pourvoir ces neuf sièges : d’un côté, les partisans de l’actuelle présidente, Sandra d’Angelo ; de l’autre, neuf noms, emmenés par un potentiel rival à la présidence, Nicolas Delort, ancien patron du CSP de Trèbes, aujourd’hui chef du service formation du service départemental d’incendie et de secours (Sdis 11). Entre publication musclée sur les réseaux de pointage “une marionnette du maire de Trèbes” d’une part et une profession de foi choc dénonçant la « la dictature qui règne au sein de l’UDSP 11 » de l’autre, la campagne, puisqu’il faut l’appeler ainsi, a été dure. Avec, du côté du challenger, des reproches centrés autour d’un exercice trop solitaire de la présidence, quand Sandra d’Angelo la défend « bon dossier ».

Nous faisons tous semblant de ne pas nous impliquer, mais bien sûr, tout le monde surveille cela de près.

Mais c’est la politique qui est entrée au cœur des élections associatives. Au point de susciter la passion du cercle audois pour cette association qui bénéficie d’une subvention de 116 200 € du service départemental d’incendie et de secours (Sdis), lui-même financé à hauteur de près de 16 millions d’euros par le Département : « Nous faisons tous semblant de ne pas nous impliquer, mais bien sûr tout le monde surveille cela de près »assure un élu du 1est plan. En « off », confirmation de la tournure politique prise par la rencontre.

A lire aussi :
“En tant qu’association, le syndicat des pompiers de l’Aude doit être apolitique”

Au cœur du débat, une proximité jugée trop proche par le président avec le Rassemblement national (RN), et particulièrement le député du 3e circo, Julien Rancoule, régulièrement présent aux événements syndicaux, et dont les interventions à l’Assemblée – liées aux pompiers – sont relayées sur les réseaux sociaux de l’UDSP 11. “Si elle veut se lancer en politique, ne le fais pas dans les pompiers”signale-t-on, toujours « off », dans les hautes sphères départementales. Avant d’estimer “Laissez-la se ranger du côté de celui qui peut l’aider”ne pas se priver de se souvenir de sa place “en bas de la liste” avec Eric Menassi aux élections municipales de Trèbes en 2020 (24 des 31 députés ont été élus au 1est ronde, Sandra d’Angelo avait 26 anseNDLR), puis sa vaine candidature à l’investiture du parti présidentiel pour les législatives de 2024.

Nous ne partageons pas forcément les mêmes idées, mais nous travaillons intelligemment ensemble

Toujours « off », on en vient à juger que la réunion du 29 novembre « a pris des proportions assez importantes. C’est clairement devenu politisé”. Et de piquer le président à son tour : « Elle semble clairement désireuse de s’impliquer. Mais de là à déconner avec Rancoule… » Un député RN qui choisit d’activer le bouton « on » : «Ça me fait rire doucement. M.moi d’Angelo était candidat à l’investiture d’En Marche. Nous ne partageons pas forcément les mêmes idées, mais nous travaillons intelligemment ensemble, et j’espère que je travaillerai intelligemment avec un autre président s’il doit y avoir un changement.» Et de revenir sur les accusations d’ingérence formulées : « Je trouve étonnant de politiser cette élection, mais c’est révélateur de leur façon de faire, c’est contre-productif. L’UDSP est une association, là pour œuvrer pour le bien-être des pompiers. Je suis invité aux manifestations de l’UDSP comme doit l’être tout élu, ça s’appelle la démocratie. Je suis aussi pompier volontaire, et membre du syndicat. Et oui, certaines de mes interventions ont été partagées sur les réseaux. union. Mais ils l’étaient aussi par la Fédération nationale.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV La Gironde met en place un comité d’aide sociale aux adultes…
NEXT surf, vélo et biscottes au beurre salé au camping municipal du Porge Océan