Nelson Monfort, était en conférence jeudi 27 juin au théâtre Michel-Humbert, pour évoquer ses « Souvenirs olympiques ». Le célèbre commentateur et journaliste sportif a répondu aux questions de son collègue et ami Christophe Jammot, mais aussi à celles du public.
Cela ressemblait plus à une discussion sauvage entre deux amis qu’à une conférence au sens académique du terme. Organisée par la Ville de Langres, en partenariat avec Groupama Grand-Est, la conférence de Nelson Monfort a ravi le public, à la veille du passage de la flamme olympique. Avec beaucoup de légèreté, de sourires, et souvent d’humour, Christophe Jammot, qui posait les questions, a souhaité retrouver l’ambiance qui se dégage des interviews de Nelson Monfort.
Le célèbre commentateur a commencé son discours en vantant les mérites de Langres, qu’il a pu visiter en compagnie du maire, Anne Cardinal. Il a notamment visité les remparts et la Maison des Lumières.
Transmettre des émotions
Nelson Monfort est surtout revenu sur des anecdotes de sa riche carrière de journaliste sportif. Connu et reconnu pour ses interviews en plusieurs langues, il a également abordé cet aspect de son métier. « Je ne traduis pas littéralement. Un interprète de l’ONU ferait bien mieux que moi. J’essaie de transmettre des émotions», confie Nelson Monfort.
Interrogé ensuite par Christophe Jammot sur les difficultés d’interviewer un sportif après un échec, Nelson Monfort avoue s’être abstenu à plusieurs reprises : « Il n’y a rien de pire que quelqu’un qui pleure dans votre micro. Parce que si vous interviewez quelqu’un en véritable détresse, c’est vous qui passez pour l’entrepreneur de pompes funèbres en service. »
Un sportif plutôt que Jul ; Nadal plutôt que Macron
Au cours de la soirée, Nelson Monfort s’est exprimé sans détour sur différents sujets, à commencer par les relayeurs. « Pour moi, les relayeurs doivent être sportifs, et si possible olympiens. Je ne connais pas le travail de Jul. Mais je pense qu’il y a un meilleur relayeur », affirme-t-il. Une position partagée par le public, qui l’a fait savoir par un tonnerre d’applaudissements.
Travailler aux côtés des sportifs depuis plus de 30 ans lui a aussi permis d’entretenir des relations privilégiées avec certains d’entre eux, notamment Rafael Nadal : « Chaque 31 décembre à 20 heures, on s’envoie un message, et il me répond dans les trois minutes. Je préfère envoyer un message à Nadal plutôt que de regarder les souhaits du chef de l’Etat», dit-il avec amusement.
Partez quand il fait beau
A l’issue de la conférence, Nelson Monfort est revenu sur son départ de France Télévisions, lui qui s’apprête à vivre cet été ses derniers JO avec la chaîne publique : « C’est une décision commune. Il ne faut pas partir au début de la baisse, mais plutôt quand il fait encore beau, quand il fait beau», estime-t-il.
De quoi trouver un parallèle évident lorsqu’un spectateur l’interroge sur les grands sportifs qui ne savent pas s’arrêter, prenant notamment l’exemple de Rafael Nadal : « Je suis aussi dans cette situation. Peut-être que pour certains, j’aurais fait un combat de trop. Je ne jette pas les sportifs qui ont beaucoup donné pour leur sport, leur pays, et qui croient qu’ils sont encore capables de continuer. »
Serein pour l’avenir
Si son avenir se jouera hors de la Porte d’Auteuil, Nelson Monfort reste néanmoins confiant sur ce qui l’attend, avec une nouvelle aventure qui devrait débuter pour lui à l’automne.
Le journaliste avoue tout de même qu’il aurait « aimé faire des interviews avec des artistes ou d’autres personnalités », même si « le sport aurait accompagné [sa] De son métier, Nelson Monfort a retenu une leçon : « Aimez les gens, ils vous le rendront au centuple ! ». Les spectateurs présents lors de la séance de dédicaces ont eu l’occasion de lui donner raison.
Clément Michelot
