le jour de l’entrée du TGV en gare en 1993 – .

le jour de l’entrée du TGV en gare en 1993 – .
le jour de l’entrée du TGV en gare en 1993 – .

À événement exceptionnel, circonstances exceptionnelles… Le TGV inaugural de la nouvelle ligne Paris-Poitiers-Niort-La Rochelle aura tout de même mis plus de cinq heures entre la capitale et l’Aunis. Un vrai train sénatorial… et ce n’est pas M. Monory, président du Sénat – l’un des invités de ce déplacement – ​​qui nous contredira. Mais, jurons-nous, cela ne se reproduira plus. Désormais, l’Île-de-France sera à moins de trois heures de la Charente-Maritime.

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Aujourd’hui [le 29 juin 1993]les élus ne se posent sans doute plus la question : le département a accroché le bon wagon – un avis qui n’est pas, on le sait, partagé par les cheminots. Ils auront été réconfortés…

À événements exceptionnels, circonstances exceptionnelles… Le TGV inaugural de la nouvelle ligne Paris-Poitiers-Niort-La Rochelle aura encore mis plus de cinq heures entre la capitale et l’Aunis. Un vrai train de sénateur… et ce n’est pas M. Monory, président du Sénat – l’un des invités de ce voyage – qui nous contredira. Mais je le jure, cela n’arrivera plus. Désormais, l’Île-de-France sera en effet à moins de trois heures de la Charente-Maritime.

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Aujourd’hui [le 29 juin 1993]les élus ne se posent sans doute plus la question : le département a accroché le bon wagon – un avis qui n’est pas, on le sait, partagé par les cheminots. Ils auront été réconfortés par la présence de nombreux « badauds » le long des voies ou sur les ponts, désireux de filmer cet instantané qui fait l’actualité.


Le TGV en gare de La Rochelle en juin 1993.

South West Archives/Dominique Jullian

Pendant que les élus dégustaient la « cuisine TGV », l’opération portes ouvertes battait son plein au poste de conduite. Aux commandes, Michel Boiteau secondé par Jean-Claude Noury, deux « beaux Niortais » qui opéraient en quelque sorte dans leur jardin. Ici, tout est technique, sensations souples et feutrées, celles que l’on ressent au volant d’une voiture qui peut rouler à 200 km/h et avec laquelle on respecterait la limitation de 90 ou 130 km/h…

Jean-Guy Branger, adjoint au maire de Surgères, a savouré sa victoire, lui qui avait toujours été aux côtés de ceux qui manifestaient pour sauver cet arrêt de la ligne La Rochelle-Poitiers.

Sur le quai de la gare de La Rochelle, la foule grossissait de minute en minute. Et il fallait voir comme un symbole la présence à Aytré, des salariés de GEC Alsthom [aujourd’hui Alstom]se sont rassemblés près des voies ferrées pour voir passer « leur » enfant.


Le TGV en gare de La Rochelle.

Archives Sud-Ouest/Guy Genty

Tant d’années à devoir franchir tant d’étapes, traverser tant de tunnels, risquer tant de déraillements, éviter tant de faux aiguillages.

« C’est bien là, notre TGV que nous avons tant attendu ! Tant d’années où il a fallu multiplier les marches, franchir combien de tunnels, risquer combien de déraillements, contrecarrer combien de faux aiguillages… » C’est Michel Crépeau, président de la Communauté de villes qui a ouvert le feu. Et le président du Sénat, René Monory, qui a tiré les dernières cartouches de la fête. Il a aussi souligné la volonté unanime de tous les acteurs de Poitou-Charentes engagés dans le même esprit d’amitié pour la réalisation de ce grand projet. Apprendre à vivre dans une croissance moins forte, c’est se préparer aux événements pour être plus fort que les hommes, dit-il en substance, avant d’exprimer sa foi dans la décentralisation qui permet, par le biais de financements croisés de l’État et des collectivités locales, la mise en œuvre à moindre coût d’équipements structurants.

Nous sommes la première région de France dont les quatre chefs-lieux départementaux sont désormais reliés au réseau européen TGV.

François Blaizot, président du Conseil général de la Charente-Maritime, a déposé son « bâton de pèlerin » (l’expression est de René Monory) pour profiter pleinement de ce moment tant souhaité où, du point de vue de l’unité régionale, « l’extrémité ouest est enfin rattachée aux autres départements ». Au reste du monde. Une conquête de l’ouest que souligne Jean-Pierre Raffarin : « Le Poitou-Charentes existe, le TGV l’a démontré. Nous sommes la première région de France dont les quatre chefs-lieux de département sont désormais reliés au réseau TGV européen ».

Liaison La Rochelle-Paris : d’une semaine à trois heures, un bref historique de cette ligne

Ces quelques minutes grignotées par l’électrification de la ligne Poitiers-La Rochelle et l’arrivée du TGV ne doivent pas nous faire oublier qu’elles s’ajoutent à deux siècles durant lesquels nous n’avons cessé de mordre le temps.
On dit que les départements français ont été créés de telle manière qu’on pouvait rejoindre leurs frontières depuis la capitale en une journée de route. Le nombre de départements traversés par la ligne ferroviaire Paris-La Rochelle peut ainsi donner une idée de la vitesse à laquelle les voyageurs pressés pourraient rejoindre la côte atlantique depuis la capitale en cas d’urgence… Avec un bon système de relais, on peut imaginer qu’un le cycliste parcourrait 60 à 70 kilomètres dans une journée, ce qui ramènerait la durée du trajet à un peu plus d’une semaine, si l’on ne tient pas compte des aléas de routes un peu plus mouvementées qu’aujourd’hui.
L’historien Jourdan, membre de l’Académie des belles lettres de La Rochelle, rapporte dans ses éphémérides quelques éléments intéressants sur cette liaison. « Le mardi matin 7 mai 1776, la première diligence allant à Paris partit à 4 heures. Son arrivée était prévue pour le samedi, à une heure indéterminée. A partir de 1803, il y eut trois départs par semaine. » Ce n’est qu’en 1957 que Monseigneur Andriot, évêque de La Rochelle, bénit le train de la ligne PO arrivant de Niort et partant pour Rochefort. Une longue période de coexistence plus ou moins pacifique allait commencer entre la compagnie d’Orléans et celle des Charentes, car La Rochelle se trouvait à douze heures de Paris à un carrefour entre la ligne Poitiers-Rochefort et la ligne Napoléon-Vendée (La Roche-sur-Yon) et Angoulême.
Jusqu’en 1937, la vapeur et ses braises triompheront sur la ligne Paris-La Rochelle. Avec une vitesse que rappelle encore aujourd’hui le lointain descendant de l’omnibus : cet ineffable convoi nocturne qui part, tous les soirs vers minuit de la gare d’Austerlitz et dépose sa cargaison de couchettes à 6h06 à La Rochelle…
A cette époque, l’électricité arrivant à Poitiers ne laissait à la belle 241 P 16, reine par excellence de la vapeur, que des seconds rôles intelligents sur les lignes de l’Ouest. Rapidement détrôné par les Diesel expérimentaux qu’étaient notamment les CC 65 000 largement utilisés à La Rochelle, il allait totalement disparaître de la scène au profit de trains de plus en plus confortables, notamment bien sûr le « Corail » qui mettait Paris à quatre heures de La Rochelle. Rochelle.
Ce temps de trajet fut encore réduit lorsque les liaisons avec le TGV Aquitaine permirent aux Rochelais de profiter du train rapide Bordeaux-Paris, qui met Poitiers à égale distance, si l’on calcule en temps, de la capitale et de La Rochelle. . Une heure et demie de chaque côté.
Il ne restait plus qu’à électrifier la dernière partie de la ligne pour éviter les quelques minutes d’arrêt et de changement de train à Poitiers. C’est désormais chose faite.

 
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