Depuis septembre, Claudine Caron bénéficie du soutien d’une assistante de classe. Dayousse, une éducatrice en garderie, vient l’aider une heure par jour.
On se sent soutenu, on se sent moins seul
félicite Claudine. Elle estime qu’avec sa collègue, elle est en mesure de mieux répondre aux besoins des étudiants. Quand on a 26 élèves dans la classe, même si on a de l’expérience, on ne peut pas aider chaque élève.
Il y a plusieurs élèves dans sa classe avec des plans d’intervention, ce qui n’est pas rare à Saint-Marcel. Il y a des enfants qui ont des besoins particuliers dans certaines matières, comme la lecture, l’écriture ou les mathématiques, précise Dayousse. Eh bien, je travaille avec ces enfants.
À l’école Saint-Marcel, où 22 % de ses 383 élèves ont un plan d’intervention, huit postes de soutien de classe ont été créés pour soutenir le personnel enseignant. Ils sont déployés dans une vingtaine de classes.
Dans cet établissement, comme ailleurs au Québec, ce sont principalement des éducatrices en garderie qui remplissent cette fonction.
Annie Caron, enseignante de deuxième année, affirme qu’en plus d’aider les élèves en difficulté, l’assistant de classe veille au respect de la discipline. Je peux me concentrer sur la partie plus académique pendant qu’elle m’aidera à gérer la partie plus comportementale
elle se réjouit.
Elle dit que les deux heures que Lyne passe quotidiennement en classe avec elle lui permettent d’alléger sa charge de travail.
Cela change vraiment ma pratique. Quand nous sommes deux dans la classe, cela nous permet de répondre plus rapidement aux élèves.
Lyne et Annie dans leur classe à l’école Saint-Marcel
Photo: Radio-Canada / Jean-Philippe Robillard
Claudine Caron déplore toutefois ne pas avoir plus de temps pour s’asseoir avec son collègue afin de planifier et [de] se parler
.
En vertu des ententes de principe conclues avec les syndicats enseignants, le gouvernement Legault s’engage à créer des postes d’assistants de classe partout dans le réseau. école maternelle et primaire. La mesure vise à alléger la charge du personnel enseignant dans les classes comportant plusieurs élèves en difficulté.
À Saint-Marcel, les aides de classe se retrouvent donc naturellement dans les groupes où les besoins des élèves et ceux des enseignants sont les plus grands, où se trouvent plusieurs élèves avec des plans d’intervention. Ce que nous voulons c’est l’amélioration des résultats académiques, c’est le bien-être de nos étudiants
dit la réalisatrice Catherine Brault.
Je vous dirais que le personnel est peut-être moins essoufflé et a plus de temps à consacrer aux tâches d’apprentissage et d’enseignement.
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Dayousse aide un élève dans la classe de Claudine (au fond).
Photo: Radio-Canada / Jean-Philippe Robillard
Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, se réjouit que les centres de services scolaires aient réussi à embaucher autant d’assistants de classe en seulement trois mois. Il affirme que les 13 000 assistants apportent un soutien dans près de la moitié des classes du primaire et de la maternelle de cinq ans.
Tout le monde est gagnant ! se félicite le ministre. Les enseignants gagnent parce qu’ils ont quelqu’un pour les aider, les éducateurs sont valorisés et les enfants bénéficient d’encore plus de soutien.
Il s’agit de l’une des plus grandes avancées en matière d’éducation au cours des dernières décennies.
Il n’exclut pas que d’autres aides-enseignants soient éventuellement embauchés dans le réseau scolaire.
Pour la présidente de la Fédération de l’enseignement autonome, Mélanie Hubert, il faudra encore un peu de temps pour faire le bilan de l’expérience, vois comment tout s’enchaîne
. De son côté, Kathleen Legault, présidente de l’Association des directeurs d’école de Montréal, lance cet avertissement : Nous ne devrions pas penser que l’ajout de ces ressources résout, entre autres, le manque de personnel professionnel.
Même si les postes d’assistants de classe et d’éducatrices en garderie sont regroupés dans les écoles, le président de la Fédération québécoise des établissements d’enseignement, Nicolas Prévost, constate que certaines éducatrices préfèrent désormais travailler en classe avec des enseignants plutôt qu’en garderie.
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Ministre de l’Éducation du Québec, Bernard Drainville
Photo : La Presse Canadienne / FRANCIS VACHON
C’est devenu tellement attractif qu’il y a des éducateurs qui abandonnent la garde d’enfants pour simplement aider en classe et comme nous sommes dans une situation de pénurie, nous n’avons d’autre choix que d’abandonner.
Le ministre Drainville affirme qu’il s’agit toutefois d’un phénomène marginal.
L’année dernière, des projets pilotes de soutien en classe ont été menés dans 200 écoles. Il y a 26 000 aides-enseignants dans les écoles de l’Ontario, un pionnier en la matière, dont 20 000 au primaire.
Dans cette province, grâce au modèle adopté et aux mesures mises en place, beaucoup moins d’élèves qu’au Québec ont besoin d’un plan d’intervention ou de mesures d’accompagnement individuel pour réussir.