Le Québec veut une forêt adaptée aux changements climatiques

Le Québec veut une forêt adaptée aux changements climatiques
Le Québec veut une forêt adaptée aux changements climatiques

MONTRÉAL — Après une tournée de plusieurs mois dans les régions du Québec, qui a permis de recueillir commentaires et propositions de centaines d’intervenants, le ministre des Ressources naturelles et des Forêts a dévoilé vendredi le rapport synthèse « sur l’avenir de la forêt ».

La ministre Maïté Blanchette Vézina entend utiliser ce document pour rédiger un projet de loi qui modernisera la « Loi sur l’aménagement durable du territoire forestier ».

Cette réforme, selon le ministre, devrait notamment rendre la forêt plus résiliente au changement climatique.

« On veut vraiment adapter la gestion forestière pour y inclure des notions de changements climatiques. On sait qu’avec les feux de forêt notamment, il y aura des épisodes plus réguliers de feux comme on l’a vécu l’année dernière, donc il faut se préparer, il faut préparer nos forêts », a expliqué Maïté Blanchette Vézina en entrevue avec La Presse Canadienne.

Accroître la résilience des forêts pour faire face au changement climatique pourrait signifier « diversifier les espèces », a déclaré le ministre.

«Sur la Côte-Nord en ce moment, avec la loi sur le développement durable, on parle de reboisement de manière écosystémique», car «si on reboise seulement avec des conifères, les forêts sont plus vulnérables aux changements climatiques», a ajouté le ministre des Ressources naturelles et des Forêts.

Certaines essences d’arbres, comme l’épinette blanche ou l’épinette noire, sont peu résilientes aux feux de forêt, mais elles représentent une proportion importante des plantations québécoises, car elles sont privilégiées par l’industrie forestière.

L’industrie pourrait donc être appelée à s’adapter aux nouvelles espèces d’arbres.

« Nous visons une gestion simplifiée, compétitive, agile et adaptée aux régions » et « nous voulons une forêt résiliente, qui puisse mieux s’adapter au changement climatique, mais qui nous permette aussi de continuer à bénéficier d’un point de vue économique. vue », a déclaré Mme Blanchette Vézina.

Intensification forestière

Le ministre estime qu’il faut améliorer les rendements forestiers en misant sur l’intensification forestière, ce qui signifie récolter davantage de bois sur des superficies plus petites et aussi, lorsque cela est possible, récolter le bois plus près des usines de transformation.

« C’est une des solutions que l’on entend assez régulièrement. Cela permettrait également d’éviter d’avoir trop de chemins forestiers. Les nouvelles routes forestières ont des conséquences, des coûts d’entretien, mais aussi des conséquences en termes de biodiversité », a souligné le ministre.

Le nombre de chemins forestiers, près de 500 000 kilomètres au Québec, est l’une des raisons du déclin des populations de caribous.

Le ministre souhaite également « accroître la contribution des forêts privées à l’approvisionnement du secteur forestier » et « mieux prendre en compte les réalités régionales dans la planification forestière, pour une gestion forestière plus simple ».

« La crise climatique ne doit pas être utilisée comme prétexte »

En réaction à la réforme annoncée du régime forestier, Nature Québec a publié un communiqué dans lequel le directeur général de l’organisme écrit que ces changements ne seront les bienvenus que s’ils permettent « d’assurer l’avenir de la forêt et de tous ses usages ». ».

Alice-Anne Simard a indiqué que « la crise climatique ne doit pas servir de prétexte pour se tourner vers une vision agricole et artificielle de la forêt, dont le but principal serait de produire plus de bois à couper. »

La ministre Blanchette Vézina prévoit déposer rapidement un projet de loi visant à moderniser la gestion forestière, mais en entrevue, elle n’a pas fourni d’échéancier précis.

 
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