Témoignages
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Depuis la victoire de l’extrême droite le 9 juin, les violences racistes, sexistes, LGBTphobes se multiplient en France. De Marseille au Pas-de-Calais, de Saint-Denis à l’Hérault, « Libération » donne la parole à de nombreux Français qui redoutent dans leur chair l’arrivée du RN au pouvoir.
Aurélien est à bout de souffle. Chaque soir, il glisse des tracts du Nouveau Front populaire dans les boîtes aux lettres de la capitale. Le militant écologiste se gratte la tête. Il a perdu ses repères. “J’ai l’impression que la campagne a commencé il y a des mois, lorsque Macron a annoncé la dissolution le 9 juin. Elle semble interminable, dit-il en sortant du métro. Et je ne sais pas comment cette histoire va finir. Un jour, après une discussion, je me dis que ça peut marcher. Le lendemain, après une autre discussion, je me dis que c’est de la merde.
La campagne pour le premier tour des législatives touche à sa fin. La vérité est proche. Le second tour sera plus court, sûrement plus violent. Les derniers jours le prouvent. Les actes racistes et violents explosent : menaces, violences et propos débridés. La députée sortante de Paris Sandrine Rousseau distribue des tracts près de la place d’Italie et compare les époques. « Les militants racisés qui font campagne avec moi reçoivent des insultes racistes tous les jours. Cela n’est jamais arrivé en 2022. La période est vraiment effrayante. Quelque chose s’est brisé depuis les élections européennes, c’est extrêmement violent. »
Tout le monde est visé. Les politiciens. Le député sortant du Rassemblement national, Roger Chudeau, a déclaré : “dans son nom” – que les ministres binationaux ne devraient pas faire partie d’un gouvernement. Cela pose un « problème de double loyauté ». Roger Chudeau a pris comme exemple l’ancien ministre de l’Éducation Naj
