Agnès Sinsoulier-Bigot succède à Jean Rousseau à la présidence d’Emmaüs du Cher. L’association accueille 60 compagnons et clôture l’année 2023 en équilibre financier. Après la rénovation de l’hébergement de Saint-Amand, la communauté prépare celle de l’hébergement de Vierzon.
« Pour moi, Emmaüs représente toutes mes valeurs. Le logement, condition nécessaire pour avoir une vie décente. L’accueil inconditionnel de ceux qui viennent, un accueil « pour un jour ou pour toujours ». Nous militons pour l’écologie, le réemploi, l’économie circulaire, la vigilance par rapport à une consommation débridée. Et puis, il y a les visages, une ambiance. »
Valeurs d’inclusion
Lors de l’assemblée générale de ce jeudi, Agnès Sinsoulier-Bigot est devenue présidente de l’association du Cher, qui accueille 60 compagnons répartis sur trois branches : Vierzon, Bourges et Saint-Amand.
L’ancienne présidente de l’agence culturelle régionale Ciclic remplace Jean Rousseau, figure emblématique du mouvement. « Quand notre présidente, Marie-Laure de la Fouchardière, est décédée brutalement, nous avons eu la chance qu’il reprenne la gouvernance de l’association, se souvient-elle. Mais il habite à Angers, dans le Maine-et-Loire. Et pendant quatre ans, il est venu avec sa camionnette et a dormi sur le parking. Il voulait passer le relais. »
Bénévole depuis 2022
Depuis janvier, le trésorier Philippe Salvetti et Agnès Sinsoulier-Bigot disposent d’une délégation du conseil d’administration pour animer la communauté.
« Je suis bénévole à Emmaüs depuis 2022, poursuit-elle. « Je m’occupe de monter les dossiers et je suis sur le terrain. Être président est une grande responsabilité. Emmaüs n’est pas une petite association. J’aime ça ici, les valeurs d’inclusion ne sont pas qu’un mot.
Amélioration des logements sur les trois sites
L’un des enjeux de la collectivité est l’amélioration de l’hébergement. « L’an dernier, nous avons inauguré la rénovation des logements de Saint-Amand, explique le nouveau président. Nous avons ensuite lancé des études pour rénover ceux de Vierzon. Les travaux pourraient débuter à l’automne pour une réouverture en 2025. En attendant, nous louons des appartements en ville. »
Après Vierzon, ce sera au tour de la communauté de Bourges, à La Chapelle-Saint-Ursin, d’être réhabilitée. « Sur chaque projet, nous sommes aidés par la Région, l’État, la Fondation Abbé Pierre et nous mobilisons nos propres ressources, explique Philippe Salvetti, le trésorier. Nous contractons un emprunt. Pour rembourser, il faut avoir des magasins attractifs et des partenariats avec des entreprises.
Trier plus pour vendre plus
Emmaüs Cher a terminé l’année 2023 avec des comptes à l’équilibre. « Les dons se maintiennent, les volumes aussi, mais la qualité est moindre, reconnaît Philippe Salvetti. Il faut beaucoup trier pour avoir un volume équivalent à vendre. »
Pour accroître son offre, l’association s’adresse aux entreprises. « Nous leur rappelons que la loi Agec
Il est interdit de jeter les invendus, fins de série, matériels, afin qu’ils puissent nous les donner. Ils ne savent pas que leurs dons sont déductibles des impôts.
Forte d’une équipe complète de collaborateurs, Emmaüs souhaite améliorer sa collecte auprès des éco-organismes, qui prennent en charge les équipements en fin de vie. Une activité rentable de plus.
Marie Claire Raymond
Loi anti-gaspillage pour une économie circulaire.
