« Nous sommes au bout du rouleau. Est-ce que nous allons passer l’été ? Ce n’est pas sûr » : c’est le cri d’alarme lancé par les soignants du service de Chirurgie infantile au CHU de Nantes. Ce vendredi 28 juin, dans l’après-midi, sept soignants – infirmières et auxiliaires de puériculture – se sont retrouvés dans les locaux du syndicat, aux côtés des représentants de FO. Ils sont en grève, mais assignés par la direction à travailler, afin de prodiguer des soins.
Ils dénoncent le sous-effectif : « Il y a une pénurie de personnel depuis des mois. Et ces absents ne sont pas remplacés à chaque fois, mais seulement à certains moments. »
Un anesthésiste changeant les pansements
Trop souvent, la main-d’œuvre n’est pas complète. « Un binôme – infirmière, auxiliaire de puériculture – doit s’occuper de dix patients. En théorie, nous avons trente lits ouverts le week-end, mais parfois plus. Il devrait donc y avoir trois binômes qui travaillent. Mais ce n’est pas toujours le cas. Samedi dernier par exemple, un anesthésiste qui nous épaule a dû intervenir au bloc opératoire pour laver et panser un enfant brûlé, car il manquait de personnel. Le week-end, nous avons de multiples tâches. Par exemple, en l’absence de brancardier, nous devons amener les enfants au bloc opératoire. » explain Anne-Sophie, Aurore, Mélanie, Flavie, Myriam, Lucie and Caroline (1)au nom de leurs collègues. Certains d’entre eux pointent également du doigt « les horaires, notamment ceux qui changent la veille pour le lendemain ».
La direction, dans un courrier daté du 18 juin, a indiqué avoir pris en compte les demandes et assuré que des remplacements estivaux étaient prévus et que des recrutements étaient en cours pour couvrir les arrêts maladie et les départs du personnel en congés. «Sur le papier, il peut sembler que les revendications du personnel soient entendues, commente Anthony Gilbert, secrétaire général de FO. Mais en réalité, le recrutement est à venir, n’a pas encore été réalisé et la situation reste extrêmement tendue.
(1) Les personnes dont le nom de famille n’a pas été communiqué n’ont pas souhaité le communiquer.
