Sécurité routière au Bas-Saint-Laurent | Des données qui soulèvent de « sérieuses inquiétudes »

Sécurité routière au Bas-Saint-Laurent | Des données qui soulèvent de « sérieuses inquiétudes »
Sécurité routière au Bas-Saint-Laurent | Des données qui soulèvent de « sérieuses inquiétudes »
Philippe Guilbert, VP TREMBSL; Bruno Paradis, président TREMBSL; Julie Desrosiers, adjointe à la directrice de santé publique du CISSS-BSL; Dr Sylvain Leduc, directeur de santé publique du CISSS-BSL.

Les élus municipaux de la Table régionale des élus municipaux du Bas-Saint-Laurent (TREMBSL) accueillent avec « vive inquiétude » les données du portrait régional de surveillance des traumatismes routiers dévoilées jeudi par la Direction de la santé publique.

Rappelons que le Bas-Saint-Laurent se démarque encore une fois pour de mauvaises raisons dans ce bilan routier, alors qu’en moyenne 19 personnes y sont décédées chaque année entre 2018 et 2022.

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Ce portrait, qui place la région parmi les pires au Québec en matière de sécurité routière, suscite de vives réactions chez les élus locaux, notamment lorsqu’on considère les données démographiques qui y sont incluses. En effet, les membres du TREMBSL s’inquiètent de la surreprésentation des jeunes de 16 à 21 ans dans les décès et les hospitalisations causés par des traumatismes routiers. Ces derniers représentent 5,5% de la population régionale, mais comptent pour 10,3% des décès et 9,2% des hospitalisations.

Le préfet de la MRC de La Mitis Bruno Paradis déclare « très concerné » par ces faits. Il est donc convaincu qu’une offre de transport mieux adaptée aux besoins des différents groupes qui composent la population régionale pourrait faire une différence marquée.

« C’est vraiment inquiétant. Nos jeunes sont en quelque sorte pris en otage par le seul moyen de transport à leur disposition : la voiture solo. Ces données confirment une fois de plus qu’il faut offrir d’autres options de transport à nos populations. Pour ce faire, nous devons lancer notre stratégie régionale de transport collectif, pilotée par la Régie de transport du Bas-Saint-Laurent », déclare-t-il. «Nous attendons une rencontre avec le cabinet du premier ministre à ce sujet», ajoute M. Paradis.

La Direction de la santé publique recommande également d’améliorer les transports collectifs régionaux pour réduire les accidents de la route, précisant que la « dépendance aux véhicules » est l’une des principales causes des nombreux accidents survenus au cours des dernières années au Bas-Saint-Laurent. Alors que sa population régionale a diminué de près de 2 % depuis le tournant du millénaire, son parc automobile compte 33 % de voitures en plus.

« La sécurité routière sur nos territoires est problématique. Notre dépendance à l’automobile est l’un des principaux responsables, mais la situation est également exacerbée par la taille de notre territoire et son réseau routier ainsi que par le nombre élevé de kilomètres parcourus par habitant. Nous avons beaucoup de travail à faire pour changer la culture et les habitudes de mobilité de nos populations. Les données nous disent que l’écart se creuse entre notre région et la moyenne québécoise, c’est inacceptable ! Il faut inverser cette tendance et investir massivement et en priorité dans le transport collectif régional. C’est une clé d’avenir pour améliorer la santé et la sécurité de notre population ! souligne le maire de Trois-Pistoles, Philippe Guilbert.

Philippe Guilbert, vice-président TREMBSL; Bruno Paradis, président TREMBSL; Julie Desrosiers, adjointe à la directrice de santé publique du CISSS-BSL; Dr Sylvain Leduc, directeur de santé publique du CISSS-BSL; Sophie Marcoux, spécialiste en santé publique au CISSS-BSL.

Appui du public aux orientations de la Régie

La mairesse d’Amqui et vice-présidente de la Régie des transports du Bas-Saint-Laurent, Sylvie Blanchette, estime pour sa part que ce portrait met également en lumière une situation problématique sur les routes secondaires.

« Le portrait de la santé publique nous alerte sur les zones à risque qui se situent à l’extérieur des grands axes routiers et nous devons y porter une attention particulière. Il est urgent d’agir ! Il faut rendre ces routes plus sécuritaires, tout en accélérant la mise en place d’un service de transport collectif structurant sur l’ensemble du territoire. Les tracés prévus par notre Régie des transports en commun ont été conçus pour favoriser la mobilité au sein et entre sept des huit MRC du Bas-Saint-Laurent, incluant les municipalités qui ne sont pas situées le long des grands axes routiers », explique-t-elle.

Selon les résultats d’un sondage Segma Research publié il y a deux semaines, 90 % de la population du Bas-Saint-Laurent est favorable à l’amélioration de l’offre de transport collectif proposée par la Régie régionale des transports.

« Nos populations sont prêtes à faire cette transition si les services offerts répondent à leurs besoins de mobilité. Nous sommes prêts à déployer ce projet dès que nous recevrons la réponse du gouvernement à la demande d’augmentation de la taxe sur les carburants de 0,02 $/litre, par l’Autorité des transports », ajoute Sylvie Blanchette.

Six citoyens sur dix soutiennent également l’idée d’augmenter la taxe sur les carburants plutôt que d’ajouter une taxe à l’immatriculation des véhicules, selon la même enquête.

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