ces habitants racontent un quotidien « insupportable » – .

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ces habitants racontent un quotidien « insupportable » – .

Par

Manon Reinhardt

Publié le

28 juin 2024 à 17h15

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La rue semble calme. Depuis environ deux ans, après que le stationnement sur le boulevard Winston Churchill soit devenu payant, les habitants de cette zone du port de Nice (Alpes-Maritimes) déclarent subir d’importantes nuisances.

De manière « très régulière », des groupes de jeunes viennent squatter les espaces libres la nuit. Cris, musique, trafics « en tout genre », les riverains n’en peuvent plus, au point de songer à déménager. Témoignages.

Stationnement payant… sans voitures

Ils le savent, « c’est un coin exceptionnel», « nous sommes privilégiés ». Mais lorsque la nuit tombe, à quelques pas de la Réserve, le boulevard Winston Churchill change de visage.

« Il y avait des places libres avec des voitures aspirantes. Tous les espaces ont été occupés. À partir du moment où la rue est devenue gratuite, plus personne n’est resté là », se souvient Jean.

L’axe est désormais « très peu fréquentéou même désert le soir. » Résultat : « C’est devenu un lieu de squat », dit-il. Et ce, « presque tous les soirs », précise Gabriel, lui aussi habitant du quartier.

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Plusieurs jeunes restent régulièrement assis pendant de longues périodes devant les fenêtres des habitants du quartier. (©Document envoyé à - Nice)

“J’ai peur que cela devienne incontrôlable.”

« On ne peut plus dormir les fenêtres ouvertes. Il est souvent 2 heures du matin. Il y a du chahut, il y a des cris, il y a de la musique. Les motos et scooters font beaucoup de bruit », ajoute un des habitants.

Cela dure toute la nuit. Samedi, il était 2h30 du matin, je suis allé à la fenêtre, j’ai dû siffler parce qu’ils avaient de la musique et ne m’entendaient pas. Je reste poli, je n’ai aucun intérêt à les contrer violemment parce qu’ils savent où j’habite, je suis pieds et poings liés. Je ne veux pas que ma femme ou ma fille se fassent agresser un soir en rentrant à la maison. J’ai peur que ça dégénère.

Jean
Habitant

Puis, « c’est allé crescendo ». Les nuisances ont augmenté d’un cran. Tous deux expliquent avoir assisté à ce qui leur a semblé être un « trafic de drogue », photos à l’appui.

Un quartier pourtant très surveillé, assure la mairie

La zone fait néanmoins l’objet d’une surveillance accrue. Il abrite 34 caméras de surveillance et 5 points d’appel d’urgence.
« Durant cette période, les effectifs sont également renforcés dans le cadre du plan été avec la mobilisation de la brigade nautique et le renforcement des effectifs en soirée pour faire respecter les arrêtés municipaux » qui s’appliquent ici, précise Anthony Borré, 1er adjoint délégué à la sécurité. Notamment sur la consommation d’alcool et les mesures anti-rassemblements qui vont avec.

Un point d’accord ?

« Une voiture se gare, elle garde ses phares allumés toute la nuit. D’autres voitures ou deux-roues arrivent se garer à côté, ils descendent, ils discutent et repartent », rapporte Gabriel. Jean le confirme : « Cela a dévié vers un point de vente de drogue. Je vois des transactions avec des échanges de colis. »

Des habitants soupçonnent un trafic de drogue sur ce boulevard la nuit. (©Document envoyé à - Nice)

Un autre problème est que les jeunes consomment protoxyde d’azote. Régulièrement, les bidons sont jetés depuis le trottoir et sont ensuite récupérés en contrebas par le gardien de la résidence.

Ces bouteilles de protoxyde d’azote, un gaz hilarant, ont été retrouvées dans la résidence à plusieurs reprises récemment. (©Manon Reinhardt / - Nice)

« Ils l’ont laissé tomber d’une hauteur de trois étages. Imaginez, si quelqu’un en reçoit un sur la tête, ils le tuent », s’indigne Jean.

Pendant la journée… la chicha

Pendant la journée, certains s’assoient sur la voie publique avec des chaises pliantes pour fumer la chicha. D’autant plus que Les déchets jonchent ensuite le trottoir. Sans parler des rodéos urbains. Mais ils sont beaucoup moins fréquents, tempère Jean. Un quotidien devenu « insupportable » pour lui.

Les déchets sont régulièrement déposés sur la voie publique et visibles tôt le matin. (©Document envoyé à - Nice)

Ces résidents ont informé les services compétents plusieurs foisils disent, mais « la police n’intervient pas, je suis même allé au commissariat mais ils ont mieux à faire et je le comprends ».

Jean estime payer le prix de la guerre politique entre Christian Estrosi et Eric Ciotti, le port faisant partie de la circonscription du (encore) patron de LR.

Cependant, plusieurs arrestations ont déjà eu lieu ici, selon la municipalité que nous avons contactée.

Huit arrestations le 22 juin

« Une opération dédiée au secteur a été organisée dans la soirée du 22 juin et a donné lieu à 8 interpellations pour usage de drogue et port d’arme », relate Anthony Borré, premier adjoint chargé de la sécurité.

Durant la période estivale, des nuisances, dégâts et problèmes de sécurité sont constatés sur l’avenue Franck Pilatte et le boulevard Winston Churchill affectant le cadre de vie des riverains. Face à cela, et bien que la sécurisation de l’espace public relève de la responsabilité de l’État, la mobilisation de la Ville est totale.

Anthony Borre
1er adjoint au maire de Nice

35 procès-verbaux ont ainsi été rédigés, 18 ans pour consommation d’alcool et 6 pour incivilité. Des patrouilles sont organisées « quotidiennement » dans le secteur, indique l’élu, en plus d’« une présence physique permanente au poste communal du port ».

En ce qui concerne cette inaction, la Ville répond : « En 2024, il y a eu 5 appels au standard de la police municipale, soit deux en mai et trois en juin, concernant le boulevard Winston Churchill, concernant la pollution sonore et les rassemblements. Chacun de ces appels a donné lieu à une levée de doute. »

Retourner en liberté ?

Mais les nuisances semblent persister. « Nous n’avons jamais vécu cela. C’est insupportable. On hésite même à partir », avoue Gabriel. Seule solution pour les riverains interrogés : trouver du stationnement gratuit dans la rue.

Mais Anthony Borré rappelle néanmoins : « Ce changement a eu lieu en janvier 2021 dans ce secteur, à la demande des comités de quartier qui n’ont pas demandé de recul ».

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