à Millau, les lycéens prêts pour leur grand oral – .

à Millau, les lycéens prêts pour leur grand oral – .
à Millau, les lycéens prêts pour leur grand oral – .

Il s’agit de la dernière épreuve du baccalauréat 2024 pour les lycéens avant de partir en vacances : le grand oral. Sept candidats ont accepté de partager l’un des deux sujets sur lesquels ils ont travaillé ces derniers mois.

Autour de la table, les discussions vont bon train. On revient sur les sujets proposés, les plans élaborés et les idées que nous aurions peut-être oublié de mentionner dans notre copie…

Ceux qui l’ont vécu le savent : le baccalauréat est l’une des périodes les plus marquantes de la vie. Narjesse, Antoine, Baptiste, Arsène, Noah, Ivan et Eliot sont tous en classe de terminale au lycée Jean-Vigo. Ils espèrent tous rejoindre dans quelques jours le cercle des bacheliers.

Ce vendredi 21 juin au matin, les épreuves écrites sont derrière elles. Tout le monde se tourne désormais vers le grand oral, prévu entre le 24 juin et le 3 juillet, selon le jour de la convocation.

Présentation et questions

Introduite lors de la réforme du baccalauréat, l’épreuve compte pour 10% de la note totale de l’examen pour les candidats de la filière générale et pour 14% pour ceux de la filière technologique. Au cours de l’année, les lycéens définissent deux questions en lien avec leurs enseignements de spécialité et préparent une réponse argumentée à celles-ci.

« Le jour de l’oral, une des deux questions est tirée au sort, nous avons ensuite un temps de préparation puis dix minutes de présentation suivies de dix minutes de questions et de discussions », explique Narjesse. Épreuve dont l’objectif est notamment d’entraîner les jeunes lycéens à prendre la parole en public, le grand oral est pour eux l’occasion d’approfondir une thématique. « J’ai beaucoup aimé préparer cet oral car j’ai choisi un thème qui me plaît »poursuit le lycéen.

Comme elle, ses camarades ont tous mené des recherches, parfois pendant plusieurs mois, pour répondre à leur problématique et élaborer une réponse structurée. « C’est toujours intéressant de sortir du cadre classique, j’ai effectué mes recherches en me basant sur mes connaissances puis en cherchant des documents, en lisant des articles »acquiesce Baptiste.

Sujets divers

Pour mener à bien ce travail, les lycéens peuvent compter sur leurs enseignants. Professeur d’histoire-géographie et de géopolitique, Jean-Yves Bou a passé toute l’année à dialoguer avec les élèves, notamment pour développer leurs problématiques.

Ces dernières années, il a organisé avec l’Association Culturelle du Sud Aveyron (ACSA) une grande présentation orale publique. Une rencontre où des lycéens volontaires ont présenté aux spectateurs leurs travaux, agrémentés de supports visuels.

“Le calendrier n’a pas permis cela cette année, mais cela a été une excellente pratique pour les étudiants dans leurs compétences de prise de parole en public.”assure le professeur. Cette année, c’est autour d’une table et devant un public restreint mais attentif que les lycéens ont présenté en avant-première les points essentiels d’un des sujets qu’ils avaient préparés.

Divers sujets à découvrir dans les encadrés ci-dessous. Pour les lycéens, une fois l’oral réussi, le prochain rendez-vous est fixé au lundi 8 juillet, pour la publication des résultats du baccalauréat.

Découvrez les matières des différents candidats

Narjessé :

Mon problème est : “Comment l’occupation japonaise s’inscrit-elle dans la mémoire collective de la Corée du Sud ?.

Dans ma réponse, je rappelle que la colonisation japonaise a duré 35 ans et j’en évoque les différents aspects. En particulier les « femmes de réconfort », qui étaient en fait des esclaves sexuelles pour l’armée japonaise, et comment la parole se libère aujourd’hui dans une société très modeste.

La question de la mémoire est très importante dans ma réponse, comment se font les reconnaissances de culpabilité, à travers quels thèmes, comme l’art… J’ai choisi ce sujet car je m’intéresse beaucoup à la Corée.

Les recherches que j’ai faites ont été difficiles, j’ai consulté des archives, emprunté des livres, mais c’était passionnant.

Antoine :

Je me suis intéressé aux enjeux du réarmement français. J’ai commencé par le vote l’année dernière de la loi de programmation militaire.

Mon argument est structuré en plusieurs points. Expliquez d’abord en quoi consiste cette loi, comment s’élabore le calcul de l’argent nécessaire à cette programmation. J’explique ensuite le contexte géopolitique dans lequel intervient cette loi, avec une explosion de conflits dans le monde. J’en profite pour faire des comparaisons avec d’autres pays.

J’aborde enfin la puissance militaire française et le redressement qu’elle souhaite opérer, tant en termes d’effectifs que de matériels, qui se traduit par cette dotation budgétaire supplémentaire par rapport aux autres années.

Baptiste :

J’ai décidé de traiter du terrorisme, un sujet qui m’a toujours intéressé, notamment le traitement qu’on peut lui donner.

Ma problématique compare donc, dans les cas de terrorisme en France, les nouveaux acteurs de la guerre que sont les organisations terroristes Al-Qaïda et Daesh.

J’ai travaillé sur les similitudes et les différences entre les deux structures à partir de deux dossiers terroristes : celui de Mohammed Merah en 2012 et les attentats du 13 novembre 2015.

Pour ce faire, je décris chacun des cas en détaillant les revendications, je m’intéresse également aux similitudes des mouvements, à leur localisation mais aussi aux différences d’idéologies, à leur financement.

Arsène :

« Comment les échecs peuvent-ils être un instrument pour les personnes et les pouvoirs ? »c’est le thème sur lequel j’ai travaillé.

Tout d’abord, je m’intéresse à l’aspect politique du jeu d’échecs et à sa présence dans le patrimoine, comme son inscription à l’UNESCO.

J’aborde également la question de son évolution en tant que sport et des origines de ces jeux, revendiqués notamment par la Chine, l’Inde et l’Iran. J’aborde ensuite les échecs pendant les guerres, notamment la période de la guerre froide ou comme outil de cohésion sociale sous l’URSS. Les échecs ont également un rôle social et économique fort, ils font partie d’un héritage culturel et ont beaucoup évolué.

En tant que joueur moi-même, j’ai aimé aborder ce thème.

Bien que:

Pour ma part, je me suis intéressée aux enjeux patrimoniaux et mémoriels que présente le château de Shuri à Okinawa, au Japon. Je m’intéresse au Japon depuis le collège et j’envisage d’étudier l’histoire.

Je suis tombé sur l’histoire de ce château en faisant des recherches. Presque entièrement détruit puis reconstruit, il témoigne d’un patrimoine immatériel et matériel qu’il convient de protéger. C’est un lieu de mémoire pluriel, lié à l’histoire du Japon.

Après avoir rappelé son histoire et ses enjeux, j’évoque son rôle en tant qu’élément du soft power japonais, à l’image d’une réunion du G7 qui s’y est tenue. J’évoque également les enjeux diplomatiques liés à ce lieu.

Ivan :

Mon sujet porte sur la nourriture et sur la manière dont elle est un instrument de domination commerciale, économique et politique.

C’est une thématique que j’ai rencontrée en préparant le concours de Sciences-Po et qui m’a semblé importante. J’aborde d’abord la façon dont, dans le commerce, les produits alimentaires définissent l’ordre de puissance des pays.

En économie, l’alimentation peut devenir une arme alimentaire, avec un contrôle sur la population comme on l’a vu au Mexique avec la « crise de la tortilla ». Enfin, la question politique est aussi très présente, on peut l’observer dans certains conflits.

Même si l’État gère la politique alimentaire, on craint une transition du public vers le privé où l’intérêt du bien commun pourrait être menacé.

Eliot :

Mon sujet concerne le témoignage d’un survivant du génocide des Tutsi au Rwanda.

Dans ses mémoires, elle raconte n’avoir jamais voulu donner son témoignage, jusqu’à la diffusion des images d’archives sur la BBC dans lesquelles elle apparaissait. Elle a alors eu envie de raconter son histoire. Le livre se déroule en deux temps, le pendant et l’après.

En abordant ce sujet, je parle de la difficulté qu’elle a rencontrée pour comprendre qui elle était, du processus de mémoire qu’elle a dû réaliser. Trente ans plus tard, elle raconte ce qu’elle a vécu.

Ce sujet a également été l’occasion d’aborder les mécanismes du génocide.

 
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