Béarn. Lise Arricastre, un engagement ancré dans le corps

Béarn. Lise Arricastre, un engagement ancré dans le corps
Béarn. Lise Arricastre, un engagement ancré dans le corps

Les 1 000 vies de Lise Arricastre, joueuse de la section paloise de Lons et ancienne internationale aux 72 sélections, ont ceci de commun : elles sont toutes structurées autour de la notion d’engagement. Et il faut de l’engagement pour survivre à son quotidien : à la fois sportive de haut niveau, conseillère municipale de Pau et de la communauté urbaine, en formation pour une reconversion professionnelle en chaudronnerie aéronautique, préparant un séjour à vélo de plusieurs semaines, la La Béarnaise hyperactive ajoute désormais le rôle de secrétaire général du syndicat Provale. Cette structure revendique plus d’un millier d’adhérents, avec pour objectif de défendre et de développer les joueurs de rugby, qu’ils soient professionnels ou évoluant en Elite 1 et 2.

Le nouveau président Malik Hamadache, ancien sociétaire du club de la Section Paloise et élu pour un mandat de 4 ans, a fait appel aux services de la Béarnaise pour renforcer une équipe jeune et soudée autour de Wenceslas Lauret (vice-président du Racing), Daniel Brennan (trésorier du CA Brive), Yann David (trésorier adjoint du Biarritz Olympique), et Caroline Drouin (secrétaire générale adjointe du Stade Rennais).

Je suis témoin de cette transformation et j’ai participé à cette évolution, mais il y a encore tellement plus à faire.

« J’ai été approchée par Malik, que j’ai rencontré avec Provale, raconte Lise Arricastre. Son discours, son envie de faire bouger les choses, d’avoir une équipe jeune et son caractère bien trempé ont fait que ça a vite accroché. Je n’avais pas forcément prévu de m’impliquer aussi tôt, mais être dans cette équipe est un vrai privilège. Le fait que le nouveau président fasse appel aux femmes est la preuve de sa volonté de faire bouger les choses à ce niveau aussi. »

Les sujets qui touchent au développement du rugby féminin ont jalonné la carrière de la Lonsoise : « Je suis issue d’une génération qui a eu la chance d’assister à une véritable évolution du rugby féminin, en clubs, en sélection, des moins de 20 ans jusqu’à la France A. Quand j’ai commencé en 2009 il n’y avait rien, pas d’argent, pas de subventions, on avançait nos dépenses. Maintenant il y a les contrats, et entre ces premiers contrats et les actuels, il y a une évolution profonde dans le montant et les avantages, dans la reconnaissance médiatique, dans l’engagement des clubs où l’investissement d’un sportif de haut niveau est mieux valorisé. Je suis témoin de cette transformation et j’ai participé à cette évolution, mais il y a tellement plus que l’on peut faire. En termes de contrats, de charge de travail physique et mentale. C’est important pour moi de pouvoir accompagner les jeunes, mais accompagner ne veut pas dire tout servir sur un plateau. Il faut se fédérer pour les inviter à contribuer, à s’impliquer dans des projets, pour qu’ils puissent à leur tour prendre le relais des plus jeunes. »

Avancer collectivement

Mais le nouveau secrétaire général ne veut pas se limiter au rugby féminin et préfère voir les choses de manière plus transversale : « Je ne veux pas m’impliquer uniquement dans l’équipe féminine. Il y a des problèmes à découvrir et à résoudre chez les professionnels à tous les niveaux, au niveau national et fédéral. Plus nous en saurons sur ces problèmes, et ils sont nombreux, plus nous développerons notre cause globale, sans prendre à l’un pour donner à l’autre, mais en avançant collectivement. »

Dynamique, vive, toujours dans l’action, la Lonsoise a donc un nouveau défi à relever. A l’image de sa carrière, elle compte bien s’y mettre à fond « en se donnant les moyens d’y arriver, rien n’est facile ni acquis, mais tout est possible avec de l’engagement et de l’investissement ». Et lorsqu’on l’interroge sur sa capacité à tout gérer à la fois, elle concède en conclusion : « Il va falloir que je travaille à trouver un équilibre personnel dans les années à venir avec toutes mes activités, en choisissant mes combats. Mais celui de Provale me paraît l’un des plus nobles ».

“On a eu une saison chaotique”

Impossible de ne pas interroger l’emblématique joueuse de la Section Paloise de Lons après cette saison qui a vu l’équipe reléguée en Élite 2. Fidèle à elle-même, Lise Arricastre, une fois la déception digérée, regarde déjà vers demain : « On a vécu une saison très chaotique. On a failli y arriver cette saison sur trop de matches, mais y arriver presque, ce n’est pas suffisant. J’ai été très frustrée et déçue, avec un engagement différent selon les filles. Bien sûr, chacune fait ce qu’elle peut, avec un investissement à la mesure de ses besoins. »
Une fois le bilan dressé, c’est l’avenir qui se présente avec l’avantage d’une jeune génération pleine de promesses : « le positif, c’est qu’on a un socle de joueurs sur lesquels on peut compter. On a une équipe réserve qui marche bien, on a envie de reconstruire quelque chose. Je vois l’avenir comme radieux. La descente, on va l’utiliser comme une opportunité et s’appuyer encore plus sur nos jeunes, notre réserve, nos cadets, notre école de rugby féminin. Surtout, la notion d’engagement prend le dessus avec l’envie de laisser le club le plus haut possible : « Je ne veux pas faire partie de ces vétérans qui ont quitté le club en Élite 2 sans rien faire derrière. On a tellement de bénévoles dévoués, des présidents à tous ceux qui travaillent chaque semaine. Cela doit nous donner encore plus envie ! ». Et le pilier international de conclure : « Je prends encore trop de plaisir dans ce club et sur le terrain pour arrêter ! »

 
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