Les pêcheurs recherchent un soutien politique pour sauver l’industrie.

Les pêcheurs recherchent un soutien politique pour sauver l’industrie.
Les pêcheurs recherchent un soutien politique pour sauver l’industrie.

Alors que la campagne des élections législatives bat son plein, les pêcheurs français, réunis les 20 et 21 juin aux Assises de la pêche et des produits de la mer à Lorient (Morbihan), principal rendez-vous annuel des décideurs et acteurs de la pêche, ont déploré le manque de volonté politique. soutien. Le Comité national des pêches maritimes et des élevages marins (CNPMEM) constate que les pêcheurs ont le sentiment d’avoir été abandonnés par l’État, et constate également un rejet croissant de la politique européenne de la pêche.

Les conséquences du Brexit pas digérées

Ces dernières années, le secteur a été confronté à des vents contraires. Le Brexit a en effet entraîné des pertes de permis de pêche dans les eaux britanniques. Durant l’année 2023, 90 navires français ont été envoyés à la casse. Les ports bretons paient le plus lourd tribut, enregistrant une perte de 40 bateaux. Les pêcheurs concernés ont été indemnisés.

Au printemps dernier, la colère des marins de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), premier port de pêche de France, s’est fait entendre après la décision du Royaume-Uni d’interdire le chalutage de fond, une technique controversée. qui consiste à traîner un gigantesque filet sur les fonds marins de 13 zones marines protégées britanniques. En réaction, Paris a évoqué possible “mesures de représailles” ciblant les importations britanniques et a ordonné à l’UE, ainsi qu’à sept autres États membres, de vérifier les ” conformité “ de la décision de Londres.

Outre le Brexit, le secteur a dû faire face à des restrictions décidées pour des raisons environnementales. Cet hiver, la fermeture du golfe de Gascogne pendant un mois pour protéger les dauphins a « porté un nouveau coup dur à l’ensemble du secteur »raconte Olivier Le Nézet, président du CNPMEM : les producteurs et les criées ont été privés de centaines de tonnes de bar, lotte, sole ou turbot pêchées durant cette période.

Le chalutage, un sujet sensible

La question de l’impact du chalutage fait l’objet de vifs débats. Isabelle Thomas, secrétaire générale de l’interprofession de la pêche bretonne Breizhmer, qui dispose d’un label garantissant l’origine bretonne du poisson, a milité en faveur du chalutage, qui garantit un volume important de marchandises à vendre : « C’est toujours le volume qui détermine le secteur » souligne-t-elle.

Et pour poser la question de la souveraineté alimentaire : “Si nous réduisons encore l’offre, cela va se produire, c’est une augmentation des importations, et lorsque le poisson viendra de Chine, nous n’aurons plus aucun contrôle sur quoi que ce soit.”

Didier Gascuel, chercheur en écologie marine, soutient une «déchalutage nécessaire» pour inventer une pêche plus durable « à la ligne, au piège, au filet ». Cette transition vers une pêche plus verte pourrait être la meilleure réponse à la crise. Après le Brexit, « Ce sont surtout des chalutiers qui ont été démolis »se souvient-il. À ses yeux, le chalut de fond a une « empreinte environnementale très forte »contribuant de manière significative à la surexploitation des ressources et à la dégradation des fonds marins.

La flotte française sérieusement affaiblie

Fragilisée par une série de crises, la pêche française peine à relever les défis du renouvellement d’une flotte vieillissante et d’une gestion plus durable des ressources. La flotte de pêche française a diminué de plus d’un quart en vingt ans, pour atteindre environ 6 000 navires en 2022, avec une moyenne d’âge de 30 ans.

Olivier Le Nézet, président du CNPMEM, a déclaré que le renouvellement de la flotte était sa priorité absolue. Christophe Collin, directeur d’Armement Bigouden, une société de chalutiers qui entretient neuf navires et emploie 80 personnes, a déploré une certaine impasse : « Nos bateaux ont en moyenne 31 ans, nous arrivons à la fin. Et nous ne pouvons pas en construire de nouveaux. (…) à cause des règles européennes.

Une force en Europe, mais en déclin

Ceux-ci empêchent de modifier la jauge d’un bateau en cours de remplacement, de peur que l’augmentation de la puissance n’augmente les captures. C’est un frein à l’acquisition de nouveaux navires plus sûrs et moins polluants qui rendraient le secteur de la pêche plus attractif pour les jeunes.

La France est malgré tout le deuxième producteur européen de produits de la mer, derrière l’Espagne, avec 516 000 tonnes de poissons et crustacés pêchés en 2022, en baisse de 6 % par rapport à 2021, selon les données du gouvernement. En revanche, la pêche française reste minoritaire dans l’assiette française, et les produits de la mer ont contribué pour 5,6 milliards d’euros au déficit du commerce extérieur en 2022.

 
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