« Nous sommes très contents du résultat. Nous avons réalisé un projet atypique qui crée un événement architectural insolite. Laurent Lagadec parle de son « dernier bébé », Ascension paysagère. Cette résidence, conçue avec le cabinet néerlandais MDRDV et livrée en 2022, fait face au Jardin de Confluence et surplombe les berges de la Vilaine. La nuit, ses lumières se reflètent sur la rivière. Ces deux immeubles abritent 138 logements plutôt haut de gamme. Certains d’entre eux ont la fâcheuse tendance… à souffrir d’infiltrations d’eau.
Architecture à Rennes : le dossier Mensuel
Quelle idée pour Rennes demain ?
Le groupe ALL travaille sur le réaménagement de l’Hôtel-Dieu avec l’agence parisienne ANMA et le promoteur LinkCity. Ce projet permet « une valorisation du patrimoine historique ». Il ouvre aussi la voie à « une nouvelle offre de logements et d’activités en centre-ville ». Quelles idées a-t-il pour l’avenir ? « Je trouve que, depuis qu’on est revenu aux matériaux biosourcés, il y a un flottement dans l’écriture architecturale, juge l’architecte. On assiste au retour d’une forme d’architecture qu’on a déjà connue, mais qui se rapproche de l’architecture vernaculaire (architecture propre à un pays ou à une région). On est presque dans la transformation de l’architecture agricole en architecture habitée. Quand on a vu réapparaître la pierre comme élément porteur et structurel, beaucoup de projets ont commencé à reprendre une écriture qui, pour moi, remonte à l’Art déco. »
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2 Maël Maurer and Angélique Gilbert, Plaisance
Le plaisir ? On compte 200 logements dans le quartier Saint-Martin le long du canal. Cet ensemble aborde la question de la densité de manière divisée, expliquent les architectes. Les résidences ne dépassent pas cinq étages. Chaque appartement dispose d’un accès direct à l’extérieur. « Nous avons créé des espaces de vie urbains, communs mais privés. »
(Le Télégramme) Quelle idée pour Rennes demain ?
Maël Maurer et Angélique Gilbert participent au projet de tour Samsic à EuroRennes, prévu en 2024 mais dont les travaux n’ont toujours pas commencé. L’avenir à Rennes ? « La ville a sûrement encore un peu de chemin à parcourir en termes d’aménagement des berges de la Vilaine, estiment-ils. On réintroduit du végétal dans des endroits qui n’étaient plus là. Il serait aussi intéressant d’avoir un lieu d’échange sur la ville, de discussion collective pour avoir un retour direct des usagers. Le sujet urbain nécessite un échange entre tous les acteurs. À Rennes, il en manque. »
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3 Jean-Paul Viguier, Identity one
C’est l’un des premiers bâtiments face aux voyageurs de la gare SNCF. Une grande silhouette métallique aux façades plates et anguleuses, dominant les voies. Il abrite des commerces, des bureaux et le cinéma Arvor. Achevé en 2019, il fait partie d’un ensemble de trois bâtiments. « C’est comme si nous avions pris un rocher de granit et l’avions brisé en trois. » Le bâtiment est recouvert d’un brise-soleil en aluminium, « pour rappeler le monde ferroviaire ». Mise en service en 2016, pour l’arrivée de la LGV, son architecture met en avant « une dimension de vitesse ». A travers elle, Jean-Paul Viguier a voulu véhiculer une vision « avant-gardiste ». « Rennes est arrivée à un moment où il fallait accélérer la transformation. »
(Le Télégramme) Quelle idée pour Rennes demain ?
Jean-Paul Viguier n’a pas de projets prévus dans la métropole mais l’envie ne lui manque pas. « J’aimerais beaucoup y construire une tour résidentielle en bois, confie-t-il. J’ai remarqué que les gens sont heureux dans les bois. » L’architecte tire cette leçon de sa première tour en bois, Hyperion, avec ses 50 m de hauteur, construite à Bordeaux en 2021.
(Le Télégramme) -
4 Vincenzo Cornu, “Rennes 2030”
Vincen Cornu dirige les projets de la Ville et de la Métropole. Il a notamment réalisé la vaste étude « Rennes 2030 », qui dessine les axes urbains d’aujourd’hui.
Quelle idée pour le Rennes de demain ?
« L’idée est de recentrer la question urbaine par rapport à l’Ille, la Vilaine et le Blosne. Le projet urbain s’invente par rapport à la topographie, à la géographie du territoire. Il faut comprendre l’agencement de la ville. Aujourd’hui, le projet consiste à renouer avec cette géographie. Des parties de Rennes ne demandent qu’à se révéler dans leur rapport à la Vilaine. Toutes les rues y passent. Notre enjeu est de montrer que ce rapport à l’eau existe. Il est extrêmement déterminant. »
