EST PRIS CELUI QUI A PENSÉ PRENDRE – .

EST PRIS CELUI QUI A PENSÉ PRENDRE – .
EST PRIS CELUI QUI A PENSÉ PRENDRE – .

Pour ceux qui ont des yeux et un cerveau, le début du changement systémique avec le nouveau pouvoir au Sénégal a eu un effet positif sur la population.

Les choses sont claires. D’un côté, il y a les optimistes majoritaires, qui saluent les premières décisions courageuses de rupture, et de l’autre côté, il y a la minorité, les charlatans qui prédisent à l’aide d’une boule de cristal que l’échec est imminent. Contentons-nous d’examiner et de revisiter les premières séquences des actions de M. Bassirou Diomaye Faye, Président de la République, après 80 jours d’exercice du Pouvoir.

1. Il ne fait aucun doute que la composition du Gouvernement a été faite de manière objective et équilibrée avec la nomination de personnes dont le profil convient parfaitement à la fonction. Les Ministères de Souveraineté que sont les Forces Armées, l’Intérieur et la Sécurité Publique et la Justice ont été confiés à des dignitaires expérimentés, rigoureux, apolitiques et au passé glorieux.

2. La politique diplomatique de proximité déployée depuis l’installation de la nouvelle Puissance en visitant les pays voisins constitue un signal fort de l’ancrage du Sénégal dans le panafricanisme. Il ne s’agissait plus d’ostraciser les Etats voisins, mais plutôt d’œuvrer à leur réintégration dans toutes les instances sous-régionales et de les inscrire à nouveau dans le concert des nations africaines en les laissant mener leurs réformes et leurs politiques.

3. La situation foncière au Sénégal était devenue inextricable, alarmante, telle une pandémie sur l’ensemble du territoire provoquant de graves conflits fonciers pouvant déboucher sur une révolte des populations. Il est donc heureux et salutaire que l’Etat central veuille désamorcer une bombe sociale qui allait fragiliser la cohésion nationale. L’annulation du partage de « Bouki » sur l’immense périmètre de Mbour 4 à Thiès et son affectation aux projets immobiliers nationaux est une source de satisfaction générale. Il en est de même des scandales de l’aéroport Léopold Sédar Senghor, de la bande des filaos à Guédiawaye, sans oublier l’audit sur la vente du patrimoine bâti de l’Etat.

4. En très grande difficulté financière depuis des années, le monde paysan était dans une grande détresse, confinant à l’agonie. Grâce à la diligence de l’État, le désastre a été évité de justesse avec le paiement de plusieurs années d’arriérés. Par ce geste fort, l’État a assumé sa responsabilité pour sauver cette campagne agricole.

5. La publication des rapports des organes de contrôle a révélé une très mauvaise gouvernance, liée à une corruption endémique qui a prévalu pendant très longtemps au Sénégal. Les Sénégalais ont été stupéfaits de voir nos maigres ressources volées et pillées. Les orgies financières ont été si nombreuses que le ressort social de confiance entre l’ancien pouvoir et le peuple s’est brisé, entraînant ce fort sentiment de rejet à l’égard de la classe politique traditionnelle.

6. La tenue du Dialogue National, consacré à la Conférence sur la Réforme et la Modernisation de la Justice, permettra l’amélioration du système judiciaire sénégalais, qui depuis plusieurs années est perturbé, mettant à mal notre modèle démocratique. Assurément, les Conclusions de ce dialogue sociétal réconcilieront les Sénégalais avec leur Justice.

7. Les récentes actions citoyennes avec le Set-Setal ont été massivement suivies par les populations qui souhaitent un meilleur cadre de vie, démontrant ainsi son soutien total à tout appel patriotique des autorités de l’État. C’est une relation étroite que l’État doit encourager entre cette merveilleuse jeunesse, enthousiaste et engagée sur le chemin du redressement national. Et l’État doit veiller avec vigilance à ce qu’un casus belli ne surgisse pas entre les différentes générations pour une bonne et pacifique transmission du bâton « témoin ».

8. La réduction remarquable et notée du dispositif sécuritaire à Dakar a été bien appréciée par les populations traumatisées depuis des années par la présence intempestive et envahissante des Forces de Sécurité et de Défense. L’Etat a vendu la peur aux citoyens sénégalais qui se sont retrouvés dans un environnement néfaste et angoissant. Aujourd’hui, on assiste aussi à une gestion frugale de l’Etat, avec une sobriété protocolaire dans les déplacements du Président de la République et des membres du Gouvernement.

9. Les différentes mesures prises par le Gouvernement pour le transport des pèlerins à la Mecque, et la circulation des Sénégalais dans les régions à l’occasion de la Tabaski ont été positivement appréciées par les populations, de même que la gestion de l’approvisionnement du marché en moutons et en denrées alimentaires.

10. La nouvelle et grande volonté de l’Etat de transparence dans la gestion de nos ressources naturelles avec l’envoi d’une forte délégation ministérielle dans la région aurifère de Kédougou donne l’espoir aux populations d’un avenir meilleur.

11. L’engagement solennel de Monsieur le Président de la République Bassirou Diomaye Faye avec le démarrage de la production pétrolière à Sangomar a amplifié la conviction que le Sénégal est entré dans une nouvelle ère de croissance et de développement.

12. La décision salutaire de revoir les contrats et conventions défavorables au Sénégal est à amplifier à plus d’un titre. Elle contribuera à rétablir l’équité dans le partage des richesses produites à partir de nos ressources naturelles. C’est-à-dire que nos ressources halieutiques, nos phosphates, notre or, notre pétrole, notre gaz, notre zircon, notre lithium et autres doivent servir d’avantage aux populations qui en sont les dépositaires et les propriétaires.

Dans un post sur la page Facebook de la Convention des Dakarois du 23 mai 2023, nous écrivions : « Il nous semble également important que l’État du Sénégal doive avoir plus de confiance et d’empathie envers son secteur privé. Il existe une immoralité complexe et évidente dans l’attribution de certains marchés de gros travaux à des entreprises étrangères, alors que l’expertise et les ressources humaines qualifiées ne manquent pas au Sénégal.

Le secteur privé sénégalais est outillé pour réaliser toute l’ingénierie technique et financière. Il y a du savoir-être, disposer d’un portefeuille relationnel important à travers le monde pour trouver des partenaires techniques et financiers de référence. Malheureusement l’État ne les écoute pas, préférant traiter et négocier dans des bureaux lugubres avec ceux qui ont été initiés et informés des projets. Ces délits d’initiés donnent lieu à la corruption, à l’extorsion et à la surfacturation.

Dans tous les pays véritablement souverains, il existe une discrimination positive pour protéger et soutenir son secteur privé. » Comment comprendre qu’un simple aménagement de la Corniche Ouest de Dakar soit confié à une entreprise étrangère, alors que le Sénégal regorge d’architectes paysagistes et d’écologistes ? L’Etat doit comprendre que la pauvreté ne se partage pas et qu’il doit créer des richesses qui profiteraient à la Nation sénégalaise en augmentant le pouvoir d’achat. L’Etat doit libérer les immenses énergies novatrices des jeunes sénégalais dont le génie et le talent sont reconnus. Le renouveau économique du Sénégal passera sans doute par l’endogénéisation d’une agriculture performante, adossée à une industrie de transformation et de valorisation des produits.

Comment comprendre que le Sénégal, grand producteur d’arachides, ne puisse pas produire d’huile d’arachide, malgré ses différentes unités industrielles qui nécessitent simplement d’être réhabilitées (SONACOS) ?

Comment comprendre qu’il n’existe pas au Sénégal de tannerie de transformation des peaux et cuirs, alors qu’on en produit beaucoup lors des fêtes religieuses (Tabaski, Magal, Gamou, etc.) ?

D’autres exemples peuvent être cités à volonté, tant le potentiel est énorme. C’est ce paradoxe à renverser qu’il faut saluer le récit de la vision du Gouvernement qui repose sur une endogénéisation intégrale du secteur primaire, à savoir l’Agriculture, l’Elevage et la Pêche, sans oublier l’Artisanat. L’État, désormais sous la férule des nouvelles autorités, devra faire preuve de ténacité et de fermeté. Face aux groupes d’intérêts, au poids des habitudes et des droits acquis, il faut un vrai courage politique pour réformer en profondeur.

Le Gouvernement du Sénégal doit poursuivre et intensifier ses efforts avec détermination pour entreprendre des initiatives audacieuses et visionnaires qui inviteraient la jeunesse sénégalaise, porte-drapeau de la Nation, à s’approprier le PROJET. Pour l’Agriculture, mère des batailles, il s’agira d’avoir une stratégie pertinente en concentrant les ressources sur les filières prioritaires (riz, maïs, mil, arachide), et enfin de résoudre le problème de la conservation des produits horticoles en cas d’abondance de production. Ce n’est pas le moment de s’amuser sur la production de blé au Sénégal, même si elle est possible.

Renforçons et développons d’abord les filières porteuses pour le rééquilibrage de notre balance des paiements, et encourageons les Sénégalais à consommer du pain à base de blé et de mil. Il est redondant de le souligner. Tous les leviers sont en place, il suffit d’avoir la volonté de les actionner fermement. Dans tous les domaines, le secteur privé national est en mesure d’offrir un accompagnement global qui inclut la phase amont (conception, études, financement et exécutions).

Les autorités sénégalaises doivent relever le défi de bâtir la confiance avec le secteur privé national qui doit être le moteur de la croissance, créateur de richesse. Certes, depuis son installation, le Gouvernement a fonctionné avec des pare-feux car les urgences surviennent partout, compte tenu de la grande impatience des populations.

Toutefois, il faut faire preuve de prévoyance et de réactivité lorsque des opportunités se présentent pour jeter les bases de réformes économiques. Avec toute la bonne volonté du Gouvernement, le Sénégal ne se développera pas sans une approche inclusive envers tous ses enfants. Dans quelques années, une rencontre sera très attendue pour évaluer concrètement le respect des engagements pris par le couple Diomaye-Sonko. Il y aura moins de questions de promesses que d’observations.

Babacar Louis CAMARA
Ancien capitaine de l’équipe nationale de football du Sénégal
Président de la Convention Dakaroise

 
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