Huit rugbymen étrangers avaient atteint la demi-finale. Demain, ils ne seront plus que cinq à pouvoir prétendre au titre suprême du rugby français. La finale du Top 14, qui oppose le club de Bordeaux Bègles à Toulouse, se tiendra pour la première fois à Marseille ce vendredi 26 juin. Un match historique entre un jeune participant et un géant de la compétition.
Les Bordelais arracheront-ils le Bouclier de Brennus aux Toulousains qui l’ont si bien en main ? Pour le moment, rien n’est assuré. Et même si les tenants du titre et champions d’Europe du Stade Toulousain ont bénéficié d’une journée supplémentaire pour se préparer, l’Union Bordeaux Bègles (UBB) se battra jusqu’au bout, à l’image de sa demi-finale face au Stade français.
Les deux équipes, qui s’affronteront au Stade Vélodrome, compteront cinq joueurs étrangers. D’un côté, Peato Mauvaka, Rodrigue Neti et Matthis Lebel pour les Toulousains, de l’autre Louis Bielle-Biarrey et Yoram Moefana, deux futurs grands talents français qui évoluent à l’UBB.
Entre les deux équipes, il n’y a pas de réelle similitude, si ce n’est deux joueurs talentueux. Cependant, la vision, les tactiques et les attentes des clubs diffèrent.
Pour le Stade Toulousain, qui arrive avec une valise pleine de 22 boucliers de Brennus, la finale semble presque déjà acquise. Mais face à lui se dresse une équipe bordelaise dangereuse, qui ne laissera aucune chance à ses adversaires, quel que soit le nombre de trophées en jeu.
L’UBB avance donc avec l’étiquette d’outsider pour la première finale de son histoire. Un fait qui s’explique notamment par la création du club en 2006 suite à la fusion des deux clubs historiques de Bordeaux.
Ils sont à 80 minutes d’une finale parfaite de la saison. D’un côté, il y a Toulouse, champion de France en titre et champion d’Europe 2024. Parmi cet effectif hors du commun figure Peato Mauvaka qui évoluait au poste de Talonneur depuis 2016. Le Calédonien compte désormais 34 sélections pour 45 points (9 essais) en équipe de France avec laquelle il a remporté le Tournoi des VI Nations en 2022. Déjà quadruple champion de France , Peato Mauvaka est réputé comme un joueur très complet, puissant et intelligent. Preuve en est, cette saison il a réalisé 95 plaquages, 52 passes, 5 centres et marqué 45 points.
De deux ans son aîné, Rodrigue Neti est lui aussi né à Nouméa. Le pilier d’1m85 s’est installé dans la cité toulousaine il y a dix saisons. Au fur et à mesure de sa progression, le Calédonien a su se rendre indispensable. Egalement quadruple champion de France, Rodrigue Neti et ses 116 plaquages sont pleinement concentrés sur la finale, à laquelle il a presque pris l’habitude de participer.
Enfin à Toulouse, un dernier Ultramarin a une chance de remporter la finale. Il s’agit de Matthis Lebel. Grand espoir du rugby français, l’ailier n’a jamais déçu. Dans chaque catégorie et tout au long de sa carrière, que ce soit avec les Bleus ou avec le Stade Toulousain, Matthis Lebel a toujours su mettre ses qualités de vitesse et de perforation au profit des équipes. Titulaire à 23 reprises en 24 matches disputés avec son club, le Martiniquais a inscrit 80 points cette saison et réalisé 34 centres.
En revanche, la fusion des deux clubs bordelais pour devenir l’Union Bordeaux Bègles (UBB) leur permet d’arriver avec presque autant de bagages. Avec leurs neuf titres historiques, les Bordelais n’ont jamais réussi à remporter un titre à l’échelle nationale ou européenne. Ils se tournent désormais vers la première finale de leur histoire.
Une première pour Louis Bielle-Biarrey ? Le jeune ailier de 21 ans, considéré comme l’un des joueurs les plus talentueux de sa génération, n’attend plus qu’un titre avec son club pour asseoir son ascension. Meilleur espoir de la saison dernière selon Midi Olympique, le Réunionnais compte désormais sept sélections en équipe de France. L’une d’entre elles a particulièrement marqué les esprits : contre l’Écosse lors du Tournoi des Six Nations 2024, où il a inscrit l’essai victorieux.
A ses côtés se trouve Yoram Moefana, qui se bat depuis quatre saisons pour les couleurs bordeaux et blanc. Le Wallisien est le premier joueur né en 2000 à rejoindre le XV de France. Aujourd’hui plafonné à 25 sélections avec les Bleus, le 3/4 centre entretient l’ambition de devenir le meilleur à son poste. Demain, si Yoram Moefana joue, il saura mettre sa vitesse et son explosivité au service de son équipe, pour tenter de remporter le titre suprême.
