Le vote sur le lancement des procédures d’appels d’offres pour la place Schneider a donné lieu à des échanges houleux entre Charles Landre, Evelyne Couillerot et David Marti. Mais aussi deux élus ruraux réclamant davantage de considération pour leur commune.
Le réaménagement de la place Schneider continue d’alimenter le débat entre les élus de la majorité creusotienne et le chef de file de l’opposition Charles Landre. Il n’a pas hésité à réitérer ses positions sur le sujet avec le vote sur le lancement des procédures d’appel d’offres, pour le démarrage des travaux à l’automne. Le conseil communautaire, qui s’est tenu jeudi soir à l’ALTO, a également vu deux élus ruraux, Alain Ballot, maire de Saint-Eusèbe et Kader Atteye, mener la révolte. Demander qu’à côté du gros investissement en faveur du Creusot, que leurs communes puissent également bénéficier de travaux plus importants…
AB et EM
Charles Landre
« Le sens de mon vote ne vous surprendra pas sur cette délibération. Nous avons tout le temps de débattre de l’avenir de la place Schneider. En fait, vous dites qu’il faut promouvoir la mobilité active. 25 % du coût des travaux sera destiné à recouvrir d’arbres la place Schneider à proximité probablement du plus grand parc de la région, le parc de la Verrerie. Je ne pense pas qu’il y avait une raison de le faire. Je pense que nous avons eu l’opportunité de créer un lieu rassembleur, où se déroulent des événements. Avec cette délibération qui met en lumière le coût extrêmement important de la végétalisation de la place Schneider, je crois que c’est dans ce lieu, dans son environnement, que vous avez fait le choix de supprimer cette place. En aucun cas ce ne sera le grand lieu de rassemblement qu’il fut. Je pense que c’est une erreur. Je voterai contre cette délibération.
Evelyne Couillerot
«Quelques réponses. La mobilité active, c’est lorsque vous bougez activement avec vos muscles. Il faut s’informer. Cela fait sourire. Sinon, vous l’avez dit à plusieurs reprises, le choix que vous avez fait. Ce choix est le résultat d’une concertation de 9 mois, à travers différents rendez-vous et lieux et sur internet. A tel point que cette consultation, là aussi ça fait sourire. À tel point que nous avons examiné. Nous avions soumis deux propositions au vote. La concertation s’est poursuivie. Les gens se sont vraiment impliqués. Ce qui va être fait, c’est une troisième proposition. C’est ce qui a été fait dans une vraie dynamique, une écoute. Monsieur Landre, vous êtes un citoyen comme les autres, un élu. Vous avez dit que vous n’étiez pas informé. Vous n’êtes jamais venu parler avec nous et le cabinet. Cela a été présenté au comité, où siège un membre de votre groupe. Aucun commentaire ne nous a été fait. Celui-ci a été présenté au comité municipal et communautaire. Promis, nous ferons une présentation très détaillée du projet ultérieurement. Les gens voulaient un lien entre la place et le parc, qu’on gomme la séparation entre les deux. Cela se fait à travers les arbres. C’est aussi la volonté de baisser les températures. Si on ne désimperméabilise pas le sol, il ne sera jamais un espace de vie où il fait bon vivre. Il est de bon sens de s’adapter, d’en faire un lieu de vie ou de rassemblement. Pour de beaux bagages, il faut de la place. Tout cela a été pris en compte. Cet espace existera. Tout cela a été pris en compte avec tous ceux qui souhaitaient s’impliquer dans le projet.
Alain Ballot
« Je m’abstiendrai lors de cette délibération. Je ne souhaite pas m’impliquer dans cette controverse. J’ai demandé que ma place soit aménagée depuis plusieurs mandats. C’est pour cette seule raison que je m’abstiendrai, Monsieur le Président. »
Kader Atteye
« Je vais suivre le même chemin que mon collègue Alain Ballot. Nous avons des petits projets qui ne coûtent pas cher et qui ne se réalisent pas. Et pour les gros projets, nous avons de l’argent : 3 millions d’euros.»
Charles Landre
« Je veux dire à Madame Couillerot que je n’ai jamais attaqué ce qui vous qualifie. Je me suis évidemment rendu place Schneider lors de l’arrivée du cabinet. Les débats ont été animés. Il est normal que je m’exprime sur l’avenir du lieu. Je trouve vos remarques inappropriées. Chaque creusotin aura pu juger de l’attention que vous portez à la consultation. Chaque commerçant pourra avoir le même sentiment que moi, que vous nous méprisez.
Evelyne Couillerot
« Vous vous plaignez de ne pas savoir. Quand nous sommes là pour vous, je n’appelle pas ça du mépris. Il est factuel de considérer que quelqu’un est assis à proximité et ne veut pas participer. Pour moi, ce n’était que factuel. Les services travaillaient avec les commerçants. Cela remet en cause le travail des services. Je ne me permettrai pas de le faire. Je n’ai pas participé aux discussions avec les commerçants pour que la parole soit libre. Quand il y avait des sujets sur lesquels il fallait trancher, je venais. Ceux qui venaient soulevaient des difficultés, je suis allé à leur rencontre. A tel point que personne n’avait entendu parler de zone bleue. Les projets évoluent grâce aux apports. Je ne peux pas le faire avec ceux qui ne veulent pas le faire.
Paulette Matray
«Je voterai pour cette délibération. Je ne suis pas d’accord avec mes collègues de St Eusèbe et Morey. Ils pensent ce qu’ils veulent et je pense ce que je veux.
David Martin
« Tout d’abord, je salue le travail d’Evelyne Couillerot sur ce dossier, qui était une tâche titanesque. Jamais un projet n’a été aussi concerté au Creusot. Cela a été fait de plusieurs manières. Des centaines et des centaines de personnes ont pris la parole. Cela donnera un véritable lieu où les creusotins pourront venir. C’était un parking. Ce sera un lieu. Je ne peux pas laisser dire que ce lieu vient uniquement des élus du Creusot. Les commerçants ont été consultés. Il n’est pas toujours facile de savoir ce qu’ils attendent des arrangements. Nous avons des défis majeurs en termes d’attractivité. L’attractivité d’un territoire commence par les villes centres. La question des cinémas est une question majeure. Cela nuira à l’attractivité. Et cela coûte beaucoup d’argent, tant aux villes qu’à la communauté. Je demande à mes collègues d’en tenir compte en termes d’attractivité. J’entends les abstentions de mes deux collègues. Je dis qu’on investit dans toutes les municipalités, en proportion et selon un programme de mandat. Nous avons tous des insatisfactions. Le projet Place Schneider a été réduit de moitié par rapport au projet initial. Je ne vais pas passer en revue toutes les villes qui se sont développées. Aucune commune n’a été oubliée. Je pense que le travail a été fait équitablement. Je ne comprends pas pourquoi on oppose un projet dans une ville rurale et dans une ville centrale. Je l’entends. Mais j’effectue le travail avec la plus grande objectivité. C’est ce que je voulais dire. Nous avons tous intérêt à faire preuve de solidarité en ces temps difficiles. Sinon, ce sera compliqué.
