comment le quartier Pédebert s’est « réinventé » comme lieu de vie, de shopping et de sortie – .

En trente ans, depuis l’époque où il « travaillait en stock chez Rip Curl », jusqu’à aujourd’hui, Julien Cambriel, aujourd’hui à la tête du bar populaire L’Île du Malt, a vu « le quartier évoluer ». Avant, Pédebert était un secteur artisanal. « Puis, au début des années 90, les marques de surf sont arrivées. Il s’agissait essentiellement de liquider les stocks, se souvient-il. Le quartier a connu beaucoup de vie grâce à la braderie que Rip Curl avait initiée pour faire face à une période difficile. »

Lancée en 1987, cette vente organisée autour de Pâques par la filière surf est devenue au fil des années un rendez-vous incontournable à Hossegor. « C’était incroyable, les meilleures années, sur quatre ou cinq jours, elle attirait jusqu’à 150 000 visiteurs », se souvient Claire Bertin-Giner, commerçante sur la zone Pédebert depuis treize ans et co-présidente de l’Apap (Association de la zone d’activités Pédebert).


La braderie Pédebert en 2018.

Archives Isabelle Louvier

La vente n’a pas survécu à la crise du Covid et l’annonce de la fin définitive de l’événement, en 2021, a été “un coup dur pour beaucoup de commerces”. “Il a fallu se renouveler”, explique Claire Bertin-Giner.

Des scènes étonnantes

Sous un nouveau jour, l’association du Parc d’activités Pédebert « s’est développée petit à petit », avec « pour mission de promouvoir le parc dans toute sa diversité, car c’est vraiment un lieu d’exception. C’est vrai qu’à l’origine, c’étaient les magasins d’usine et les sièges sociaux d’entreprises dédiées aux sports de glisse, mais Pédebert a beaucoup changé. Maintenant, c’est un autre visage, c’est vraiment devenu un lieu de vie. On tend aussi vers une communication villageoise », poursuit Claire Bertin-Giner.

Le credo : « On peut passer la journée à Pédebert, faire du shopping, manger, faire du sport, du yoga, aller chez le coiffeur, se faire masser. Il y a aussi des artistes, des gens et des entrepreneurs qui se sont installés avec des idées modernes », ajoute le commerçant.

Le quartier Pédebert offre ainsi des scènes étonnantes : c’est par exemple un endroit où l’on peut manger des toasts à l’avocat tout en observant les efforts des athlètes faisant du crossfit, ou encore profiter d’une rampe de skatepark sur le parking d’un magasin.

Amortisseur amorti

Ce côté conceptuel et sa douceur de vivre séduisent. « Quand le groupe Boardriders (qui regroupe les marques Quiksilver, Roxy, Élément etc., NDLR) a quitté Hossegor pour aller à Saint-Jean-de-Luz, on pensait qu’il y aurait un grand vide. Mais en fait le quartier s’est réinventé autour du commerce de bouche et même du commerce de vêtements et accessoires de premier choix. Elle n’a pas perdu, elle a plutôt gagné », souligne Julien Cambriel, dont la terrasse fait le plein en fin de journée.

Pour fidéliser une clientèle régulière, L’Île du Malt a travaillé sur « un afterwork » avec des « produits de qualité », tout en gardant des « prix démocratiques ». « On ne peut pas jouer comme les saisonniers, comme à la plage ou au centre-ville, qui jouent sur le passage », poursuit Julien Cambriel, pour qui la zone Pédebert est « limite » et est devenue le village de Soorts.


Julien Cambriel (en orange), co-gérant de Malt Island.

Isabelle Louvier/SO

“Une émulsion”

Même si la situation économique est parfois précaire ou fluctuante pour certains commerçants, dans un contexte national difficile, la zone Pédebert espère continuer à bien se porter. « Avant, avec les braderies mais aussi le reste de l’année, nous avions une clientèle majoritairement espagnole. De plus en plus, nous avons une clientèle française et locale », constate Claire Bertin-Giner.

Certes, « les vacances scolaires restent des temps forts », mais Pédebert, qui compte une centaine d’enseignes, dont une trentaine de points de restauration, opère de plus en plus à l’année.

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Aux commandes du Spot Palace, « une cuisine jeune, gourmande et dynamique », Max Schillé constate « une émulsion » qui « se crée » avec « une vraie activité nocturne ».

Au début, « quand on a commencé à travailler, on est vite devenu dépendant des commerçants. Avant 10 heures et après 19 heures, c’était compliqué. Maintenant, avec les nouvelles infrastructures, les pistes cyclables, on sent qu’une vie s’est installée », raconte le trentenaire, qui a transformé un hangar de menuisier en un lieu de vie atypique, où se déroulent concerts, activités. Tout un symbole de la transformation réussie par Pédebert.

 
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