Les voisins se disputent la garde de Popoduc – .

Les voisins se disputent la garde de Popoduc – .
Les voisins se disputent la garde de Popoduc – .

La première fois qu’Isabelle et Yves* (prénoms d’emprunt) rencontrent Popoduc (note de l’éditeur : duveteux en turc)Chatte du quartier de Genthod (GE), ils sont persuadés qu’elle mène une vie sauvage. Les basses températures du mois de janvier menacent alors la survie de cette attachante petite Européenne d’un an aux grands yeux bordés de taches noires et blanches. « Elle avait visiblement faim et n’arrêtait pas de gratter à la fenêtre. La nourrir était alors un acte de compassion », raconte Lina*, la fille du couple devenue gestionnaire de conflits de quartier.

Ayant pris goût à la petite chatte, les retraités ont entrepris des démarches pour l’adopter. Ils l’ont emmenée chez le vétérinaire pour un premier contrôle, mais c’est la douche froide : « Elle avait une puce qui venait de SOS Chats. L’association a rapidement identifié le propriétaire, Gul Unal, qui habitait à proximité, explique Lina. C’est le cœur lourd que mes parents lui ont ramené Popoduc. »

Fugues répétées

Soulagée de retrouver son compagnon à quatre pattes, la propriétaire remercie d’abord le couple. « Un jour plus tard, le chat était de retour chez mes parents », poursuit Lina. C’est à ce moment-là que tout le monde s’est mis d’accord pour partager un chat. (ndlr : garde partagée du chat)

Les relations amicales tournent vite au vinaigre, tandis que la petite fille à fourrure montre une préférence pour ses nouveaux hôtes. « C’est évidemment parce que les voisins ont continué à la nourrir », explique Gul Unal, qui conclut que les intentions du couple sont malhonnêtes. « De quel droit donnons-nous à manger à un animal qui n’est pas le nôtre ? »

Le tour conflictuel de la communication entre voisins s’accentue crescendo au fil des mois. Des centaines de messages contenant des menaces mutuelles sont échangés concernant le sort de Popo. « J’ai hésité à l’enfermer, mais cela me paraissait cruel. Quelques fois, j’ai réussi à le récupérer, mais jamais de façon durable, s’énerve Gul Unal. Ces personnes âgées semblent simplement apprécier la compagnie du chat sans se rendre compte de l’impact de leur comportement sur ma famille. Mon fils de 10 ans est très attaché au Popoduc et ne comprend pas pourquoi on nous le vole avec de délicieuses croquettes. Elle conclut : « J’ai hésité à porter plainte, mais il ne semble pas y avoir de cadre juridique très clair. Cependant, je trouve qu’il y a une terrible injustice.

Des propos qui choquent Lina. « Même si mes parents arrêtent de la nourrir, le chat revient toujours », insiste-t-elle. C’est elle qui les a choisis et non l’inverse. Au début, ils ne voulaient pas accueillir d’animal, mais Popoduc est devenu très affectueux. C’était un favori.

Appeler un chat un chat

Si Valérie Derivaz, présidente de SOS Chats, se réserve le droit de signaler des constats avérés de maltraitance, elle souligne que « dans ce cas précis, il semble qu’il faille simplement accepter les besoins et la personnalité du chat sans chercher à vouloir l’exclusivité ».

Elle poursuit : « De nombreux félins ont plusieurs foyers, sont attachés à plusieurs lieux et à plusieurs personnes. Cela ne sert à rien de vouloir posséder cet animal tout en s’accusant mutuellement de maltraitance. »

Selon la défenseuse des animaux, ce type de conflit est fréquent : « Pour les chats qui passent régulièrement du temps avec un humain autre que leur maître, cela se passe parfois très bien. Mais comme ce qui est bon pour un chat est sujet à interprétation, les situations peuvent vite dégénérer. »

Et de conclure : « Les chats peuvent déclencher des émotions passionnées ; il n’est pas rare que des gens pensent avoir le béguin pour un félin – parfois même en photo – et deviennent ensuite très contrariés lorsqu’on leur explique qu’il ne leur convient pas. »

Des propos repris par Alexandre Brahier, porte-parole de la police. Selon l’agent de la paix, une plainte dans un tel scénario ne serait pas recevable par la police et devrait passer par un tribunal civil. « Dans ce type de cas, c’est le bonheur de l’animal qui compte. S’il a décidé de faire sa vie ailleurs, il faut le quitter.

 
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