comment expliquer la forte augmentation de la consommation de cocaïne et de MDMA ? – .

comment expliquer la forte augmentation de la consommation de cocaïne et de MDMA ? – .
comment expliquer la forte augmentation de la consommation de cocaïne et de MDMA ? – .

EEn l’espace de trente ans, la consommation de cocaïne et de MDMA, aussi communément appelée ecstasy, a sensiblement augmenté, selon une nouvelle enquête de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT). “Indéniablement, il se passe quelque chose en France”, prévient Stanislas Spilka, directeur scientifique de l’enquête. « Ces produits semblent se répandre dans d’autres régions, dans des contextes différents et auprès d’une nouvelle population. »

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Entre 1992 et 2023, la proportion d’adultes ayant consommé de la cocaïne au cours de l’année a décuplé, passant de 0,3 à 2,7 %. Au total, près d’un adulte sur dix a déjà consommé de la cocaïne en 2023, contre 6 % en 2017.

Côté MDMA, en 2023, 1,8 % des Français déclarent en avoir consommé au cours de l’année écoulée, contre 0,2 % en 2000, et un Français sur douze l’a déjà testé. Une consommation qui répond probablement à « des contextes qui ont évolué au sein de notre société », explique Stanislas Spilka.

La France fait face à une augmentation massive de l’expérimentation de la cocaïne

Pour réaliser cette enquête sur les représentations, opinions et perceptions des psychotropes (EROPP), près de 15 000 adultes âgés de 18 à 75 ans ont été interrogés sur six ans. Et cela ne fait aucun doute pour l’OFDT : la France est confrontée à une augmentation massive des expérimentations sur la cocaïne. Cette drogue constitue « la plus forte progression en nombre de points (+ 3,8) mesurée parmi toutes les substances illicites ».

Quant au profil des consommateurs, on constate que les hommes sont 2,5 fois plus nombreux que les femmes à en avoir déjà fait l’expérience (13,4% contre 5,5%) et que les moins de 45 ans, et notamment les 25-34 ans, sont les plus gros consommateurs en 2023.

LIRE AUSSI « Il y a une volonté d’inonder l’Europe de cocaïne » La raison de cette augmentation est multifactorielle. Tout d’abord, l’offre du marché, de meilleure qualité et plus accessible depuis plusieurs années, pourrait inciter à la consommation. « La cocaïne est de plus en plus disponible. L’offre a fortement augmenté, avec des saisies records, dans un contexte de production en forte augmentation, un prix qui stagne – entre 60 et 70 euros le gramme – alors que la pureté augmente», a expliqué à l’AFP Guillaume Airagnes, le directeur de l’OFDT.

Ensuite, les Français à la recherche d’un produit stimulant répondant à des « contextes de vie compliqués » oseraient davantage expérimenter ce médicament, analyse Stanislas Spilka. Pour d’autres, il s’agirait d’un produit répondant à des besoins de productivité. Enfin, la perception de la population sur la dangerosité de la cocaïne diminue d’année en année. Ainsi, la cocaïne devient de plus en plus populaire et devient de plus en plus marginalisée.

La consommation de MDMA augmente

Également appelée drogue de l’amour, la MDMA, comme la cocaïne, a également connu une forte augmentation de sa consommation ces dernières années. Plus expérimentée (8,2 % en 2023 contre 5 % en 2017) mais aussi plus consommée au cours des douze derniers mois (1,8 % en 2023 contre 1 % en 2017), l’ecstasy est plébiscitée par les 18-24 ans. et 25-34 ans.

« La MDMA est un empathogène [substance psychoactive qui amplifie la capacité d’empathie, NDLR], explique Stanislas Spilka. Plutôt toujours consommé dans des contextes festifs, il répond à d’autres besoins que la cocaïne. Mais il nous reste difficile d’analyser les raisons de cette accélération. Nous avons rarement vu une telle progression en quelques années seulement ; il reste encore à décortiquer les contextes d’usage. »
LIRE AUSSI Trafic de drogue : pourquoi la France n’est pas un « narco-État », mais est à un tournantPour Stanislas Spilka, même s’il est plus facile de se procurer de l’ecstasy aujourd’hui qu’à d’autres époques, « cette augmentation ne peut se réduire à une simple question d’offre et de demande ».

Stagnation du cannabis, de l’héroïne et du crack

Depuis trois décennies, le cannabis reste la drogue la plus consommée en France et son taux d’expérimentation n’a cessé d’augmenter, passant de 12,7 % en 1992 à 50,4 % en 2023. Toutefois, le nombre de fumeurs réguliers est resté relativement stable depuis 2014. Mais , élément positif relevé par l’OFDT dans sa nouvelle enquête, la consommation sur les douze derniers mois de cannabis est en baisse chez les 18-24 ans. « On constate cependant qu’une petite frange d’expérimentateurs du début des années 2000 a maintenu la consommation de cannabis au fil des années. Nous commençons donc à voir apparaître dans nos enquêtes des consommateurs de plus de 50 ans qui n’étaient pas observés auparavant », explique Stanislas Spilka.

LIRE AUSSI L’Allemagne, nouvel eldorado des fumeurs de cannabisParmi toutes les drogues illicites, à l’exception du cannabis, seuls l’héroïne et le crack n’ont pas connu d’augmentation de leur consommation. Et, pour la première fois, l’OFDT a interrogé les Français sur trois nouvelles drogues de synthèse : la kétamine, la 3MMC et le GHB. Le premier, un anesthésique puissant aux propriétés psychotropes, a été consommé par 0,6% des Français au cours des douze derniers mois, et testé par 2,6% des Français au cours de leur vie.

La seconde, une drogue de synthèse stimulante aux propriétés aphrodisiaques et liée au milieu chemsex, était consommée en 2023 par 0,3% des adultes, et essayée au moins une fois dans sa vie par 0,7% des Français. Enfin, pour la troisième, une drogue de synthèse aux propriétés sédatives et amnésiques, 0,1% des Français l’ont consommé l’an dernier et 0,7% l’ont déjà essayé.

 
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